BALLADE A QUATRE
Lola, Luciole, Jo et Mirou Autour du Monde



Mali

 

Séjour du 13/01/08 au 30/01/08

Séjour du 27/02/08 au 16/03/08

Séjour du 20/04/08 au 26/04/08

Récits détaillés

 

 

1. Séjour du 13/01/08 au 30/01/08

2. Séjour du 27/02/08 au 16/03/08

3. Séjour du 20/04/08 au 26/04/08

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1. Séjour du 13/01/08 au 30/01/08

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Dimanche 13/01/08
1° jour au Mali, 109 jours depuis le départ
Bivouac à Kenieba ( N12 51.289 W11 14.290       Alt. 112 m )
Km au compteur : 45693 ( 36 km effectués ce jour, 8577 km depuis le départ )


Mauvaise nuit pour moi : un gros rhume et peu de sommeil. Pourtant le calme et le décor étaient propices au meilleur des repos…

Après le déjeuner, nous réempruntons la piste difficile abandonnée la veille. Les filles sont dans la cellule avec Ami ; Jo et moi sommes dans la cabine. La bonne humeur règne dans le camping cam. Néanmoins, nous évoquons un certain vague à l’âme… Depuis quelques jours, je pense régulièrement à un mail adressé il y a un mois par notre ami Philippe, que je cite ici : « …Vous allez arriver dans votre troisième mois, celui du syndrome de la valise (on continue ... ou on rentre...) petit cap pour lequel je vous encourage vivement… » Le jour où j’avais lu ce mail, je l’avais bien sûr compris, mais sans en percevoir la portée réelle. Et ce jour, je suis dans cette phase de découragement. Peut-être favorisée par le manque de sommeil, par le rhume. A moins que ce soit l’inverse : je ne dors pas parce que je réfléchis trop et je développe un rhume psychosomatique ?

Joëlle a éprouvé ce découragement il y a deux semaines, sans m’en parler vraiment. Elle m’avait bien dit qu’elle était moins en forme, ce que j’avais mis sur le compte de son petit soucis de santé. En fait, il devait s’agir d’un « syndrome » similaire…

Après une heure de route, nous atteignons ce que nous croyons être le poste de douane sénégalaise. Il s’agit en fait du poste de police, et nous apprenons que la douane était à Kedougou ! Nous l’avons ratée ! Pour le passage de drogue ou la contrebande, c’est super, mais pour notre Carnet de Passage en Douane, c’est moins intéressant.

Pour rappel, le carnet de passage en Douane (CPD) est le « passeport » du véhicule. Il s’agit d’un document douanier émis par un organisme officiel reconnu internationalement, le plus souvent un automobile club. Le CPD n’est pas indispensable si on voyage en Europe. Par contre, dans certains pays hors Europe (pas tous, loin de là), il sera exigé à la frontière. Il représente, pour les autorités du pays visité, l’assurance que le véhicule ne sera pas importé pour être vendu frauduleusement. Dans ces pays, les taxes à l’importation peuvent être très élevées (jusqu’à 150 % de la valeur du véhicule !!!). A l’entrée du pays où il est exigé, le CPD sera visé. Si le véhicule est vendu frauduleusement, ce pays pourra se retourner contre l’organisme qui a délivré le carnet de passage en douane, et cet organisme à son tour contre l’intéressé, en ne rendant pas la caution. S’il a été visé à l’entrée, il sera donc impératif de le faire viser à la sortie, le CPD devant être remis à l’automobile club après 1 an.

Donc, problème ! Rebrousser chemin ? « C’est une évidence, on n’a pas assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens, alors on avance ! » Effectivement, économes, nous nous sommes dit : le mazout est un peu moins cher au Mali qu’au Sénégal. Pas de plein avant de quitter Kédougou, on a juste assez de carburant pour rallier Kenieba, où on trouvera une station (on nous l’a certifié).

Pour le CPD, on verra bien…

Mais avant d’atteindre Kenieba, quelques difficultés nous attendent encore. La première, à 500 mètres à peine du poste de police : la traversée de la rivière. Pas de pont, pas de bac, pas de gué,… On fait comment ? Il y a bien la piste qui plonge vertigineusement vers l’eau et qui semble remonter de manière aussi abrupte de l’autre côté… Mais bon, ça fait peur… Les autochtones lavent leur linge en famille au bord de la rivière ; les gosses jouent dans l’eau. Il doit bien y avoir un mètre de profondeur ! Le filtre à air va être noyé, c’est sûr ! Mais il doit être étanche, si je l’ai bien remonté !

Alors, go ! Jo descend pour faire des photos, mais remonte aussi vite, comprenant qu’elle devrait traverser à la nage (et nous connaissons son aversion pour l’eau froide… Rappelons-nous la descente de la Vézère en canoë…) "Première longue" pour descendre à pas d’homme la pente abrupte, plouf en douceur, ça secoue très fort dans l’eau, ça avance lentement sous les hurlements des gosses, et nous atteignons la berge opposée. Remontée de la côte pentue et constat : tout s’est bien passé ! Brave camping cam, va ! Seul soucis (mineur) : les coffres fixés au châssis sont inondés.

Nous arrivons une heure plus tard à Kénieba et repérons une station service : plus de mazout ! Idem pour la deuxième… et la troisième ! Peut être demain… Il nous reste 250 km de piste (plus facile, on l’espère, sinon il nous faudra 10 jours pour la parcourir) et nous avons encore quelques dizaines de litres dans notre réservoir auxiliaire. Ca devrait aller ! Par contre, en ce qui concerne les réserves d’eau, c’est plus compromis. Pas moyen de remplir ici, car sans mazout pour alimenter le groupe électrogène du forage, pas d’eau ! Quelques pompes manuelles débitent un peu d’eau pour les locaux et il serait indécent de leur demander pour remplir notre gros bidon ! Aussi, nous privilégierons l’eau de boisson (et on en consomme beaucoup : près de 15 litres par jour) au détriment de l’eau sanitaire. De toute façon à 5 + 2 chiens dans 12 mètres carrés, le terme hygiène prend un autre sens que celui qu’on connaît dans nos luxueuses demeures belges ! Il y a des priorités !

Malgré les difficultés d’approvisionnement décrites ci-dessus, Kéniéba est une « grande » ville (rien, mais alors là rien à voir avec nos villes européennes, bien sûr…) Et elle a l’air bien sympathique. Nous y resterons donc jusque demain. Les vélos sont décrochés et les filles s’enfuient immédiatement, pendant que nous faisons quelques courses : 1 pain (il n’y en a pas plus), 2 boîtes de sardines (on en laisse tout de même 6/7 dans le magasin), et 5 bonbons.

Souper dans le camping cam. Lo, Lu et Ami vont dormir. Jo et moi retrouvons vers 21h30 le jeune commerçant que nous avons rencontré tout à l’heure et, tous trois, nous prenons la direction du bar de la ville, à une demi heure de marche.

Le bar est vraiment chouette, situé dans une « grange » délabrée donnant sur une cour extérieure où l’on trouve quelques tables basses séparées par de petites haies. Un concept qui ferait fureur chez nous, en intérieur bien sûr. Les chaises semble provenir tout droit de notre enfance : armatures métalliques et cordes à linge tendues pour l’assise et le dossier. La musique fonctionne à stock. Il y a une bonne odeur de grillade. La bière est glacée. Waouw…

Nous y passons 2 heures à discuter (et un peu à boire) avec 3 jeunes sympathiques, avant de rejoindre le véhicule et nos 3 filles…

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Lundi 14/01/08
2° jour au Mali, 110 jours depuis le départ
Bivouac à Genou Banta ( N13 19.614 W11 17.262       Alt. 99 m )
Km au compteur : 45761 ( 68 km effectués ce jour, 8645 km depuis le départ )


La nuit a été meilleure. Moins de pensées négatives ce matin, l’ambiance de la soirée de la veille y est certainement pour quelque chose !
Les cours reprennent et vers midi, les filles sautent sur leurs vélos (crevés et réparés une fois de plus…) et rejoignent le bar de la veille, suivies par nous trois à bord du camping cam. Elles arrivent cramoisies et transpirantes : il fait 35° à 40°.

Au bar, nous mangeons quelques brochettes de bœuf délicieuses et décidons de reprendre la route dès la fin du repas. Nous rencontrons cependant une famille française qui voyage pendant 3 mois au Mali et au Burkina et nous causons un peu avec eux. Quand nous les quittons, il est 16 heures. Plus que 3 heures de clarté pour rouler… Effectivement, maintenant, nous respectons la première règle énoncée précédemment : « on ne roule jamais la nuit en Afrique » (voir chapitre du Maroc…)

La piste vers Kayes est bonne, et nous parcourons une septantaine de km avant d’atteindre le petit village de Genou Banta, où nous décidons de bivouaquer. Nous interrogeons le chef du village qui nous accueille avec son grand sourire édenté et qui nous propose un emplacement. Nous causerons 1 heure avant de souper.

Après le repas, une idée nous traverse l’esprit. Pourquoi ne pas demander aux villageois s’il est possible d’acheter un poulet et de se le faire préparer ? Nous aurions un met délicieux et nous ferions vivre l’ « économie » locale (qui est quasi nulle, comme on peut l’imaginer). Nous nous adressons au chef. La proposition est accueillie avec enthousiasme ! Pourquoi n’avons nous pas encore procédé de la sorte ? Nous n’y voyons, à priori, que des avantages (tant qu’il y a assez de poulets…)

La bête est attrapée, égorgée par le chef lui même, et cuite par une villageoise. Ami va la rechercher une heure plus tard : quel fumet ! Vivement demain midi, qu’on goûte ça !

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Mardi 15/01/08
3° jour au Mali, 111 jours depuis le départ
Bivouac à Kourketo ( N14 03.073 W11 43.752       Alt. 138 m )
Km au compteur : 45872 ( 111 km effectués ce jour, 8756 km depuis le départ )


Dès le réveil, nous constatons que le véhicule est entouré, comme à l’habitude, par des enfants. Cette fois cependant, quelques adultes sont présents, dont le chef et l’Imam rencontrés hier. Le chef porte un bébé chétif, dénutri. Il s’agit de son petit fils. Il me demande des médicaments car le gamin, âgé de 1,5 ans, me mange pas depuis des mois. Il boit, me dit-il, mais quand je l’examine, il m’apparaît aussi déshydraté. Que faire ? Sûrement pas de médicaments, qui ne serviraient à rien. Une exploration de base devrait être réalisée. Elle est possible à Kéniéba, à l’hôpital que nous avions aperçu il y a deux jours. Je demande à voir la mère, qui me confirme qu’elle a toujours bien du lait et qu’elle lui donne encore le sein. Nous lui remettons le biberon qui a servi à nourrir les chiots et lui recommandons de donner du lait en poudre, disponible dans le village. Lucile offre au bébé une de ses pluches et je remets au chef 2000 Fcfa, lui faisant promettre de les utiliser pour se rendre à l’hôpital de Kenieba.

Nous quittons le village, inquiets…

La piste est difficile dans un premier temps. Nous faisons halte dans la brousse, pour assurer l’enseignement. Les filles sont chahuteuses et désobéissantes. Nous mêmes sommes plus nerveux. Il est vraisemblable que le « syndrome de la valise » les affecte également : elles parlent régulièrement de leur désir de retour.

Par ailleurs, leurs nuits sont agitées, elles font beaucoup de cauchemars. Nous avons pris une décision : nous arrêtons leur traitement préventif anti-malarique par Lariam, comme je l’ai moi-même fait il y a quelques semaines.  Il est presque certainement à l’origine de ces difficultés. Nous redoublerons de vigilance et utiliserons de manière plus systématique les lotions anti-moustiques (pour rappel, chaque lit dispose maintenant dans le véhicule d’une moustiquaire).

Nous mangeons en début d’après-midi le poulet tant attendu : quel régal ! Nous aurions dû en prendre deux… Nous réempruntons ensuite la piste qui s’avère meilleure et nous effectuons une centaine de km durant l’après-midi, passant à proximité d’une exploitation de recherche et de traitement d’or ! Nous longeons pendant quelques km un pipe-line qui en provient, séparé de nous par une clôture barbelée à la toubab, sur laquelle on peut lire « Attention, eau polluée » ! Des barbelés et des avertissements d’eau polluée, ici, dans cette région reculée, c’est pas très catholique…

Peu après, nous arrivons à Kourketo, village relativement important et animé, où nous décidons de bivouaquer. Nous y achetons beignets et légumes, et craquons une fois de plus pour un bon dibi de mouton à 500 Fcfa la ration… Trop bon…

Une famille sympathique nous propose de stationner sur leur terrain. Nous acceptons avec plaisir la proposition et les filles, Ami et moi nous endormons rapidement, pendant que Jo discute à l’extérieur avec nos hôtes.

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Mercredi 16/01/08
4° jour au Mali, 112 jours depuis le départ
Bivouac à Félou ( N14 21.147 W11 20.963       Alt. 37 m )     
Km au compteur : 45948 ( 76 km effectués ce jour, 8832 km depuis le départ )


Très bonne nuit. Les filles semblent en meilleure forme ce jour. Nous décidons de quitter la place et de parcourir les 60 km qui nous séparent de Kayes avant de faire l’école. Nous n’avons plus du tout d’eau depuis hier soir, et presque plus de mazout. La piste est bonne et la distance est parcourue en en 1.30 heures.

Dès notre arrivée, nous effectuons les pleins à la station où nous passons une heure : discussion, collage des stickers maliens sur le véhicule avec le pompiste, nettoyage complet du véhicule par Ami et Jo.

Nous interrogeons les locaux sur l’état de la piste qui mène aux chutes de Felou situées à une vingtaine de km. Exécrable pour certains, excellente pour d’autres ! Comme d’hab ! Nous faisons fi des commentaires et, après avoir effectué quelques courses dont une puce téléphonique malienne (00 223 456 93 62), nous  prenons la direction de Bafoulabé, décidant de rallier les chutes en question.

La piste qui longe le fleuve Sénégal est facile dans un premier temps. Mais ça se corse par la suite : chemin très étroit, escaliers de pierre, rochers à droite et précipice à gauche,… Mais le parcours en vaut la peine ! Après 1.5 heures pour 18 km, nous atteignons le village de Felou. Le site est grandiose. Le fleuve, très large à cet endroit (plusieurs centaines de mètres), a creusé dans la roche de très nombreuses alvéoles plus ou moins profondes dans lesquelles s ‘écoule l’eau. Ici, quelques chutes pas très hautes (10-15 mètres tout au plus), là-bas quelques baignoires calmes d’eau claire. On peut déambuler entre les cavités en marchant sur la roche sèche à cette époque de l’année. Et on peut se baigner !!!

Pendant qu’Ami nous observe, nous sautons tous les six à l’eau pour notre plus grand bonheur ! Baptême de l’eau pour Maury et Tany, qui s’en sortent à merveille et qui nagent extraordinairement bien avec leurs pattes palmées (si, si, je vous assure ; je n’y croyais pas quand Jo me l’a dit, mais ils ont effectivement les pattes palmées !) Quel régal !

Et d’en arriver à la conclusion suivante dans un grand éclat de rire collectif : après la lecture et l’écriture, il faudra s’occuper de la natation avec Ami !

Pas question d’envisager les cours dans ces conditions : aujourd’hui, c’est congé. On se rattrapera le week-end.

