BALLADE A QUATRE  | 
  
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Séjours du 13/01/08 au 30/01/08 et du 27/02/08 au 16/03/08
Séjour du 20/04/08 au 26/04/08
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 --- Itinéraire du 13/01/08 au 30/01/08 et du 27/02/08 au 16/03/08 --- Itinéraire du 20/04/08 au 26/04/08 
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| Population : | 11 956 000 habitants (est. 2006) | Densité : | 9.64 hab./km² | 
| Superficie : | 1 240 190 km² | Capitale : | Bamako | 
| Principales villes : | Ségou, Mopti, Sikasso, Kayes, Gao, Tombouctou | Pays voisins : | Mauritanie, Algérie, Burkina Faso, Niger, Côte d'Ivoire, Guinée, Sénégal | 
| Point culminant : | Hombori Tondo 1 155 m. | Monnaie : | Franc CFA | 
| Langue(s) parlée(s) : | Bambara, Peul, Senoufo, Soninke, Songhai, Dogon | Langue(s) officielle(s) : | Français | 
| Fête nationale : | 22 septembre | Statut : | République | 
1. Séjours du 13/01/08 au 30/01/08 et du 27/02/08 au 16/03/08
2. Séjour du 20/04/08 au 26/04/08
1. Séjours du 13/01/08 au 30/01/08 et du 27/02/08 au 16/03/08
Pour visualiser notre parcours avec précision, cliquez sur le lien ci-dessous:
Trajet effectué durant ces 2 séjours