De retour au camping cam, je quitte les femmes pour un petit jogging à la fraîche. Je propose à la quarantaine d’enfants qui nous observe et suit tous nos déplacements, de m’accompagner. 8 gosses emboîtent le pas. 7 en clapettes et 1 pieds nus ! Incroyable !

Les minutes de course s’égrainent et les uns après les autres, les jeunes abandonnent et rebroussent chemin. Restent 2 petits bouts de 8 ans maxi, dont un qui dit sans cesse à l’autre : « demi-tour ? » Et invariablement, l'autre petit bonhomme lui fait signe de la tête, sans parler : « non ! » Il est concentré à mort et regarde droit devant lui. La sueur perle sur son front. J’accélère le rythme et il suit, distançant son compagnon. Quel incroyable petit homme ! (Bon, je ne suis pas Karl Lewis, non plus, on est bien d’accord !)

Après une heure de balade, nous sommes de retour au village et les enfants me montrent leurs cases. Je les y laisse après les avoir félicités et encouragés : de futurs grands sportifs ?

La nuit tombe rapidement. Un petit bain dans la rivière, un bon souper de pâtes avec la sauce aux oignons du poulet (hmmm) et un gros dodo…

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Jeudi 17/01/08
5° jour au Mali, 113 jours depuis le départ
Bivouac à Félou ( N14 21.147 W11 20.963       Alt. 37 m )     
Km au compteur : 45948 ( 0 km effectué ce jour, 8832 km depuis le départ )


Confirmation de la meilleure forme mentale des filles et donc de l’équipe ! On est heureux de voir que l’arrêt du Lariam se montre positif. Tout de même, les médicaments…

Reprise des cours pour les 4 filles. Concentrées. C’est super !

Lo et Lu passerons toute l’après-midi dans l’eau. Ami et Jo aussi : Ami pour la lessive et Jo pour le nettoyage du véhicule. Il n’ y a que moi qui ne mettrai pas un pied dans l’eau et qui chipoterai sur l’ordi une bonne partie de la journée. Mais vers 16 heures, je me précipiterai dans une « baignoire » bien fraîche, accompagné des 2 plus jeunes ! Une promenade familiale occupera la fin de la journée.

Retour au camping cam et souper. Nous restons une nuit de plus au village de Felou, le site en vaut vraiment la peine.

Jo et moi retournons à la rivière pour nous laver à la lumière des étoiles. Nous projetons de revenir y boire nos deux dernières bières après la mise au lit des filles.

Depuis 2 jours, Lola a repris la lecture d’une petite histoire, qu’elle nous conte avant d’aller dormir. Nous avions instauré la chose peu après notre départ de Belgique, mais l’habitude fut vite perdue. La lecture est vraiment un point faible chez Lola et il faut certainement veiller à l’améliorer. Elle semble enfin demandeuse… A voir par la suite.

Mise au lit générale finalement, Jo et moi abandonnant l’idée de la dernière bière sous les étoiles…

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Vendredi 18/01/08
6° jour au Mali, 114 jours depuis le départ
Bivouac à Kayes ( N14 26.720 W11 26.157       Alt. 44 m )
Km au compteur : 45966 ( 18 km effectués ce jour, 8850 km depuis le départ )


Les cours reprennent le matin sur le très beau site de Felou. Les filles se réjouissent de finir l’enseignement pour aller se précipiter dans une baignoire. Pendant les récré, elles se rendent déjà au « lavoir », un bras de la rivière fréquenté par les femmes du village, pour y nettoyer et re-nettoyer leur tee-shirt. Dès qu’il y a de l’eau…
 
Après le dîner, nous prenons tous la direction des fameuses baignoires. Les chiens nous accompagnent. Nous retournons à l’endroit qui nous semble le plus approprié. Les chiens vivent leur deuxième expérience aquatique, qui, une nouvelle fois, semble meilleure pour Maury que pour Tany. Après 1 heure d’ébats, nous retournons vers le camping cam : il est l’heure de quitter la place et de prendre la route de Kayes.

Après quelques dizaines de mètres, Tany, craintive, s’assied et refuse d’avancer. Nous poursuivons notre chemin, nous retournant régulièrement pour l’appeler. A chaque fois que nous la hélons, elle recule de quelques centimètres en battant de la queue. Jo me dis : « elle va tomber dans le trou derrière elle ! » Et ce qui devait arriver, arriva…

Je me précipite vers la fosse : un trou de 2.5 / 3 mètres, d’une circonférence de 1.5 mètre, avec de l’eau au fond sur une profondeur non estimable. Il existe manifestement un passage à moitié noyé avec une baignoire voisine, dont la profondeur me semble un peu moindre, la roche de surface étant fort pentue à ce niveau. Le chien ne peut s’accrocher à aucune des parois et nage avec peine, commençant à s’épuiser. Il n’y a qu’une alternative : soit le chien se noie, soit on saute et puis on voit !

Je retire mes chaussures, mon tee-shirt, et plouf. Beerk… Il y a des trucs qui me touchent les jambes, c’est dégueu ! Je prends le chien qui me griffe tant et plus, rejoins sous la roche la baignoire voisine et le tends à Jo, couchée et retenue par Ami. Le chien est sauvé ! Et tout le monde me laisse dans mon trou pour s’occuper de la pauvre bête !!! Un peu d’exercice et une bonne dose d’adrénaline (j’imagine que les branches qui s’enroulent autour de mas jambes sont des serpents méchants qui vont me manger !) permettront de m’extirper du piège…

Quelques minutes de débriefing et une bonne rigolade plus tard, nous prenons la route de Kayes. Il est 16/17 heures. Nous avons 18 km de piste un peu difficile à parcourir : nous bivouaquerons à Kayes. De là, nous emprunterons la route de Bamako. Nous devons atteindre la capitale pour la fin du mois. Il n’ y a que 700 km, mais à la vitesse à laquelle nous avançons…

Nous devons atteindre la capitale pour la fin du mois ?

Et bien oui. Nous avons décidé, pour des raisons initialement familiales, de faire un passage en Belgique début février. Les billets d’avion sont réservés et le départ de Bamako est fixé le 31 janvier. Ami, les chiens et le camion resteront au Mali, et quelques jours sont nécessaires pour dégotter l’endroit le plus approprié.

Peu de gens sont au courant de notre retour, nous voulons faire la surprise ! Les parents sont informés mais nous ne voulons avertir aucun ami : le carnaval de Malmedy, classique lieu de retrouvaille annuelle de la Royal Printen, nous verra revenir habillés en boubou rouge munis d’instruments de musique traditionnels africains.

La décision du retour a été motivée par les « circonstances familiales » évoquées initialement. Rapidement cependant, nous avons trouvé d’autres arguments qui nous ont conforté dans ce choix : petits comme grands sommes heureux de revoir, outre la famille, nos amis qui nous manquent !

Nous atteignons donc Kayes vers 19 heures et après un passage au cyber local et un petit dibi de mouton pas très bon, nous décidons de bivouaquer sur le parking d’une pompe Total. Le bruit des chutes de Felou sera remplacé cette nuit par les coups de klaxon et les pétarades des moteurs mal réglés de cette grande ville qui nous attire peu.

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Samedi 19/01/08
7° jour au Mali, 115 jours depuis le départ
Bivouac à Koniakary ( N14 34.696 W10 54.172       Alt. 75 m )
Km au compteur : 46037 ( 71 km effectués ce jour, 8921 km depuis le départ )


Bruyante… Le qualificatif est faible ! Entre les pétarades précitées et la radio tonitruante du pompiste qui hurle 24 heures sur 24, la nuit fut plutôt assourdissante ! Et si dès le petit matin il faut ramasser le vomi de Maury mélangé au pipi de Tany, ça fait grincer des dents…

Vite, partons. Les grandes villes etc etc…

Quelques courses avant de quitter la ville et nous empruntons la route vers Bamako. Le goudron est en bon état. Nous faisons halte un peu plus loin dans la brousse pour assurer l’enseignement : cours le samedi, pour compenser le jour de congé inattendu de la semaine.
Nous pouvons maintenant lâcher le morceau : à partir de la semaine prochaine, les enfants seront en congé pour 4 semaines, vu notre retour en Belgique. Nous demanderons tout de même aux enseignants de l’école de Dolembreux s’il est possible que les filles fréquentent leurs classes respectives… Plutôt pour revoir leurs amis ! Elles se réjouissent…

Après le dîner, nous parcourons une septantaine de kilomètres et atteignons Koniakary. La petite ville est située à 1 ou 2 km de la route nationale et de nombreux panneau en indiquent la direction. Nous sommes frappés par l’un d’eux : « Koniakary, ville propre ». Il n’en faut pas plus pour nous inciter à visiter l’endroit. La propreté est une notion toute relative sur le continent…

Petite parenthèse.

Depuis notre arrivée en Afrique, je m’interroge régulièrement sur le problème de la propreté et du traitement des déchets. Pauvreté rimerait-elle avec saleté ? Bien évidemment, des soucis plus « élémentaires », plus vitaux – mais également plus festifs !-, préoccupent l’esprit de la majeure partie de la population. Les politiciens et les instances dirigeantes ont d’autres chats a fouetter et le niveau de vie moyen de la population n’est pas compatible avec le développement d’un traitement meilleur des  déchets… Vraiment ? Et bien, en fait, non. Certaines villes, dont Koniakary qui n’est pas plus riche qu’une autre manifestement, ont développé cette politique. Sans subside extérieur à la ville m’a-t-on affirmé, chacun « y mettant du sien ». Et le résultat est probant. Il y a donc des pistes…

Mais à côté de cela, nous, que fait-on de nos déchets ? Les jeter dans une ville, dans une poubelle débordante (quand il y en a), est certes déculpabilisant. Mais on peut avoir la certitude de retrouver son sac d’ordure un peu plus loin dans la brousse, n’importe où. Des camions entiers vont déverser au bord des routes les déchets des grandes villes. Si encore ces déchets étaient concentrés dans un site « sacrifié » pour l’occasion. Mais ce n’est pas le cas !

La deuxième solution, c’est de jeter son sac n’importe où... Là où on voit déjà les crasses d’un autre, tout de même, sinon on est vraiment trop dégueu !

Troisième possibilité : brûler soi-même ses déchets dans la brousse, au fond d’un trou que l’on rebouche ensuite. Lorsque Henri nous en avait fait part au début de notre périple, nous étions plutôt choqués par cette attitude. Mais, bien que loin d’être idéale, cette solution nous paraît actuellement la moins catastrophique.

Nous faisons donc halte à Koniakary, ville propre. Il y a effectivement des poubelles le long de la piste, tous les 50 mètres plus ou moins. Les rues sablonneuses sont manifestement moins sales qu’à l’habitude (attention, on n’est tout de même pas en Suisse !) Nous arrêtons le véhicule sur la petite place animée et nous renseignons pour voir le chef. Il s’agit en fait ici d’un maire ( ?) Il n’est pas disponible, il se repose. Nous rencontrons quelques notables que nous félicitons pour la propreté de la ville. Ils nous suggèrent de loger à proximité de la maison du jeune père de famille qui nous a initialement accueilli.

Nous retournons au camping cam que nous avions garé devant un magasin de tissu. Ah ! Voici peut-être l’occasion de se faire confectionner deux beaux boubous rouges pour la Printen ! Nous dégottons l’étoffe et notre hôte nous renseigne un couturier. Les boubous seront prêts demain matin ! Super ! Il nous reste à trouver 2 instruments de musique… Nous verrons plus tard.

Nous déplaçons donc le véhicule jusqu’à la propriété de notre hôte. Jo nous quitte pour aller chercher le classique dibi du soir, alors que je suis invité à venir causer avec la famille qui nous accueille. Lo, Lu et Ami restent dans le camping cam.

Je suis présenté à tous les membres se la famille, faisans le tour de la propriété. Après ¼ d’heure, je prends place sur une des rares chaises de la maison et immédiatement, on m’offre un plat de pâtes avec des morceaux de bœuf. Dans la foulée, on m’amène un couscous à la sauce maffé. Mon ami me quitte alors pour 10 minutes, m’abandonnant avec les femmes et les enfants. La discussion est difficile, personne ne parle français… Et comme tout le monde dit tout le temps « oui » quoi qu’on dise, ça ressemble vite à un discours de sourds-muets. Mais tout le monde affiche son plus beau sourire et semble content. En tout cas, moi, je le suis !

Reviens alors mon ami qui porte un grand bol rempli de lait tiède : il vient d’aller traire la vache et m’offre le breuvage… Mmmmm ! Malgré la grande gentillesse de la famille, je dois les quitter pour rejoindre les filles et Jo, qui, un peu contrariée, m’attend avec le dibi tiède. Il est vraiment difficile de refuser une invitation, ici, en Afrique (du moins dans les pays que nous avons traversés), mais il faut reconnaître que c’est souvent moi qui en bénéficie ! Influence musulmane ? Machisme ? Tradition ? Autre ? Sans certitude aucune, la première hypothèse nous semble plausible…

Après quelques morceaux de dibi, je quitte tout le monde pour retourner chez nos hôtes, comme convenu. Le couscous au lait m’attend ! « Il faut remplir » me dit cet homme élancé et musclé. Je lui fait comprendre que je suis déjà bien plein ( !) et ne fait que goûter au plat familial.

Il ne faut pas croire que cette famille soit riche, loin de là : l’environnement témoigne de leur pauvreté. Je suis par contre accueilli traditionnellement et tous m’offrent tout ce qu’ils ont… Belle leçon aux européens égoïstes que nous sommes. Mais comme nous l’avions signalé lors de notre séjour mauritanien, comment réagir à cette attitude ? La question reste ouverte…

Après quelques minutes de discussion, je quitte tout le monde et rejoints les femmes. Papotte avec Ami et Jo dehors, pendant que les filles dorment. Nous passons une heure très agréable à la lumière des étoiles, avant de nous glisser dans nos lits.

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Dimanche 20/01/08
8° jour au Mali, 116 jours depuis le départ
Bivouac sauvage à proximité de Torodo ( N14 29.702 W8 55.123       Alt. 277 m )
Km au compteur : 46280 ( 242 km effectués ce jour, 9163 km depuis le départ )


Dès le réveil, nous constatons que la famille de notre hôte entoure le véhicule. Normal. Les salutations et la prise de quelques photos occupent le début de la matinée.

Après une courte séance d’essai, nous récupérons les boubous chez le tailleur et reprenons la route de Bamako vers 11.30 heures. Dîner frugal, quelques poses pipi et après 240 km, nous décidons de bivouaquer à proximité de Torodo, au beau milieu de la nature : nous quittons le goudron et nous enfonçons dans la nature par une piste caillouteuse. Après quelques km, nous quittons cette piste pour un azimut de quelques centaines de mètres au milieu de la brousse. Loin de toute terre habitée ( ?), nous faisons halte pour la nuit vers 18 heures.

L’endroit est charmant et la luminosité du soleil couchant est exceptionnelle. Après avoir soupé, nous décidons de regarder un film tous les 5.

Mais je ne suis pas rassuré... Ici, dans cet endroit isolé où précisément il ne peut rien nous arriver, je pense aux touristes français qui se sont fait agresser il y a quelques semaines en Mauritanie. Je ne peux m’empêcher de faire part de mes craintes à Joëlle, qui, comme une éponge, s’imprègne de mon stress. Et au beau milieu de « Mathilda », Jo s’exclame : « quelqu’un marche sur le toit ! » Nous suspendons le projection, je m’empare du grand couteau de cuisine et, sous les interrogations des filles qui se demandent ce que je vais faire avec le dit couteau, je monte sur le toit…

Et bien sûr, il n’y a rien ! (Même pas un petit lion à dompter, Chen !) La lune éclaire le magnifique décor de notre bivouac et tout le monde vient faire un tour sur le toit pour admirer le spectacle. Rassurés, nous reprenons place devant  « Mathilda » avant de nous endormir paisiblement…

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Lundi 21/01/08
9° jour au Mali, 117 jours depuis le départ
Bivouac à Didieni ( N13 52.647 W8 05.187       Alt. 371 m )
Km au compteur : 46432 ( 152 km effectués ce jour, 9315 km depuis le départ )


Isolés en pleine brousse, la nuit fut bien sûr excellente !  Les cours reprennent ce matin, sur le lieu du bivouac. Nous quittons l’endroit vers midi. Nous faisons halte dans un magnifique petit village situé à quelques centaines de mètres du goudron, pour acheter du pain et des beignets. Les maisons de terre et de paille sont assemblées autour d’une place sablonneuse. Au centre trône un arbre géant sous lequel nous dînons. Personne ne parle français dans ce village dont nous ne connaissons pas le nom. Il s’agit pourtant bien de la langue nationale du Mali… Mais le plus souvent, ce sont les jeunes scolarisés qui l’apprennent et qui le maîtrisent. Les « anciens » parlent plutôt leurs dialectes. Et ici, nous avons croisés peu d’enfants.

Nous parcourons 150 km durant l’après-midi et décidons de bivouaquer à la sortie du village de Didieni, derrière une station service. On y sert le carburant à la pompe manuelle. Le pompiste bien sympathique vit dans un container voisin de la station. Il accueille les clients et papote avec eux pendant que son apprenti se fait une petite séance de muscu gratuite… Il y a manifestement beaucoup d’ « apprentis » en Afrique. On les rencontre à des postes très variés, notamment manuels. Ils travaillent dur et ne sont pas payés. Ils espèrent accéder un jour à un poste rémunéré…

Pendant que les filles regardent la fin de « Mathilda », je quitte la place et m’engage dans la brousse pour un petit jogging à la lumière de la lune. Je suis accompagné par un gamin qui m’emboîte le pas et avec qui il sera impossible d’échanger quoi que ce soit verbalement. A chacune de mes questions, il répond par « oui ». Il doit s’agir du seul terme français qu’il connaisse. Et mes 3 mots de Wolof ne semblent pas plus l’émouvoir… Une nouvelle fois, je suis épaté par ce jeune homme qui me suivra spontanément pendant plus d’une heure, chaussé de ses « clap-clap » en plastique !

Retour au camping cam, souper familial et gros dodo après avoir discuté quelques minutes avec notre ami pompiste.

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Mardi 22/01/08
10° jour au Mali, 118 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46612 ( 180 km effectués ce jour, 9495 km depuis le départ )


Reprise des cours dès le début de la matinée. Nous souhaitons quitter le village assez tôt pour rallier Bamako ce jour. Nous avons effectivement téléphoné à Caroline, la sœur –inconnue- d’un motard belge que nous avions rencontré à Tamtattouchte, au Maroc, le 21/10/07, lors de notre tentative nocturne de rallier les gorges du Dadès. Nous avions croisé dans la nuit noire 3 motards qui avaient fait la piste en sens inverse. Ils étaient belges et participaient à un raid avec MOTO 80. Un de leur copain s’était cassé le bras un peu plus haut sur la piste. Nous avions discuté 10 minutes et ils nous avaient convaincus de l’impossibilité pour nous d’emprunter cette voie. L’un d’entre eux nous avait donné les coordonnées téléphoniques de sa sœur –Caroline- qui vit à Bamako depuis quelques années. Il nous avait encouragé à la contacter si nous passions par la capitale malienne.

Et c’est ce que nous avons fait. Caroline, Stéphane, Lorélaï et Galaël nous attendent donc ce soir pour souper !

Après l’enseignement, Ami s’éclipse pour faire quelques courses de victuailles et nous prenons la direction de Bamako que nous atteignons vers 18 heures. Deux heures de bouchons avant de trouver la maison de nos hôtes. Nous sommes accueillis comme des rois par cette sympathique famille franco-belge.

Stéphane, socio-anthropologue de formation, travaille en qualité de conseiller du Ministre de l’Environnement à Bamako depuis 4 ans. Caroline et lui connaissent l’Afrique de l’Ouest depuis plus de 20 ans. Caroline a également vécu au Congo durant son enfance. Leur histoire est passionnante.

Les enfants sont mis au lit dans le camping cam garé devant la maison de nos hôtes et la soirée se poursuit entre « grands ». Une soirée arrosée vraiment très chouette. Et un accueil extraordinaire, malgré les difficultés familiales actuelles : Stéphane vient d’apprendre ce jour que son contrat n’est pas renouvelé et toute la famille doit quitter le Mali pour regagner la France dans 1 ½ mois !

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Mercredi 23/01/08
11° jour au Mali, 119 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46620 ( 8 km effectués ce jour, 9503 km depuis le départ )


Le réveil est un peu difficile : la discussion passionnante de la soirée passée nous a mené bien tard au lit et nous avons mal aux cheveux ! La matinée est néanmoins consacrée, comme à l’habitude, à l’enseignement. Les enfants de Stéphane et Caroline, Lorélaï et Galaël, sont également à l’école et reviennent en début d’après-midi. Nous sommes invités à dîner chez nos hôtes vers 13 heures.

Dans le courant de l’après-midi, nous accompagnons la famille dans un manège où les enfants ont leur cour d’équitation. Lo et Lu en profitent pour faire un tour à cheval... Un petit tour dans le manège qui leur laisse certainement un « goût de trop peu » à la pensée de leur balade sur les plages de Saint Louis…

Retour à la maison où les 4 enfants mangeront ensemble. Nos filles sont mises au lit en même temps que Lorélaï et Galaël. Caro, Stéph, Ami, Jo et moi quittons la place pour aller souper dans un nouveau maquis qui vient d’ouvrir il y a quelques jours à proximité. La soirée fut une nouvelle fois très agréable…

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Jeudi 24/01/08
12° jour au Mali, 120 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46641 ( 21 km effectués ce jour, 9524 km depuis le départ )


Le camping cam est toujours garé a coté de la maison de nos hôtes. Nous avons pu nous raccorder au 220V et faire le plein d’eau. Nous réfléchissons à notre départ prochain vers la Belgique : il est possible que le véhicule reste ici pendant notre absence, avec Ami et les chiens à son bord. En cas de soucis, Ami pourrait immédiatement s’adresser à nos hôtes si accueillants. Par ailleurs, Maury et Tany ont été adopté par la chienne et le singe de la maison et peuvent circuler librement dans le jardin pendant toute la journée… Super ! Nous devons toutefois encore rencontrer un ami de Caro et de Stéphane qui possède un grand terrain sur lequel nous pourrions éventuellement laisser le véhicule. Nous prendrons la décision après cette entrevue.

Classique matinée studieuse pour les filles pendant que je me rends au garage Mercedes de Bamako sur le conseil de JC que j’ai contacté par Skype : nous avons remarqué une usure anormale de la partie droite de la bande roulante du pneu avant droit. JC suggère de faire une géométrie et de monter les deux pneus de réserve à l’avant, conservant ceux qui sont actuellement en place comme pneus de secours. Le travail ne peut être effectué chez Mercedes, et je me rends alors chez un marchand de pneus proche. Le parallélisme est fait en quelques minutes. Effectivement, il y avait bien un problème à ce niveau. Par contre, la dépose et la monte des pneus de réserve fut particulièrement difficile : 4 heures de travail en équipe. Initialement, je ne me mêlais pas du boulot, mais assez rapidement j’ai compris qu’il était préférable que j’intervienne, faisant part des conseils qu’on m’avait prodigués lors de mon écolage. Et mettant aussi la main à la pâte ! Je pense qu’il devait s’agir d’une première monte de pneus de camion 4X4 pour eux ! Tout ça s’est passé dans une ambiance très cordiale et au terme du travail, les ouvriers m’ont proposé de dîner avec eux dans le garage : un riz de poisson, pour ne pas changer ! (Mais j’aime bien…)

Je suis donc rentré avec plus de 2 heures de retard chez nos hôtes qui avaient spécialement cuit un porcelet pour nous ! Ma ration m’attendait, tout le monde ayant déjà mangé ! Un peu gênant…

Nous avons passé l’après midi à nous balader dans Bamako et à faire des courses en prévision du souper de demain : Ami va nous préparer un djebougen dont elle a le secret !

Une petite salade en guise de souper avec nos amis et un gros dodo presque en même temps que les enfants. Nous sommes bien fatigués…

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Vendredi 25/01/08
13° jour au Mali, 121 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46641 ( 0 km effectué ce jour, 9524 km depuis le départ )


Une nuit paisible mais une matinée d’enseignement ardue ! La dernière matinée de cours avant un mois de congé ! Lola n’est plus réceptive et se réjouit vraiment d’être en vacance. Il faut dire qu’elle et son enseignante l’ont bien mérité.

Je profite de la matinée pour partir en quête des instruments de musique que nous rapporterons pour la Printen. Je découvre un artisan qui confectionne des djembés. Je lui explique le contexte festif du carnaval et de notre fanfare et lui demande s’il peut nous fabriquer 2 tambours à un prix modique. Nous tombons sur un accord : 2 petits fûts de peinture, de la corde, 2 peaux de zébus et son savoir faire me reviendront à 18 euros. Je viendrai rechercher les instruments demain. Super.

Je déniche également au cours de ma promenade un marchand de baobabs, à la plus grande joie de Jo qui pourra ainsi ramener une pousse à son papa (les baobabs occupent une grande place dans leur relation…)

Pour le dîner, un délicieux djebougen préparé par Ami et dégusté chez nos hôtes que nous ne quittons plus d’une semelle. Nous avons même décidé de nous offrir ensemble, ce week-end, une escapade sur le fleuve Niger. Départ prévu demain à 9 heures !

L’après midi s’écoule au club équestre pour les 4 enfants, alors que Jo, Ami et Caro font les courses pour le week-end et que Stéphane et moi travaillons à l’ordinateur.

Souper collégial, un peu de papote et au dodo.

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Samedi 26/01/08
14° jour au Mali, 122 jours depuis le départ
Bivouac à Djibola, ( xxxxx )
Km au compteur : 46641 ( 0 km effectué ce jour, 9524 km depuis le départ )


Départ à 9 heures, comme prévu. Le camping cam reste chez nos hôtes. Nous embarquons les 5 adultes, les 4 gosses et les 3 chiens dans leurs 2 « 4x4 » ( !) et prenons la route du fleuve Niger jusqu’à Djibola. Une cinquantaine de km de goudron suivie d’autant de latérite. Plus de 2 heures sont nécessaires pour rallier l’endroit.

Dès la sortie de la capitale, la route est bordée, de part et d’autre, d’immondices. Les km défilent et il y en a toujours plus ! Impressionnant ! En fait, les détritus ramassés dans la ville sont chargés dans des camions qui viennent déverser leur contenu le long de cette route. Les mois et les années passant, la longueur de cet immense dépotoir s’accroît et les deux gigantesques serpents de crasses traversent des villages, des gués, des forêts et des plaines… Le spectacle est ahurissant ! Quand on parlait d’une politique de traitement des déchets…

Arrivés à Djibola, nous chargeons une pirogue de notre (très) volumineux barda et traversons le fleuve Niger pour atteindre une des îles centrales. La profondeur de l’eau varie entre 20 cm et 2 mètres. Le fond du fleuve est sablonneux, comme les berges.

Ici, par contre, le spectacle est féerique. Nous sommes isolés sur notre île, seules quelques pirogues passent à proximité, dépliant leurs voiles faites de sacs de riz assemblés et cousus. Le soleil brille et il fait chaud. Mais juste ce qu’il faut : la fraîcheur de l’eau et une petite brise nous font le plus grand bien. Les enfants peuvent jouer librement dans le flot clair et nous pouvons puiser à volonté dans notre immense glacière remplie de bières fraîches...

Dès l’arrivée, nous montons la grande Raïma (une tente mauritanienne de 25 m²) qui nous abritera tous cette nuit : toiture brodée et « murs » en moustiquaire pour admirer les étoiles, matelas de mousse confortables, couette légère pour la fraîcheur nocturne. Waw… Ca va être super !

Après l’apéro, le dîner. Après le dîner, l’apéro. Après l’apéro, le souper. Après le souper, un ( ?) dernier verre et au dodo ! La vie est dure ces derniers temps…

L’après midi aura tout de même été agrémentée par quelques baignades, une part de boules et une balade sur l’île au coucher du soleil pour observer un nichoir situé sur une île voisine.

Les enfants, les adultes et les chiens sont aux anges. Normal, ça doit être le paradis, ici…

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Dimanche 27/01/08
15° jour au Mali, 123 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46641 ( 0 km effectué ce jour, 9524 km depuis le départ )


Quelle nuit extraordinaire…

A l’aube, nous avons l’occasion d’observer le ballet des pirogues qui glissent calmement sur l’eau. Beau...

Pour déjeuner, nous grillons les restes de pain au feu de bois toujours présent depuis la veille. Il faut dire que, sans se concerter, plusieurs d’entre nous l’ont attisé et « rechargé » à l’occasion du réveil pipi nocturne !

La matinée s’écoule paisiblement. Lecture pour certains, balade et baignade pour d’autres.

Dîner et courte sieste avant le retour de notre pirogue à 16 heures. Le trajet en voiture se passe une nouvelle fois sans problème majeur (petite panne d’injection d’un des deux véhicules à notre arrivée à Bamako, rapidement résolue).

Nous sommes fatigués, couverts de « coups de soleil » et heureux. La rencontre de nos nouveaux amis nous apporte joie et bonheur depuis une semaine et incontestablement, ce week-end restera un des moments forts de notre voyage.

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Lundi 28/01/08
16° jour au Mali, 124 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46641 ( 0 km effectué ce jour, 9524 km depuis le départ )


Pas de cours ce lundi, si ce n’est pour Jo et Ami qui font des heures sup’. Pour Lo et Lu, par contre, c’est les vacances.
Les filles jouent toute la matinée. Pendant ce temps, je vais rechercher nos « tambours ». Un seul est prêt, je repasserai demain pour récupérer le second.

En début d’après midi, nous rejoignons Stéphane qui nous a donné rendez-vous chez un conseiller ministériel. Ce dernier nous éclairera sur les possibilités de développement d’une activité touristique sur une île de la retenue d’eau de Manantani, à quelques centaines de km de Bamako. Magnifique projet de Stéphane, à un stade encore tout à fait embryonnaire, qu’il nous a confié. Les renseignement recueillis semblent encourageants. Affaire à suivre…

Jo et Ami se rendent ensuite à l’immense marché de Bamako, alors que je poursuis la route avec le camping cam. Je rends visite à Louis Jean, un ami de nos hôtes, qui souhaite voir le véhicule. Il est mécano et passionné par les 4x4. Je récupèrerai les filles deux heures plus tard…

En fin d’après midi, nous sommes invités par des voisins à prendre l’apéro. Le camping cam a effectivement été repéré par 6-7 jeunes enseignants d’origine belge, française et canadienne qui travaillent dans une école locale pendant une année et qui occupent une maison voisine, prêtée par la directrice. Il ne s’agit pas de coopération et leur venue au Mali ne rentre dans aucun programme de collaboration inter-pays. Il s’agit d’une démarche personnelle, en réponse à une annonce de recherche d’enseignants francophones pour cette école, pour une période d’un an, renouvelable.

Discussion intéressante pendant 2 bonnes heures. Nous prenons ensuite congé et traversons la piste pour retrouver nos amis et nos enfants… Ces derniers sont nourris et mis au lit, alors que nous invitons nos hôtes à souper au resto Pili-Pili, proche de la maison. Nous passerons tous les cinq une excellente soirée…

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Mardi 29/01/08
17° jour au Mali, 125 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46641 ( 0 km effectué ce jour, 9524 km depuis le départ )


Grandes discussions tout au long de cette journée qui s’écoule rapidement. Peu de choses à en dire... Ou alors, 10 pages de rédaction à envisager ! Mais pour moi aussi, ça sent les vacances ! Je profiterai de notre retour belge pour faire une pause dans la rédaction de nos carnets. Bien que je sois convaincu que l’enseignement que prodigue Jo soit bien plus contraignant que la narration de nos aventures, un arrêt de quelques semaines est le bienvenu !

Nouvelle tentative de récupération de notre deuxième tambour. Nouvel échec. Mais il sera prêt demain. J’ai confiance !
Soirée pizzas pour le groupe des 9 et gros dodo. Nous consacrerons la journée de demain à préparer nos bagages ( beaucoup de choses inutiles à ramener en Belgique). Finalement, le véhicule reste ici, à coté de chez nos amis. Magnifique !

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Mercredi 30/01/08
18° jour au Mali, 126 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46641 ( 0 km effectué ce jour, 9524 km depuis le départ )


Aujourd’hui, c’est le jour J. Nous sommes excités à la pensée du retour, même si cela fait à peine 4 ½ mois que nous sommes partis.
Pendant que Jo et Ami rangent le véhicule et préparent les bagages, je vais chercher notre deuxième tambour. Il est prêt ! Super, ça va faire du bruit à la Printen !

Par ailleurs, Louis Jean a repéré sur notre camping cam, une petite fuite d’huile au niveau du pont avant. Après un contact téléphonique avec notre ami Robert Strauven, Responsable après-vente du garage Mercedes Kalscheuer-Liège, j’ai reçu par mail une vue éclatée du pont avant. Je m’attaque à l’ouvrage : resserrage des écrous de fixation et inspection de reniflard. Ce dernier semble effectivement bouché. Débouchage relativement aisé avec un fil de fer, remise en place des pièces et essai. Ca a l’air de fonctionner. On verra à notre retour, après de plus longs trajets…

La fin de l’après midi s’écoule paisiblement. Derniers contacts Internet grâce à la connexion WIFI disponible chez nos amis, dernières mises à jour du site. Les carnets actuels seront mis en ligne après notre retour, celui-ci restant une surprise pour la majorité de nos amis. Seuls nos parents et quelques camarades ont été informé : comme nous l’avions dit précédemment, la décision du retour a été motivée par des « circonstances familiales » un peu difficiles. Rapidement cependant, nous avons trouvé d’autres arguments qui nous ont conforté dans ce choix : petits comme grands sommes heureux de revoir, outre la famille, nos amis qui nous manquent ! Et comme nous voulons arriver déguisés au Carnaval de Malmedy, le secret a été gardé !

Le départ vers l’aéroport est prévu vers 23 heures, en taxi. Les filles sont mises au lit vers 20 heures et nous les réveillerons en temps opportun. Nous saluons nos hôtes que nous ne saurons certainement jamais assez remercier pour leur extraordinaire accueil et leur incroyable gentillesse. Nous nous réjouissons déjà de les revoir dans 3 semaines ! Et puis, le cœur serré, nous embrassons notre exceptionnelle amie Ami qui nous accompagnera par la pensée en Europe…

Rendez-vous fin février…

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RETOUR EN BELGIQUE DU 31/01/08 AU 26/02/08

 

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2. Séjour du 27/02/08 au 16/03/08

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Mercredi 27/02/08
19° jour au Mali, 154 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46684 ( 0 km effectué ce jour, 9567 km depuis le départ )


Nous avons passé 27 jours en Belgique.  27 jours éprouvants à plus d’un titre : nous avions oublié le stress de la vie européenne ! Quel contraste ! Nous avons été occupé TOUT LE TEMPS, les journées (et les nuits) nous paraissant bien trop courtes… Nous avons vu beaucoup de gens, mais certains d’entre vous seront peut être déçus que nous n’ayons pu les saluer. Qu’ils veulent bien nous excuser et qu'ils soient remerciés pour leur compréhension…

Ceci étant, après avoir poussé le bout de notre nez dans « les affaires belges », nous nous réjouissons de reprendre notre périple !
Pas d’école durant 4 semaines, pas de récit belge non plus ! « Vacances » pour tous ! Mais dès le retour, tout le monde s’y remet.

Après un voyage en avion plutôt fatiguant (les quelques bières consommées avec Linda et Chen à l’aéroport en attendant l’embarquement y sont peut-être pour quelque chose), nous avons retrouvé Ami, les chiens et le camping cam avec grand plaisir. Vers 4 heures du matin, nous sommes arrivés chez nos amis Caro et Stéphane, là où nous avions laissé le véhicule. Tous deux sont partis avec leurs enfants pour une semaine, pour dire « au revoir » à « leurs » éléphants, et nous ne les reverrons que dans une semaine.

Nous avons été reçus par Raman, le gardien de nuit, à bras ouverts. Maury et Tany nous ont réservé un fameux accueil, après avoir toutefois mordu (« pincé ») une Lucile trop rapidement entreprenante ! Nous avons ensuite réveillé Ami, ravie de nous voir revenir. Quel plaisir d’être accueillis comme ça !

Mise au lit et dodo quelques heures. Il fait chaud… Il faut se réhabituer !

Réveil vers 9 heures pour nous. Les filles sont debout depuis 2 heures et jouent avec leurs chiens. Ils ont fameusement grandis, ceux-là ! Le thermomètre atteindra 42° quelques heures plus tard. En attendant, rangements du véhicule propre comme un sou neuf (Ami n’a pas pu s’empêcher d’œuvrer pendant notre absence) et petit check-up technique. Tout semble en ordre. Contact. Démarrage au ¼ de tour. Super.

Je me rends ensuite auprès d’une compagnie d’assurances pour renouveler la police RC véhicule que nous avions contractée en Mauritanie il y a 3 mois. Je reprends une « carte brune » qui couvre les pays de la CEDEAO  (une bonne partie des pays d’Afrique de l’ouest) pour 3 mois. « 32500 Fcfa » m’annonce-t-on. « C’est beaucoup », dis-je. « Alors, 27500 » reprend mon interlocuteur ! Je m’en sortirai à 26000 Fcfa (40 euros), pour cette même police.

Nous sommes de retour en Afrique ! J’adore…

Dîner vers 15 heures. Piscine et repos l’après-midi. Il fait vraiment chaud. Difficile de faire autre chose que ne rien faire !
En soirée, nous nous rendons dans un petit maquis proche pour y manger de très bonnes brochettes de bœuf accompagnées d’alloco (banane Plantin). Les filles sont épuisées. Luciole s’endort avant même que son assiette soit servie et Lola passe la soirée a observer la famille de rats qui nous rend visite prudemment. Retour au camping cam avec un poisson/alloco pour Ramane et dodo général rapide.

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Jeudi 28/02/08
20° jour au Mali, 155 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46684 ( 0 km effectué ce jour, 9567 km depuis le départ )


Réveil vers 8 heures. Reprise des cours pour les filles et Ami. Cette semaine, révisions. Les nouveaux cours débuterons la semaine prochaine. Tout le monde semble bien appliqué. Et comme si Jo n’en avait pas assez avec ses 3 élèves, elle s’est acheté « L’anglais facile en 3 mois » et a débuté la première leçon ! Incroyable…

Pendant ce temps, je me rends à la banque, vais vérifier la pression des pneus et fais quelques courses à la « Fourmi », la supérette locale.

A mon retour, je découvre avec plaisir un bon repas (steak et petits pois, s’il vous plait) préparé pour nous par François, l’homme de maison et gardien de jour ! Comme ça. Sans rien nous dire, il nous fait cette surprise. Nous avons de très bons contacts, il est vrai. Mais on ne s’attendait pas à ça. Merci, François.

En post-prandial, nous regardons « La grande vadrouille » sur TV5 Afrique. Eclats de rire, comme à chacune des visions de ce morceau d’anthologie. Hier, nous avions eu droit à « La folie des grandeurs ». Deux tout grands films du cinéma français. Et Ami, Lo et Lu qui découvrent ces chefs d’œuvre à Bamako. Amusant…

Fin d’après midi calme, avec piscine et derniers rangements. Demain, après l’enseignement, nous quittons la place et allons passer quelques jours au bord du fleuve, avant de revenir saluer nos amis et de prendre, ensuite, la direction du pays Dogon.

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Vendredi 29/02/08
21° jour au Mali, 156 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46684 ( 0 km effectué ce jour, 9567 km depuis le départ )

Les filles se lèvent assez tôt ce matin et vont jouer avec leurs chiens dans le jardin de nos hôtes. Ami se lève un peu plus tard. Je la suis après quelques minutes, laissant Jo se reposer encore un peu. Depuis hier soir, elle n’est pas en forme. Elle a du mal à définir son malaise. Un bon repos devrait certainement être bénéfique, mais la chaleur actuelle de Bamako n’est pas propice aux grasses matinées. Nous verrons…

Je quitte le camping cam pour une promenade matinale dans la ville. Je décide de suivre le trajet du premier égout à ciel ouvert que je croise sur mon chemin, à la hauteur duquel j’arrive après quelques minutes. Je le longe vers l’amont. Durant la première moitié de mon parcours, il est canalisé. Plus haut, les eaux usées ont creusé un large lit qui serpente entre les maisons et les cabanes de bois et de paille.

C’est extraordinaire d’observer la vie qui s’est développée autour de cet égout. A cette époque, il est presque asséché. On retrouve seulement quelques mares fétides ça et là, provenant de la collection des eaux usées des habitations voisines. Plastique, bidons, bouteilles, canettes, ferraille, papiers, etc. côtoient les excréments. Les enfants jouent avec les détritus, qu’ils disputent aux cochons, chèvres, moutons, poules et rats qui gambadent librement. Nous sommes au centre de la ville, et le long de ce bourbier, on se croirait presque à la campagne : de part et d’autre du lit, des petits champs de culture délimités par des clôtures faites de sacs de riz, sont entretenus par des hommes et des femmes qui puisent l’eau dans des mini-forages. L’eau est accessible à seulement un mètre ou deux de profondeur le long de l’égout ; elle doit être très riche en … Je ne sais pas en quoi, mais ça doit être dégueu ! Par contre, les fraises, les tomates, les salades, les concombres (oui, oui, ceux dont on raffole tant) ont l’air d’apprécier : les légumes sont magnifiques. L’odeur ambiante nous rappelle seulement à l’ordre et dès que nous quittons des yeux ces petits champs de verdure, nous retrouvons les détritus qui s’étirent sur des kilomètres. Les gens qui vivent le long du lit de l’égout doivent certainement faire les frais des inondations lors de la saison des pluies. Ils n’ont l’air ni plus pauvres ni plus riches que leurs voisins, deux rues plus loin, à l’écart de l’égout. La vente des légumes doit néanmoins rapporter quelques francs aux propriétaires, bien que je ne sois pas sûr que ces cultures appartiennent aux gens qui les entretiennent…

Retour à la maison de nos amis, plongeon dans la piscine pour me rafraîchir, déjeuner copieux, petite sieste au soleil, quelques contacts Internet…

Contrastes !

Pendant mon absence, Jo s’est levée et ne va pas mieux. Toujours « bablou »… Elle assume néanmoins parfaitement les révisions de ses 3 élèves. Chapeau.

Nous avions prévu de quitter ce jour la maison de nos hôtes, dont le retour de voyage était prévu lundi 3. Nous pensions revenir les saluer mardi 4, avant de les quitter « définitivement » pour poursuivre la route vers le pays Dogon. Caro nous contacte en début d’après-midi et nous signale qu’ils reviennent demain. Changement de programme : nous les attendons et les accueillons… chez eux ! 
 
C’est dingue ! Cette famille que nous ne connaissions pas il y a 1 mois, dont nous avions eu les coordonnées suite à une rencontre furtive sur une piste désertique, la nuit, au Maroc, il y a 3 mois ; cette famille qui nous a accueilli les bras ouverts et que nous avons fréquenté une semaine à peine avant notre retour en Belgique ; cette famille qui a veillé sur Ami, les chiens et le camping cam durant notre escapade ; cette famille, maintenant, nous cède sa demeure durant son absence ! Des situations similaires sont plutôt rares chez nous, nous qui connaissons rarement nos voisins de palier !

Merci, merci, merci à eux.

Ce midi, François nous gâte encore : boulettes-purée. On est mieux qu’à l’hôtel…

Repos l’après midi, jeux d’eau pour les filles et lecture pour Jo qui semble sortir doucement de son malaise. En début de soirée, les 4 filles se collent devant Harry Potter, 1° épisode de la saga. L’objectif est de faire découvrir à Ami les 4 premiers volets, avant de visionner le 5° que nous venons d’acquérir. Ce n’est pas cette fois que je m’y mettrai… Il y aura sûrement d’autres occasions sur les 3 années à venir !

Ami « accroche », comme les 3 autres, pendant que je chipote sur l’ordi. Petit souper léger et dodo familial.

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Samedi 01/03/08
22° jour au Mali, 157 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46700 ( 9 km effectués ce jour, 9576 km depuis le départ )

Les filles sont une nouvelle fois debout très tôt. Trop tôt… Dans l’ordre, le lever, c’est comme d’hab’ depuis 3 jours : Lo et Lu, Ami, moi et ensuite Jo, qui, une nouvelle fois, ne semble pas en forme. Nous évoquons une possible « allergie » aux poussières de la ville. Car ici, de la poussière, il y en a tant et plus. Un drap blanc laissé dehors toute la journée est brunâtre le soir ! Dans quel état doivent être nos petits poumons ?

Après quelques heures, Jo va un peu mieux. Nous quittons la maison pour nous rendre chez le vétérinaire (pour Maury et Tany !) L’heure est venue d’envisager la vaccination anti-rabique. Nous débarquons tous chez Monsieur Niaré, qui nous accueille fort gentiment. Très professionnel et très cool en même temps, juste ce qu’il nous fallait. Nous restons une heure dans son cabinet de consultation, à parler de la santé de nos chiens et de la vie à Bamako. Très instructif ! La vaccination est post-posée, un déparasitage interne préalable étant nécessaire pour les deux chiots. Tany doit en outre recevoir un traitement antibiotique ; elle présente une possible infection chronique depuis la naissance, ce qui expliquerait sa relative inappétence, son retard (modéré) de croissance, sa vivacité fluctuante et son aspect « triste » !

Nous profitons de notre escapade pour faire quelques courses en prévision du souper : nous prévoyons d’accueillir nos amis avec un Djibougen maison (= d’Ami !)

Retour à notre « camps de base ». François préfère préparer des calamars pour ce soir. On fera le Djibougen demain…

Fin d’après-midi calme avec Harry Potter, épisode 2, pour ces dames.

Vers 20.30 heures, retour de nos amis. Ils sont fatigués et heureux. Ils ont pu voir « leurs » éléphants. Nous soupons ensemble ; la discussion va bon train. Nous apprenons que les éléphants maliens de la réserve du Gourma sont les plus gros du monde. Il n’est pas rare que leur arrière-train culmine à … 4 mètres ! Pour 10 tonnes ! C’est plus gros que notre camping cam ! Nous visionnons quelques photos et prenons la décision de suivre les traces de nos amis à la rencontre des plus gros mammifères terrestres, vers l’est, en quittant la capitale. Nous traverserons le pays Dogon, comme prévu, et nous dirigerons ensuite vers Gao, pour tenter d’approcher les éléphants. Nous piquerons enfin vers le sud pour rallier le Burkina. Départ de Bamako dans 3 jours. Voilà le programme des semaines à venir. Mais bon, tout peut changer…

Quelques bières plus tard, nous quittons nos hôtes et regagnons nos couches chaudes. Bien chaudes…

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Dimanche 02/03/08
23° jour au Mali, 158 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46700 ( 0 km effectué ce jour, 9583 km depuis le départ )

Mauvaise nuit… La chaleur a été difficilement supportable. Et les semaines à venir s’annoncent bien plus chaudes encore ! Nous verrons bien…

Ami et moi partons finir nos achats pour le Djibougen. Nous croisons un cortège de mobylette suivant une voiture de jeunes mariés : le dimanche à Bamako, c’est le jour des mariages… Nous revenons avec un capitaine frais de plus de 3 kgs et des légumes. Mais après discussion avec Caro, nous décidons une nouvelle fois de postposer la confection du plat national sénégalais  à demain. Nous mangerons des côtes à l’os cuites au barbecue ce midi, au bord de la piscine.

Et nous avons bien eu raison !  Les côtes de zébu étaient délicieuses… Discussions et baignades l’après midi, avec Poupi, le singe-nageur. Impressionnant, ce petit singe vert qui nage super bien et fait des longueurs en sous-l’eau !

En fin d’après-midi, Ami et les 4 enfants regardent Harry Potter – épisode 5. Tant pis pour les 3 et 4, tout le monde voulait voir le dernier. Tout le monde, même les parents : les filles, fatiguées depuis notre retour à Bamako, sont mises au lit vers 19.30 heures et c’est au tour des « grands » de visionner le DVD ! Un souper pizza et la projection (sur grand écran, s’il vous plait) nous emmèneront jusqu’à minuit.

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Lundi 03/03/08
24° jour au Mali, 159 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46700 ( 0 km effectué ce jour, 9583 km depuis le départ )


La nuit fut bien meilleure pour tous.

Pendant la reprise des cours de Lo et Lu, Ami s’affaire à la préparation du Djeb’ et je chipote sur l’ordi. Dans le courant de la matinée, nous faisons le point sur la carte : un passage par la Belgique est prévu avec le véhicule au mois d’août. Il nous reste 5 mois pour boucler l’Afrique de l’ouest. A la vitesse à laquelle nous avançons, ça va être juste ! Confirmation de notre départ demain ou, au plus tard, après demain, en fonction de l’attitude de notre vétérinaire favori…

Vers 13.30 heures, nous mangeons enfin le Djebougen tant attendu. Un régal. Fin de l’enseignement l’après-midi. Un peu difficile avec la chaleur. Il faut vraiment débuter plus tôt le matin. Reprise d’un horaire plus adapté demain, nous assure Jo.

« Repos » l’après-midi.

En début de soirée, des amis de Caro et Stéphane passent prendre l’apéro. Nous faisons la connaissance de Nathalie, Cyril et de leur fils Luc, les trois membres de l’équipage de « Un regard autour du globe ». Cette sympathique famille française a débuté un tour du monde en camion 4x4 il y a plus d’un an et a suspendu son périple depuis une dizaine de mois pour  développer, ici au Mali, une exploitation d’extraits foliaires de Luzerne. Ce complément alimentaire très riche est méconnu en Afrique et, avec l’aide de collaborateurs maliens, ils envisagent de le distribuer localement dans un premier temps, pour ensuite l’exporter en Afrique de l’Ouest. Quelques mois encore de travail, avant de remettre ce projet dans les mains d’acteurs locaux et de reprendre leur périple. Prochain objectif : le Mozambique.

La discussion va bon train. Nous décidons de nous revoir demain après-midi pour poursuivre. Les invités nous quittent vers 22 heures et nous invitons Caro et Stéphane au resto. Vraisemblablement la dernière soirée partagée avec eux avant quelques mois…

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Mardi 04/03/08
25° jour au Mali, 160 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 40.019 W7 57.057       Alt. 339 m )
Km au compteur : 46707 ( 7 km effectués ce jour, 9590 km depuis le départ )

Pendant que Jo assume l’enseignement matinal chez nos hôtes, je quitte la maison avec les chiens en camping cam : je me rends chez le vétérinaire pour les vaccins anti-rabiques. Tany semble en meilleure forme et les injections sont réalisées chez les deux chiots. Nouvelle discussion très chouette avec le véto : nous décidons de tatouer les animaux en prévision de leur retour en Europe. Ce tatouage obligatoire (il peut être remplacé par la mise en place d’une puce électronique sous cutanée, non disponible ici) pourra être réalisé demain matin à la première heure. Le rendez-vous est fixé.

Retour chez nos hôtes et dernier « déjeuner en famille », en l’absence de Stéphane toutefois, retenu par ses activités professionnelles.

Nous quittons Caro vers 15 heures et nous rendons chez Cyril et Nath avec Dadou qui vient jouer avec Luc et les filles. Reprise de la discussion suspendue la veille. Caro et Stéphane nous rejoignent un peu plus tard. Une nouvelle fois, la fin de l’après-midi est très agréable…

Finalement, Dadou fait dodo chez son nouvel ami Luc. Et puis nous aussi, on décide de faire dodo ici ! Quelques courses rapides en soirée, suivies d’un bon souper et la papote se prolonge jusqu’à minuit.

Dodo dans le camion, face à la maison de nos nouvelles connaissances.

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Mercredi 05/03/08
26° jour au Mali, 161 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Fana ( N12 45.293 W7 08.657       Alt. 346 m )
Km au compteur : 46845 ( 136 km effectués ce jour, 9726 km depuis le départ )

Le réveil & lieu vers 7.30 heures. Jo donne les cours chez Cyril et Nath pendant que je me rends avec le camping cam chez le vétérinaire : le tatouage des chiens est prévu à 8.30 heures. Je peux les récupérer vers midi.

Je mets la matinée à profit pour me rendre chez un garagiste et remonter correctement les pneus-avant de notre véhicule : depuis le changement réalisé – avec peine – il y a 1 ½ mois, nous avons noté une petite fuite d’air vraisemblablement due à la malposition d’un joint. Le travail est effectué avec sérieux, et cette fois, je n’ai pas dû mettre la main à la pâte pour expliquer et montrer la méthode… J’aurais dû venir dans ce petit garage qui ne paye pas de mine dès la première fois…

Je récupère les chiens vers midi. Ils ont bien supporté l’anesthésie et sont en forme. Je retourne chez nos hôtes et nous partageons une nouvelle fois leur repas avant de prendre la route : nous quittons bien Bamako ce jour, direction la réserve d’éléphants du Gourma.

Vers 14.30, Caro vient chercher Dadou. Les derniers adieux sont intenses. Une nouvelle fois, Lola est très émue et veut rester un peu plus longtemps chez nos amis…

Le départ vers Segou a lieu vers 15 heures. La reprise de la route et de la vie « nomade » n’est pas évidente… Pour tous, il s’agit d’une nouvelle étape. Un pas un peu « difficile » à franchir. On s’habitue si vite au confort… Mais nous allons de l’avant, et nous nous réjouissons à la pensée de nouvelles découvertes !

« Vers l’infini et au-delà ! »

Après une bonne centaine de km, nous pénétrons dans un village dont le nom ne nous sera jamais connu. Le long de la route qui le traverse, nous apercevons quelques personnes qui nous hèlent : le véhicule d’une famille togolaise qui se rend à Bamako est en panne. Un homme nous demande si nous pouvons l’aider. Il souhaite être tracté, évoquant une panne de batterie. Il n’a pas de câble de remorquage et propose de couper une de ces ceinture de sécurité. Je lui signale que j’ai une sangle qui fera l’affaire. Après quelques dizaines de minutes, notre attelage est prêt. Première tentative infructueuse : je traîne leur 4x4 sur plusieurs centaines de mètres, sans succès. Deuxième essai, troisième essai : idem. Le problème est autre : il doit s’agir d’un soucis au niveau de l’injection. Nous envisageons une ultime manœuvre. Tout aussi stérile. Mais lorsque j’arrête le camion, une odeur de brûlé me parvient. Que s’est-il passé ? Le conducteur du 4x4 a roulé puis freiné sur notre sangle qui est a moitié foutue !!! Une si belle (et surtout si chère) sangle ! Elle aurait pu tirer un camion de 15 tonnes, et voilà que maintenant, elle pourra à peine tirer un petit 4x4 !

« Elle est gâtée »…

Ceci dit, ces togolais sont super sympa et nous proposons de bivouaquer avec eux. Ils ont téléphoné à un frère de Bamako qui viendra les remorquer demain matin.

Le 4x4 reste le long de la route. Nous garons le camping cam à quelques dizaines de mètres du goudron, sur un terrain vague, à la sortie du village. Je vais aller voir le chef pour lui demander si nous pouvons y dormir. Déjà, notre case roulante est encerclée de gamins. Lo et Lu vont jouer avec eux. La nuit tombe.

Après quelques minutes, Lo hurle : un gamin l’a frappé avec un bâton et un autre lui a jeté une pierre sur la tête ! Jo sors du véhicule en criant et je me lance à la poursuite des gosses qui s’enfuient dans la nuit, après m’être assuré de l’absence de gros bobo. Ils regagnent une cour dans laquelle sont assis une trentaine d’autres enfants qui regardent la TV. Ils se fondent dans le groupe. Je hurle sur l’ensemble : que j’attrape un de ces morveux à jeter encore une pierre et il passera un mauvais ¼ d’heure !

Un adulte, le seul de l’assemblée, se lève et me demande de me calmer. Toujours très (mais très !) fâché, je lui explique la situation. Il est un des instituteurs du village et déplore les faits qui viennent d’être commis. Il m’emmène chez le chef (le maire, en fait), après avoir rediscuté avec les gosses. Le maire est également désolé. Il me propose de venir avec le camping cam dans une cour proche de sa case. Soit.

Je retourne au camping cam. Lo va très bien. Elle a eu plus peur que mal. Nous déplaçons le véhicule et je rejoins ensuite nos togolais avec qui je discuterai une heure. Souper à mon retour, suivi d’un gros dodo, au calme.

Plus aucun gosse n’est venu voir le véhicule…

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Jeudi 06/03/08
27° jour au Mali, 162 jours depuis le départ
Bivouac à Ségou ( N13 26.332 W6 14.385       Alt. 297 m )
Km au compteur : 46984 ( 138 km effectués ce jour, 9744 km depuis le départ )

La nuit fut très bonne. Ce matin, pas d’enfants autour de nous… Peur de ma grosse voix de toubab énervé ? Crainte de leur instituteur ? Voire du maire ?

Nous achetons du pain et des beignets avant de quitter le village. Les togolais sont partis la nuit. Leur « frère » est venu les chercher. Nous les reverrons à Lomé, où ils nous invitent.

Nous nous rendons en brousse pour déjeuner et assurer les cours. La matinée s’écoule rapidement. Les filles sont cependant dissipées…

Nous quittons la place apès avoir dîner et sur la route, nous dépassons deux cyclistes « occidentaux ». En fait, un Irlandais et un Argentin. Nous arrêtons le véhicule et causons un peu avec eux. Ils se sont rencontré hier, chacun voyageant en solo. L’Irlandais fait une boucle en Afrique de l’Ouest, l’Argentin fait un tout du monde. Ce dernier remarque très rapidement un des autocollants de l’ASBL Aconcagua, que Renaud m’a pas manqué de placer bien en évidence sur les déflecteurs du camion. Il nous signale provenir de Mendoza ! Quelle coïncidence. Il nous remet ses coordonnées et celles de sa compagne qui vit à Mendoza pour l’instant. Il nous invite lors de notre passage par là. Nous causons quelques minutes de l’ASBL, de nous et de nos projets respectifs, puis nous nous séparons. Bonne route à ces deux courageux. Et à la prochaine…

Peu avant Ségou, nous faisons halte dans un village au bord du fleuve Niger. L’endroit est magnifique. Un « guide » local nous apostrophe immédiatement. Nous lui signalons notre désir de voir le chef pour qu’il nous renseigne un endroit sympa pour dormir à proximité. Le pseudo-guide réclame d’entrée 2500 francs CFA pour stationner dans son village ! Immédiatement, sans négociation, nous réintégrons le véhicule et quittons la place. Quelle manière cavalière d’accueillir les touristes quand on est guide… Les tentatives de « rachat » de l’individu resteront vaines.

Nous ferons alors halte à Segou, un peu plus loin sur la route. Nous y ferons le plein d’eau à une fontaine publique, mangerons dans une petite rotisserie locale un assez bon dibi, et trouverons, un peu à l’écart du centre, un endroit calme pour la nuit : le propriétaire d’un grand bâtiment nous propose de dormir dans une immense cour située derrière.  Contact téléphonique avec Youyou et gros dodo.

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Vendredi 07/03/08
28° jour au Mali, 163 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Guelebougou ( N13 11.563 W5 04.313       Alt. 328 m )
Km au compteur : 47151 ( 167 km effectués ce jour, 9911 km depuis le départ )

La nuit fut calme. Dès le réveil, je vais chercher la pain avec Lo et les chiens. Tout le monde dort encore. A notre retour, nous réveillons le reste de la petite famille et quittons rapidement la place. Nous nous rendons en brousse pour déjeuner.

L’enseignement est fastidieux. Les filles sont difficiles et dissipées. Je me mêle de l’histoire, ce qui n’est pas du tout une bonne idée. Tout le monde est à cran, et une grosse discussion avec Jo tourne à la dispute…

Je quitte les filles pour une promenade solitaire dans la nature. A mon retour, les esprits sont un peu apaisés. Excuses réciproques.

Vers 14 heures, nous avalons une délicieuse boîte de sardine avec du pain grillé et quittons la place vers 15.30.

Nous parcourons 150 km, achetons fruits et légumes en bord de route, dans un petit village et décidons de bivouaquer au milieu de nulle part, en pleine brousse. L’endroit est magnifique. Calme… Nous sommes maintenant plus sereins.

Pour souper, salade de tomates/concombres classique, délicieuse. Nous aurions volontiers fait un petit barbecue, ici. Mais pas de viande… Nous envisageons la chose pour demain.

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Samedi 08/03/08
29° jour au Mali, 164 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Somadougou ( N14 15.937 W4 04.155       Alt. 270 m )
Km au compteur : 47355 ( 200 km effectués ce jour, 10111 km depuis le départ )

La nuit fut excellente, seulement perturbée par quelques aboiements de nos chiens qui, lorsque nous sommes en brousse, dorment sous le camion. Ils deviennent de bons gardiens. Et d’ici quelques semaines, leur stature découragera plus d’un intrus !

Comme les jours précédents, Lo et moi sommes les premiers réveillés. Nous quittons le véhicule pour une promenade-nature avec Maury et Tany. A notre retour, une heure plus tard, tout le monde est debout. Nous déjeunons au calme, dans ce petit coin de paradis. Lo finit ses devoirs, suspendus hier vu le contexte. Tout se passe à merveille : vite et bien !

Nous prenons la route en fin de matinée. Nous faisons quelques courses dans un petit village proche. Nous craquons encore pour un dibi de mouton ! Nous l’emportons avec nous et nous nous enfonçons un peu plus loin dans la brousse pour le déguster.

Nous en profitons pour brûler nos ordures.

Nous voyageons l’après-midi. Les paysages sont très beaux. Vers 17 heures, nous cherchons une nouvelle fois un coin tranquille en pleine nature, ce qui ici est à la fois aisé et difficile. Aisé, car partout dans la brousse, c’est la nature. Difficile, car partout dans la brousse, il y a des gens…

Nous trouvons toutefois l’endroit qui nous plait. La nuit y sera certainement très bonne…

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Dimanche 09/03/08
30° jour au Mali, 165 jours depuis le départ
Bivouac à Borko ( N14 57.124 W3 21.290       Alt. 393 m )

Km au compteur : 47556 ( 201 km effectués ce jour, 10312 km depuis le départ )

Effectivement, une nouvelle fois, la nuit fut très bonne.

Après le déjeuner et une partie d’Uno, nous prenons la route de Mopti. Nous arrivons à Sevare. Nous devons poursuivre vers Douentza, la ville où nous essayerons de rencontrer Mohamed, le guide que Stéphane nous a conseillé. Nous n’avons toujours pas réussi à établir un contact téléphonique. Nous verrons sur place.

Il fait très chaud et il y a peu de vent. Jo est à nouveau patraque. Les tensions sont perceptibles dans le camping cam. Nous décidons de faire l’impasse sur Mopti. La visite de cette ville impose un détour d’une vingtaine de km, mais c’est trop pour nous. Nous faisons donc halte à Sevare et sommes immédiatement assaillis de vendeurs qui font monter la tension d’un cran : il est parfois difficile de rester zen face à l’insistance ( et le mot est faible ! ) des vendeurs ou des simples spectateurs de notre cirque ambulant. Quelques courses s’imposent néanmoins et pendant que Jo se repose dans le véhicule surchauffé, les filles, Ami et moi « bravons » la population pour faire notre marché.

2 boîtes de sardine et un sachet de lait en poudre plus tard, nous regagnons notre case roulante et nous rendons à la base de la protection civile du Cercle de Mopti, proche du centre de Sevare : nous allons faire notre plein d’eau. Nous sommes accueillis chaleureusement par les sapeurs avec qui nous discutons une heure.

Départ vers Douentza, un petit dibi en poche. Nous faisons halte un peu plus loin dans la brousse pour dîner, avant de poursuivre.

Une quarantaine de km avant d’arriver à destination, nous empruntons une piste qui quitte le goudron vers la droite en direction de Borko. Caro et Stéphane nous avaient renseigné l’endroit : ce village, situé dans la montagne, au bout d’une piste en cul de sac, est très joli et on y trouve beaucoup de… crocodiles ! Les filles sont ravies de ce petit détour…

Petit, mais difficile ! La piste que l’on emprunte pour rallier Borko est roulante dans un premier temps. Après quelques km cependant, des travaux de réfection imposent des détours très « cassants ». Et de fait, la sûreté qui maintient les portes du frigo et du congélateur cède. Leur contenu se répand dans la cellule et un bloc de glace tombe sur la jambe d’Ami. Elle s’en tire heureusement avec une simple contusion. Dans le même temps, l’armoire à vaisselle s’est ouverte, et bardaf. Un seul bol (en plastique, comme tout le reste de la vaisselle) est cassé. Il faudra, pour une xième fois, réadapter nos systèmes de fixation…

Les paysages sont très beaux mais nous ne pourrons les admirer que peu de temps, car la nuit tombe rapidement. Accrochant les branches des arbres qui bordent le chemin, nous arrivons dans le noir à Borko, où nous sommes immédiatement assaillis par une quantité impressionnante de gamins… Pas de crocos ce soir, mais des enfants hurlants et envahissants. Le directeur de l’école nous indique l’emplacement où nous pouvons garer le véhicule et l’adjointe au Maire ( !) nous demande de passer demain vers 8.00 heures à la Mairie pour signer le registre !!!

Nous sommes fatigués et las. Ce ne fut pas la meilleure journée de notre périple…

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Lundi 10/03/08
31° jour au Mali, 166 jours depuis le départ
Bivouac à Boni ( N15 07.359 W2 12.868       Alt. 267 m )

Km au compteur : 47716 ( 161 km effectués ce jour, 10473 km depuis le départ )

Réveil à 6.30 heures. Le véhicule est entourés de plusieurs dizaine de gamins. Ils ont pourtant été dormir, j’en suis sûr : hier après l’extinction des feux dans le véhicule, ils étaient là, autour de nous, bruyants. Nous avons néanmoins pu nous endormir. C’était un peu comme dans un camping où les voisins, ceux qui sont  dans la grande tente juste à côté, font la fête toute la nuit alors que t’es crevé ! Quelques heures plus tard, j’ai été réveillé par les hurlements d’un âne. Il était tellement prêt que je le croyait dans le véhicule. Les chiens, restés à l’intérieur, ont commencé à aboyer. Je suis sorti pour… Pour faire taire l’âne, je crois ! Mais bon, avec tous les crocos annoncés, je suis rentré assez rapidement ! J’ai tout de même eu le temps de constater qu’il n’y avait plus de gosse !

Une nuit horrible, en fait.

Et la matinée s’annonce assez similaire… Bon. Lo, les chiens et moi quittons le véhicule pour une petite promenade (très) matinale. Nous sommes suivis par une ribambelle de jeunes. Quelques dizaines de mètres plus loin, nous croisons, au bord du petit ruisseau et des cultures, notre premier croco ! J’avais bien raison de ne pas trop m’aventurer cette nuit. Nous étions garé sur la plage où ils viennent faire caca ! Deux, puis trois crocos ( ou caïmans ?). Pas bien grands, mais tout de même. Le plus impressionnant avait tout de même bien trois mètres ! Et une grande grande bouche…

Demi tour. Nous allons chercher les autres. Quelques dizaines de photos plus tard, nous décidons de quitter l’endroit. Par correction, nous attendons 8 heures, pour le registre ! Mais à 08.01 heures, nous démarrons, non sans avoir salué le directeur de l’école qui nous avait gentiment accueilli.

Confirmation : les paysages de ce plateau au milieu des « montagnes » sont superbes. Champs de mil, potagers, ruisseaux et crocos (encore…) Nous faisons halte quelques km plus loin, le long de la piste que nous avons parcourue hier en sens inverse. Les cours sont donnés par Jo. Une balade pédestre et un peu d’ordi pour moi.  

Vers 13 heures, nous mangeons un délicieux riz au thon (en boîte) préparé par Ami, avant de reprendre la piste. Au départ, pour sortir du sable qui nous retenait prisonniers (oui, je nous ai encore ensablé, je sais, merci !), j’effectue une petite marche arrière et casse le garde boue arrière gauche. Zut ! Décidément, Borko, c’est bien parce qu’il y avait les crocodiles…

La suite du trajet ne pose toutefois plus aucun soucis et nous arrivons en fin d’après-midi à Douentza.

Toujours aucun contact avec Mohamed Ofen. Plein de carburant à la station service et après s’être renseignés, nous parvenons à localiser notre homme. Il nous accueille avec son grand sourire édenté. Il a été informé par Stéphane de notre venue possible. Super. Pour voir les éléphants du Gourma, nous devons encore parcourir 160 km. Moitié goudron, moitié piste. Après cela, nous devons passer de mare en mare pour tenter de les apercevoir. Les mares sont distantes de plusieurs dizaines de km, et un 4x4 maniable est souhaitable : passage dans les forêts aux branches basses, etc… Après discussion, nous tombons sur l’accord suivant :  nous quittons ce soir Douentza avec le camping cam et son 4x4, nous faisons halte à Boni, au bord du goudron, au point de départ de la piste et nous y dormons. Demain, à 5 heures du mat, nous quittons tous l’endroit avec son 4x4 pour rallier le village près duquel nous espérons apercevoir les pachydermes. Si nous n’avons pas cette chance, nous rentrons dormir au camping cam et recommençons le lendemain. 

Nous quittons Douentza la nuit tombante. Nous soupons dans la brousse et mettons les filles au lit. Nous reprenons la route et rallions le carrefour de Boni en 1 ¼ heures.

Vite au lit, pour être en forme demain.

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Mardi 11/03/08
32° jour au Mali, 167 jours depuis le départ
Bivouac à Boni ( N15 07.359 W2 12.868       Alt. 267 m )

Km au compteur : 47717 ( 0 km effectué ce jour, 10473 km depuis le départ )

Réveil à 4.30 heures. Dur. Nous avons préparé les sacs avec le pique-nique, l’eau, les chapeaux, les jumelles et les appareils photos hier. Mohamed a dormi dans son 4x4, à côté de nous. Nous quittons l’endroit vers 5.30 heures. Il fait toujours nuit.

Nous empruntons une longue piste au relief varié. Quel confort par rapport à notre camping cam. Incroyable… Nous nous félicitons de l’option retenue la veille.

Le jour se lève rapidement. A la place du convoyeur, j’apprécie l’instant : je peux admirer les paysages à mon aise, même si après ½ heure, la pauvre petite Lola malade vient me rejoindre et termine le trajet sur mes genoux.

Nous arrivons 2 heures plus tard dans le village natal de Mohamed. Des crottes d’éléphants (c’est énorme, une crotte d’éléphant) sont présentes aux abords du village : pendant la nuit, ils viennent rôder et manger la végétation, notamment les cultures des villageois !  Mohamed salue sa famille et charge sur le marche-pieds de son véhicule, un de ses pisteurs. Quelques km plus loin, sous garons le Pajero. Les chiens restent à bord. Nous prenons, à pieds et sans faire de bruit, la direction de la mare, à travers la forêt. Nous observons les empreintes des pachydermes : terriblement impressionnant ! Je peux mettre mes 2 pieds l’un derrière l’autre dans une seule trace ! Nous voyons également le lieu de bivouac de l’un d’eux. Après ¾ heures de marche en suivant les crottes fraîches, nous faisons halte. Nous nous dissimulons derrière quelques arbustes piquants et contemplons : à une cinquantaine de mètres de nous, un éléphant mange paisiblement. Il est gros, très gros. Enorme, même. Ouf ! Il se déplace sans bruit (moins que nous !) malgré ses 5 à 10 tonnes, et terriblement vite, alors que ses enjambées ont l’air très lentes. Nous admirons le spectacle pendant 10 minutes, puis reprenons la direction du véhicule.

D’autres spécimen ont été aperçus à proximité d’une mare proche, à quelques km. Nous prenons la direction de l’étang en question en voiture. Même cinéma à l’arrivée. Une demi heure de marche plus tard, les énormes mammifères sont au rendez-vous. 4 éléphants, là, tout près de nous. Deux mamans et leurs bébés, un tout petit et un bien gros déjà. Nous les suivons pendant une heure, croisant un cinquième représentant. Ils atteignent une petite mare et commencent leurs ablutions. Quel spectacle !

Seule ombre au tableau, la fatigue, bien compréhensible, des filles. Nous prenons alors le chemin de retour, en direction du véhicule. La marche est longue, les éléphants nous ont promené sur une fameuse trotte. Heureusement, les filles se prennent au jeu du ramassage de crottes séchées : de grosse boules légères, un peu comme de larges tranches d’un énorme saucisson !

Retour chez Mohamed, où nous dînons. Pendant la sieste post-prandiale, Jo, le pisteur et moi reprenons à pieds la direction de la mare proche du village. Ami dort, les filles jouent dans l’ombre, il fait très chaud. Une heure de marche encore, sous un soleil de plomb. Mais l’effort en vaut la peine : nous pouvons encore admirer le spectacle majestueux de 4-5 éléphants, dont un particulièrement gros : je ne sait pas si c’était le cas de celui-ci, mais les mâles adultes peuvent atteindre une taille de 4 mètres de haut et un poids de 10 tonnes !

Retour au village et départ vers Boni, où nous attend notre véhicule. Mohamed me cède le volant et m’initie à la conduite dans le sable. Nous atteinons l’objectif après 2 heures, fourbus mais heureux.

Nous avons eu la chance d’admirer une dizaine des 350 spécimens des plus gros mammifères terrestres recensés au monde et rassemblés dans cette région du Gourma ! Quel bonheur…

Il est trop tard pour reprendre la route, nous dormons une nouvelle fois ici à Boni, à proximité du poste de gendarmerie isolé sur cette grand-route. Les gendarmes avaient fort gentiment veillé sur notre véhicule pendant notre absence…

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Mercredi 12/03/08
33° jour au Mali, 168 jours depuis le départ
Bivouac à Douentza ( N15 00.492 W2 57.482       Alt. 298 m )

Km au compteur : 47805 ( 90 km effectués ce jour, 10563 km depuis le départ )

La matinée s’écoule à Boni : Jo donne cours, Ami lave du linge, je chipotte sur l’ordi. Rien d’extraordinaire. Sauf qu’hier, on a vu des éléphants ! Les filles sont marquées, même si, fatiguées pendant les longues marches de la veille, elle regrettaient le Monde Sauvage d’Aywaille où on passe en voiture pour voir les animaux !!! Elles dessinent les pachydermes pendant leurs temps libres.

Mais en fin de matinée, Lola est fiévreuse (39.5°). Elle qui sort d’une grosse angine… On pense à la malaria, puisqu’il faut y penser à chaque fois qu’on a de la fièvre, ici. On décide de suivre de près la situation, et de prendre sa température régulièrement.

Nous reprenons la route de Douentza en milieu d’après-midi. Le paracétamol a difficilement raison de la fièvre de Lo. Nous retournons à la station service de la ville pour effectuer le plein d’eau mais il n’y a pas de débit à cette heure (18 heures). Il faut revenir plus tard. On se dit qu’en attendant, un petit resto nous fera du bien. Nous choisissons le campement Gourma et on nous sert brochettes,  poulet et frites. Avec une bonne bière bien fraîche pour Jo et moi, et un « sucré » pour les filles et Ami. Lo ne mange pas. Sa température flirte toujours avec les 40°.

Nous retournons ensuite à la station où nous faisons le plein d’eau, nous lavons et décidons de dormir, suite à l’invitation du patron. 

Nous nous endormons après une longue discussion avec le pompiste et ses amis. Pour Lola, nous verrons si elle est toujours fébrile demain…

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Jeudi 13/03/08
34° jour au Mali, 169 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Douentza ( N14 59.466 W2 55.872       Alt. 298 m )

Km au compteur : 47820 ( 16 km effectués ce jour, 10579 km depuis le départ )

La nuit fut très bonne pour tous. Même pour Lo, toujours fiévreuse. En début de matinée, Lo, Jo et moi prenons, à pieds, la direction du dispensaire. Nous envisageons une goutte épaisse (test pour la malaria). Ami reste au camping cam avec Lu.

L’accueil au dispensaire n’est pas très chaleureux. On nous fait patienter dans une salle d’examen avant de venir nous dire que le médecin ne peut nous recevoir et que nous devons nous diriger vers un autre endroit. Nous décidons de partir. Lo est soulagée : pas de piqûre ! Et puis on se dit : si la personne qui effectue le test n’est pas fiable, le diagnostic est sous-estimé et on aura tendance à donner un traitement de toute façon (le traitement est assez bien supporté, alors que l’affection est potentiellement mortelle : mieux vaut traiter 10 fois pour rien que de passer à côté d’une crise qui pourrait mal tourner, m’affirmait Xavier, le médecin que j’avais rencontré au service des maladies tropicales). Par ailleurs, il paraît qu’il est classique que le diagnostic soit sur-estimé chez les toubabs, « pour être sûr de ne pas passer à côté » ! Et dans ce cas, on traite aussi. Alors, pas besoin de test, traitons d’office !

On décide tout de même d’attendre encore un peu, en suivant toujours la température. Lo nous a effectivement habitué à des pics de forte fièvre sans objet, en Belgique. Ça dure un jour ou deux, puis ça disparaît… Nous verrons.

La matinée de cours est donnée. Longue... On peut le comprendre. Mais Lo s’applique. Un peu de mécanique, réparation de la 1253 ème crevaison des pneus des vélos, re-plein d’eau et pour dîner : un bon spaghetti bolo ! Miam ! Et Lola mange…

On quitte Douentza vers 17 h, après les courses. Nous prenons la piste en direction du Burkina Faso, longeant la falaise de Bandiagara. Nous visiterons ainsi plusieurs villages Dogon et éviterons un long détour en retournant sur nos pas vers Mopti par le goudron. Plus ou moins 200 km de piste nous attendent. Et le début n’est pas simple : on tourne en rond pendant une heure, sans trouver le bon chemin. La nuit tombe et nous décidons de faire dodo dans la brousse, à quelques km seulement de Douentza !

Lola n’a plus de fièvre.

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Vendredi 14/03/08
35° jour au Mali, 170 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Bamba ( N14 38.958 W3 07.489       Alt. 286 m )

Km au compteur : 47872 ( 53 km effectués ce jour, 10632 km depuis le départ )

Le réveil est très matinal. 6 heures… Mais Lola va bien. Super. On ne fera rien d’autre que de surveiller aujourd’hui sa température.

Pendant les cours, je retourne à pieds à Douentza pour aller au marché. De retour après 2 heures 30, je pique un petit roupillon en attendant le repas de midi. Il fait déjà très chaud.

Vers midi, nous finissons les pâtes de la veille, puis reprenons notre route. Nous trouvons enfin le bon chemin. La piste est très difficile et nous parcourrons à peine 50 km sur l’après-midi. La chaleur est par ailleurs très éprouvante : le thermomètre affiche 44.5° (à l’ombre) !!! Lola a toujours 36.6° ! La nature est bien faite, tout de même. Et nous buvons, nous buvons. Et nous ne pissons pas (ou si peu…)

Nous atteignons le village de Bamba, au pieds de la falaise. Nous dépassons l’endroit de quelques km, pour faire halte dans la brousse. Pendant l’enseignement de demain (cours samedi pour rattraper la journée de mardi consacrée aux éléphants), je reviendrai au marché à pied pour faire les courses.

Peu avant le coucher du soleil, une bande de jeunes tente une timide approche du camping cam. Je me dirige vers eux. Ils sont particulièrement sympathiques et la discussion est très intéressante. Il habitent Damassongo, un village Dogon typique un peu plus loin. Ils nous invitent chez eux demain. Super. Je leur signale que nous serons là en début d’après-midi.

Au moment de la séparation, les gamins me recommandent la prudence, car, une nouvelle fois, nous avons garé le véhicule sur un crottodrome de caïmans ! Les chiens dormiront toutefois dehors cette nuit, il fait trop chaud !

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Samedi 15/03/08
36° jour au Mali, 171 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Madougou ( N14 32.094 W3 03.896       Alt. 281 m )

Km au compteur : 47905 ( 34 km effectués ce jour, 10666 km depuis le départ )

La nuit ne fut pas très bonne : la température était élevée dans notre maison roulante, et le ventilateur dont nous venons de faire l’acquisition il y a quelques jours ne nous a guère soulagé.

Premier constat au réveil : les chiens n’ont pas été dévorés. Deuxième constat : Lo va très bien, plus de soucis. On a bien fait de temporiser.

Je quitte le véhicule et me rends au marché hebdomadaire de Bamba pendant que les filles finissent leurs devoirs. Le village de Bamba est le centre d’une commune rurale qui regroupe une trentaine de villages voisins. Le samedi, des centaines de femmes et d’hommes se rendent à pieds, en charrette ou en moto au marché. La moto, c’est seulement pour les hommes ! Et, pour la plupart, ils ne portent rien. Tandis que les femmes (et accessoirement les charrettes tirées par des ânes) sont chargées à mort !

Je reviens au véhicule avec des citrons et une pompe à vélo. Après le dîner, nous prenons la direction de Damassongo. Les villages que nous croisons sur le chemin sont magnifiques : une architecture incroyable qui se fond dans la montagne. Impressionnant !

Peu après notre départ, nous rattrapons un groupe de 8-9 femmes qui revient du marché. Elles se rendent à Damassongo, 8 km plus loin, et sont lourdement chargées. Nous les invitons à déposer leurs bagages dans le véhicule et proposons à la plus âgée et à celle qui est accompagnée de son bébé, de nous accompagner. En chargeant leur barda, nous avons pu évaluer le poids de ce qu’elle portent sur leur tête pendant des heures sous un soleil de plombs et une chaleur écrasante : 20 à 30 kgs au moins ! Bigre !

Nous arrivons à Dammasongo et retrouvons nos jeunes amis souriants qui nous souhaitent une "Très bonne arrivée". Ils nous attendaient de pieds ferme ! Nous visitons le village par une chaleur étouffante. Il y a plus de 40° et nous devons grimper dans la falaise pour atteindre le cœur du village. Pas de route, bien sûr. Il faut grimper de rochers en rochers. Les filles, cramoisies, s’amusent comme des folles. Et l’effort en valait la peine. Nous déambulons dans les « ruelles » et rencontrons le chef du village, ancien combattant de l’armée française, sourd et incontinent, qui nous accueille dans son nid d’aigle qui domine le village. On nous ouvre, par chance, les portes d’une maison sacrée. Tout est symbolique ici, dans ce village animiste. On évoque les coutumes, les rites, les sacrifices… Sous la maison des femmes « en menstrues » - qui ne peuvent circuler dans le village et passent une semaine dans cet endroit confiné -, se trouve la place publique où se déroulent les fêtes traditionnelles. Prochainement, une fête qui a lieu tous les 7 ans se déroulera ici (certaines ont lieu tous les 70 ans !) Les plus beaux masques Dogons seront portés à cette occasion.

Une visite riche d’enseignements, dans un cadre extraordinaire…

Nous quittons nos jeunes amis et rebroussons chemin jusqu’à Bamba. Nous empruntons ensuite la piste jusqu’à Madougou, que nous dépassons. Une trentaine de km très éprouvant pour le chauffeur et pour les passagers !

Pour souper, une boîte de ravioli bien de chez nous et en dessert, une petite projection de Star Wars, épisode II : l’Attaque des Clones !!!

Dodo au milieu de nulle part...

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Dimanche 16/03/08
37° jour au Mali, 172 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Kiri ( N13 57.736 W3 00.897       Alt. 264 m )

Km au compteur : 47978 ( 73 km effectués ce jour, 10739 km depuis le départ )

La nuit fut bien meilleure que la veille : il faisait moins chaud. Nous sommes réveillés par les bergers et les moutons curieux qui reculent sous les aboiements de nos molosses ! Petite promenade matinale avec Lola et les chiens. Ensuite, un peu de rangement, 2-3 parties d’Uno et quelques jeux divers pour les filles. Jo lit, Ami crochète. 

Nous reprenons la piste vers midi. Elle est longue et moyennement difficile, très éprouvante pour Ami qui reste à l’arrière. Nous traversons toujours de magnifiques villages à l’architecture si particulière. Nous faisons halte dans l’un d’eux, pour faire le plein d’eau au puit (équipé d’une pompe électrique à énergie solaire, s’il vous plait !) Nous sommes frappés par la présence d’une signalisation routière tout à fait inhabituelle ici : de beaux panneaux tous neufs indiquent les directions, les priorités de droite, les voies principales, les limitations de vitesse. Tout ça dans un village piéton !!! Avec des ruelles où une charrette passe à peine ! On nous explique que cette signalisation a été réalisée grâce au soutien de la mission catholique (ah, des cathos ! On finissait par croire qu’il n’y avait que des musulmans au Mali !) du village. Pour la pompe électrique à énergie solaire, d’accord, mais la signalisation routière… C’est plutôt surprenant. Peut-être pour une question d’écolage…

Jo et Ami quittent le véhicule et vont chercher de quoi nous sustenter : un dibi, comme d’hab. Mais cette fois, de cochon !

Nous quittons la place et reprenons la piste sablonneuse jusqu’au poste frontière malien. Le Carnet de Passage en Douane nous est réclamé. Mais personne ne l’a visé à l’entrée… Nous sommes restés hors la loi pendant tout notre séjour, mais les douaniers fort gentils ne nous en tiennent pas rigueur. Nous discutons pendant une bonne demi-heure de notre séjour, puis quittons l’assemblée et reprenons une large piste de latérite jusqu’au poste de gendarmerie, une dizaine de km plus loin. L’accueil est moins cordial, mais tout se passe correctement.

Nous quittons le Mali par cette grande piste, en direction du poste frontière burkinabé situé à quelques dizaines de km au sud. Nous faisons halte dans la brousse avant de l’atteindre. Nous aimons décidément dormir entre 2 postes-frontières…

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Suite à la page consacrée au Burkina Faso

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3. Séjour du 20/04/08 au 26/04/08

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Dimanche 20/04/08
1° jour au Mali, 207 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Sikasso ( N11 18.639 W5 43.094       Alt. 390 m )

Km au compteur : 51482 ( 233 km effectués ce jour, 14247 km depuis le départ )

La nuit fut paisible. Pas d’invasion de force armée, pas de guérilla, rien. Nous reprenons la route et arrivons après un ou deux kilomètres à la frontière de la Côte d’Ivoire.

Là, par contre, c’est différent. Il règne une agitation extrême. Des militaires crient des ordres et contre-ordres, s’énervent, engueulent les voyageurs. Au centre de la route, le commandant (nous l’apprenons plus tard), bandeau sur le front, tee-shirt à l’effigie du Ché et ceinturon fournis en armes diverses, vocifère. Il crie plus fort que tous les autres et nous ordonne de dégager le passage. Nous nous sommes pourtant arrêté là où on nous l’a demandé ! Nous obtempérons (évidemment qu’on obtempère !) Passe alors à vive allure à côté de nous un convoi de gros 4x4 bourrés de militaires armés jusqu’au dents, avec pick-up et mitrailleuse lourde, fonçant vers la frontière burkinabée. L’invasion évoquée hier soir, c’est peut-être aujourd’hui…

Jo et les filles restent dans le camion et en profitent pour faire les cours. La première remarque du plouc qui lève la barrière pour me permettre d’aller me garer là où me l’a indiqué le commandant, donne le ton : « ça va vous coûter cher ! »

Je descends du véhicule. Commence alors une longue séance de pour-parler avec les « autorités ». « Autorités » entre guillemets, puisqu’il s’agit d’une armée rebelle qui a pris le pouvoir dans le nord du pays, qui occupe tous les postes à tous les niveaux « officiels » et qui m’annonce que c’est la guerre avec le sud !!! Aie…

1° démarche : acheter le laisser passer des FAFN (Forces Armées des Forces Nouvelles !!!) : 5000 F cfa. Il s’agit d’un document « officiel » que nous devrons produire à chaque contrôle à venir. Le document est indispensable pour entrer en Côte d’Ivoire par le nord. J’ai beau expliquer au lieutenant de 16 ans qui me réclame l’argent que je possède un carnet de passage en douane valable pour la Côte d’Ivoire, rien n’y fait. J’acquitte mon droit de passage (en fait, dans la majorité des pays, ce droit de passage existe : il ne s’agit donc pas d’un abus), mais je me dis qu’à l’avenir, je prendrai le temps qu’il faut pour causer et je ne donnerai pas d’argent, respectant la ligne de conduite que nous nous sommes fixés au départ de notre périple (pas de bakchich). Sauf, bien sûr, si ça « tourne mal »…

Mais en fait, ça ne tourne pas mal. Evidement, c’est la journée et tout le monde est encore « à jeun ». Je ne dit pas que tous les partisans des FAFN sont des alcoolos, mais tous les militaires que nous avons croisé la nuit depuis notre arrivée en Afrique, avaient pris un « petit remontant pour tenir le coup ». Et à ce moment, la causerie est beaucoup moins aisée…J’imagine qu’ici également, il doit en être ainsi.

On me réclame 1000 F cfa pour l’ouverture de la barrière, 1000 pour la fermeture, 2000 pour le dérangement, etc… Je cause, défends mon point de vue. On m’envoie parler au commandant. Lui-même me réclame 10 000 F cfa, puis 5000, puis un cadeau… Je reste collé à lui au milieu du brouhaha et de la cohue. Finalement (et certainement par dépit), il me fait signe de dégager.

Mais ce n’est que le début de longs palabres. Tout au long de notre court parcours ivoirien, nous sommes arrêtés par des membres des FAFN. Il faut effectivement produire le laisser-passer et les demandes d’argent et de présents sont incessantes. Mais nous ne cédons pas. J’arrête le véhicule, les filles continuent à travailler et je vais discuter avec les militaires. A chaque fois, ça se passe bien. Tous plus révolutionnaires les uns que les autres, ces jeunes guérilleros qui idolâtrent le Ché ont envie d’être écoutés. Et ce qu’ils disent n’est d’ailleurs pas (toujours) inintéressant. En tout cas, s’ils se disent tous en guerre, les gamins/soldats que j’ai rencontrés n’ont absolument aucun grief envers les étrangers (encore une fois, durant la journée).

Nous avons été arrêté plus de 10 fois sur les 125 km parcourus en Côte d’Ivoire ! J’ai calculé que si nous avions cédé à toutes les demandes de « financement » des FAFN, nous aurions dépensé près de 200 000 Fcfa (+/- 300 €) !

Nous quittons la Côte d’Ivoire 4-5 heures après y être entrés (pour 125 km de goudron en excellent état !), malgré tout un peu las, et ne souhaitant pas, pour l’instant, poursuivre l’expérience…

Nous atteignons la frontière malienne vers 13 heures. Le contact est tout autre : nous sommes invités à manger avec les douaniers et les gendarmes un excellent riz à la viande ! Nous passons un moment très agréable en leur compagnie. Nous reprenons la route en direction de Bamako après une petite sieste réparatrice : le stress de la matinée nous a bien fatigués. Bien que tous (policiers, gendarmes et douaniers) nous aient dit que « tout était en ordre », je constate un peu plus loin que nous n’avons pas de visa malien dans nos passeports… Nous verrons plus tard…

La route est en bon état (tout de même moins bonne qu’en Côte d’Ivoire. Comme quoi…) Nous atteignons Sikasso en fin de journée. Nous achetons quelques croissants dans une pâtisserie, les premiers depuis 7 mois ! Ils ne valent pas nos feuilletés/sucrés, mais bon, c’est tout de même pas mal ! Nous quittons la ville de nuit et nous arrêtons après quelques km. Nous bivouaquons derrière une pompe à essence en construction, un peu à l’écart de la route.

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Lundi 21/04/08
2° jour au Mali, 208 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 39.899 W7 57.312       Alt. 338 m )

Km au compteur : 51863 ( 381 km effectués ce jour, 14628 km depuis le départ )

Nous avons passé une très bonne nuit sur le parking de cette station essence en construction. Très calme. Dès le réveil, je quitte le camping cam pour une promenade solitaire. Tout le monde me rejoint avec le véhicule 1 heure plus tard. Il n’y a pas d’enseignement ce jour, tout a été fait hier, pendant les longues heures de discussion avec les soldats des FAFN. Nous reprenons la route de Bamako.

Ce nouveau passage par la capitale a pour but de rencontrer notre vétérinaire favori : pour ramener les chiens en Europe, nous devons effectivement leur faire une prise de sang pour s’assurer de l’efficacité de la vaccination anti-rabique. L’échantillon de sang doit être adressé à un institut Pasteur européen, agrée pour ce type de dosage. Je ne vous raconte pas les démarches… Tout ce qu’on fait pour ces animaux, tout de même… Nous avons contacté le véto par téléphone et il peut se charger des formalités. Nous en profiterons pour faire examiner Tany qui a toujours la patte arrière droite faible et qui semble douloureuse.

Le goudron est en excellent état et nous parcourons les presque 400 km qui nous séparent de la métropole en quelques heures. Nous arrivons la nuit tombée. Presque automatiquement, nous rallions Corofina Nord, le quartier de la maison de Caro et Stéphane. Même s’ils sont rentrés en France depuis plus d’un mois nous avons envie de passer près de leur ancienne maison… Peut-être pourrons nous y voir Ramane, le gardien de nuit, s’il travaille toujours là.

Nous arrivons à destination et sommes accueillis chaleureusement par les gardiens des maisons voisines. Ramane travaille toujours bien là, mais pendant la journée. La maison est déjà relouée. Ca nous fait bizarre…

Nous quittons la place rapidement et allons chez Cyril, Nath et Luc, les tourdumondistes rencontrés lors de notre dernier passage malien (vous savez, les spécialistes des extraits foliaires de luzerne, ce complément alimentaire très complet), qui habitent 3 rues plus loin. Nous arrivons à 20.30 heures. Nous rencontrons Cyril, mais Nath et Luc dorment déjà. Nous passons la nuit devant leur maison et causerons demain…

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Mardi 22/04/08
3° jour au Mali, 209 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 39.899 W7 57.312       Alt. 338 m )

Km au compteur : 51885 ( 22 km effectués ce jour, 14650 km depuis le départ )

Le réveil (oui, le réveil !) sonne à 7.30 heures. Nous avons rendez-vous chez le vétérinaire à 8.30 heures. Nous déjeunons et quittons la place avec le camping cam, sans voir nos amis qui dorment toujours.

10 minutes plus tard, nous sommes chez le véto. Il examine Tany : elle a vraisemblablement une luxation de la cheville, mais le problème semble trop évolué pour tenter de la réduire. Mais Tany a mal actuellement. Nous regrettons vraiment de ne pas avoir revu « notre » vétérinaire plus rapidement ; celui que nous avions rencontré à Ouaga n’ayant posé aucun diagnostic et ne nous ayant prescrit que de la vitamine B ! Actuellement, seuls des antiinflamatoires et du repos sont indiqués. Ca va être facile, tiens !

Les prises de sang sont faites. Les échantillons doivent être amenés au laboratoire local pour être centrifugés, puis les sérums doivent être envoyés par DHL à l’Institut Pasteur à Bruxelles. Le vétérinaire travaille avec le labo du Centre Psycho-Social français, situé quelques km plus loin. Nous reprenons le véhicule et rallions la place. 2 heures d’attente sont nécessaires avant de récupérer les échantillons. Les cours sont donnés pendant ce temps.

Je patiente dans la salle d’attente. Une jeune femme médecin sort de son cabinet. Mais… je la connais ! Mais oui, c’est Claire, la fille qu’on a rencontré avec Arnaud, son copain, à la station de carburant au milieu du Sahara Occidental, début novembre ! Une jeune doctoresse française qui venait travailler pour l’Ambassade durant un an. Nous avions discuté 5 minutes à l’époque, et avions échangé nos coordonnées. Quelle coïncidence !

Elle nous invite à dîner et à profiter de la piscine l’après midi. Super ! Arnaud viendra nous chercher et elle nous rejoindra après sa matinée de travail. Auparavant, je me rends chez DHL pour envoyer les échantillons de sérum et Jo termine l’enseignement.

Nous mangeons un délicieux steak et discutons toute l’après-midi au bord de la piscine. Nous passons un très agréable moment en leur compagnie. Nous envisageons de nous revoir demain ou après demain en soirée pour aller boire un verre.

En retournant chez Cyril et Nath qui doivent se demander où nous sommes passés, nous passons par le Club Hippique où nous pensons trouver un message de Gilles et Chantal, le couple avec lequel nous avons passé une journée aux chutes d’eau de Banfora. Pas de nouvelles d’eux… Nous verrons plus tard.

Lo et Lu sont très contentes de revoir Luc, leur petit copain. Nous passons la soirée chez Cyril et Nath, qui ont vendu leur camion, ce qui était prévu, et sont en train d’aménager leur vieux Land Cruiser pour reprendre leur périple. Il ont hâte de démarrer, l’attente commence à devenir longue !

En fait, nous les avons trouvé assez désabusés par rapport à leur commerce d’extraits foliaires de luzerne. Non pas en ce qui concerne les vertus et l’intérêt du produit dans ces contrées, mais plutôt en ce qui concerne la commercialisation et la collaboration locale. Tout est extrêmement lent et long. Les interlocuteurs qu’ils ont rencontrés manquent de dynamisme. Ils ont pourtant eu à faire, entre autres, à la Première Dame du pays, qui avait manifesté un vif intérêt pour leur projet. Mais rien ne se passe « comme chez nous », manifestement… Et ils sont las… Vivement, maintenant, leur prochain départ !

Nous dormons une fois de plus dans la rue, devant chez eux.

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Mercredi 23/04/08
4° jour au Mali, 211 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 39.899 W7 57.312       Alt. 338 m )

Km au compteur : 51885 ( 0 km effectué ce jour, 14650 km depuis le départ )

 
Bon anniversaire Lucile !

Les cours sont donnés le matin, pendant que je tente de mettre le site à jour. La connexion Internet dont nous disposons chez Cyril et Nath n’est pas des meilleures et il y a beaucoup de photos à mettre en ligne…

Au retour de l’école de Luc vers 13 heures, nous dînons tous ensemble. Les filles passent l’après-midi avec leur copain, alternant piscine, construction d’une cabane et préparation d’un spectacle.

Vers 16 heures, Lu et moi partons en vespa (dans Bamako, par plus de 40°, avec la circulation d’enfer et la poussière présentes, ça tient du défi !) pour aller chercher son gâteau. Elle est très fière, coincée entre mes cuisses et serrant la pâtisserie aux 3 chocolats contre son ventre. Au retour, nous décorons le gâteau de 6 bougies. Elle est aux anges, même si nous n’avons aucun présent à lui offrir ce jour (elle a déjà reçu un « petit chien » - un faux, celui-là – il y a quelques semaines et il est prévu de lui acheter un vélo « de grande » lors de notre retour estival). Nous nous régalons : un vrai bon gâteau, mmmm…

Je quitte l’assemblée en fin d’après-midi pour rejoindre Claire pour récupérer des clés oubliées hier et pour voir le dossier médical d’un de ces petits patients qui présente un problème neuro… Ca faisait longtemps… On ira boire un verre demain soir.

Je reviens la nuit tombée. Souper léger dans le camping cam et nouveau dodo devant chez nos amis.

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Jeudi 24/04/08
5° jour au Mali, 212 jours depuis le départ
Bivouac à Bamako ( N12 38.454 W7 58.747 Alt. 300 m )

Km au compteur : 51898 ( 13 km effectués ce jour, 14663 km depuis le départ )

Pendant la matinée de cours, je me rends à vélo à l’Ambassade de Guinée pour obtenir les visas : nous quittons Bamako demain. Je passe une nouvelle fois chez DHL (je deviens un habitué !) pour envoyer un DVD de photos à William Smesman, le rédacteur en chef de la revue belge « Camping et Loisirs » qui publie un résumé de nos aventures tous les 3 mois. Je joins au colis les devoirs de Lola, qui seront ré-adressé par William à l’EAD. Ensuite, un petit passage par la banque pour changer quelques devises, avant de retourner chez Cyril et Nath.

Aujourd’hui, nous dînons dans le camion. Petite sieste, piscine, rangement du véhicule et départ avec Jo à la Fourmi, le supermarché local bien connu, pour faire « le plein » avant de quitter la capitale. Les filles et Ami restent chez nos amis.

Nous rencontrons à la Fourmi, Fred et son épouse (vous savez, Fred, le français qui voyage avec Chet, son chien, et que nous avons rencontré à Ouaga il y a 15 jours). Nous buvons un verre ensemble. Il me convainc de l’intérêt d’avoir le visa malien pour quitter le pays. Nous risquons de payer le prix fort si nous ne l’avons pas lors du contrôle au poste de sortie. Pour rappel, à la frontière le jour où nous sommes entrés au Mali, on nous a dit : « Tout est en ordre », mais nous n’avions pas de visa… Il faut donc aller se les procurer au Service de la Migration ( pas de l'Immigration ?) , ce que je ferai demain matin pendant l’enseignement.

L’épouse de Fred rentre en France dans 2 jours. Il poursuit son périple seul (avec Chet, tout de même !) et retourne « au pays » dans un bon mois. Il est vraisemblable que nous nous revoyons en Guinée.

Retour chez nos amis. Nous récupérons les filles et Ami et saluons tout le monde. Merci pour votre accueil et bonne continuation… Peut-être se reverra-t-on quelque part autour du monde ? La magie d’Internet nous permettra de toute façon de rester en contact.

Ce soir, nous allons chez Claire et Arnaud. Les filles sont nourries et mises au lit dans le camping cam qui stationne devant chez eux. Un de leur ami, Julien, vient d’arriver de Montpellier (où il fait 27°, s’il vous plait !) Nous quittons la maison avec eux pour aller boire un verre. Ami ne souhaite pas nous accompagner.

Nous passons une très chouette soirée en leur compagnie. Nous rentrons un peu tard ( ?), buvons une ultime Flag à la maison et plongeons une dernière fois dans la piscine avant d’aller nous affaler sur nos couches…

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Vendredi 25/04/08
6° jour au Mali, 213 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Sibi ( N12 22.909 W8 18.352       Alt. 365 m )

Km au compteur : 51967 ( 69 km effectués ce jour, 14732 km depuis le départ )

Le réveil est un peu difficile… On l’a déjà dit souvent, mais la Flag ne vaut pas la Jup, loin de là !

Néanmoins, à 7 heures, le réveil sonne : nous devons récupérer les passeports à l’Ambassade de Guinée puis filer au Service de la Police de la Migration (!) pour tenter d’obtenir le visa malien ce jour. Il faut normalement 24 heures pour l’obtenir, ce qui reporte le retrait à lundi soir, donc départ mardi ! Il va falloir user de tous nos talents de persuasion… Et avec le mal de crâne, ça ne va pas être jojo.

Pendant que Jo assure l’enseignement, je quitte le véhicule en vélo. 1 heure de pédale avant d’atteindre, liquéfié, l’Ambassade guinéenne (déjà rien que pour traverser le fleuve Niger, ça n’en finit pas…) Je récupère les passeports qui sont près depuis la veille. ½ heure de manivelle de plus, et j’arrive au Service de la Migration. La fliquette qui me reçoit est intransigeante : je pourrai récupérer les documents lundi soir ! J’explique le contexte de notre entrée au Mali, notre souhait de voyager ce jour, mais rien n’y fait. Après 10 minutes, agacée, elle me propose de rencontrer sa chef à qui je ré-explique la situation. Au terme de mon exposé, cette dernière daigne enfin lever les yeux de son courrier et me propose de venir chercher les passeports dans… 2 heures ! Comme quoi…

Je retourne au camping cam et invite tout le monde à s’apprêter au départ. La route de la Guinée passe devant les bâtiments de la Police de la Migration. Nous récupérerons les passeports au passage.

Un dernier petit plongeon, et nous saluons nos hôtes si gentils. Rendez-vous dans le désert, dans quelques mois ?

Passage par chez Cyril et Nath pour récupérer les tongues de Lola oubliées la veille. Nous sommes au service de la Migration à 11.30. Les visas sont prêts ! Super ! Nous profitons de ce premier arrêt pour acheter quelques fruits et légumes, puis reprenons la route de la Guinée. Nouvel arrêt quelques km plus loin, auprès d’un autre marché, pour acheter de nouvelles tongues pour toute la famille. Troisième arrêt une demi-heure plus tard, sous une chaleur accablante, pour dîner dans un petit resto.

Cher et pas bon ! Nous avons eu le tort de choisir un établissement « à l’européenne » tenu par des locaux. Mauvais choix. Soit on va dans les gargotes locales pour les locaux (ce que nous faisons la plupart du temps et qui nous ravit le plus souvent), soit on va dans les « restos européens » tenus par des toubabs (ce que nous faisons plus rarement ; exemple : l’hôtel OK INN, qui nous a ravit également). Dans le cas présent, il n’y a manifestement pas débit et ce que nous mangeons nous parait plutôt avarié…

La route est dans un état exécrable dans un premier temps : il s’agit d’une piste en réfection. Après quelques dizaines de kilomètres, la situation s’améliore et la piste laisse la place à un goudron parfaitement lisse. Les paysages qui défilent sont superbes. Bientôt, nous longeons une falaise aux couleurs magnifiques, sur notre droite. Petite pause pour récolter quelques mangues (du genre 15-20 kgs !) Finalement, nous décidons de bivouaquer au pied de la falaise, dans le champs de manguier, à l’écart de la route. Le cadre est magnifique. Il ne manque qu’un cours d’eau, ou mieux, une petite chute… Malheureusement, à cette époque, il y a peu d’eau.

Nous visionnons la première partie de « L’aventure intérieure », un vieux film tout à fait désuet qui nous avait marqué, Jo et moi enfants, avant de nous endormir dans cet endroit paradisiaque.

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Samedi 26/04/08
7° jour au Mali, 214 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Sibi ( N12 22.909 W8 18.352       Alt. 365 m )

Km au compteur : 51967 ( 0 km effectué ce jour, 14732 km depuis le départ )

On a vraiment bien dormi. Et le réveil dans cet endroit enchanteur est magique. Nous décidons de rester une journée de plus ici, à l’ombre des manguiers géants.

Très vite, Lola finit ses devoirs de la veille. Nous installons ensuite les sièges et la table sous un arbre dont les extrémités des branches basses tombent au sol, créant un véritable igloo de verdure. Les filles s’occupent de la musique : c’est pari pour 3 heures de Joe Dassin. Nous décongelons la viande récupérée à l’hôtel OK INN ( !), emballons les patates dans l’alu et préparons le barbecue… Le bonheur…

Petite sieste post-prandiale sur les nattes, mmm… Nous quittons ensuite le véhicule pour une grande balade pédestre au pied des falaises. La nuit tombe à notre retour. Souper léger, fin du film et gros dodo.

Nous avons passé une très belle journée dans cet endroit magnifique.

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Suite sur la page consacrée à la Guinée.

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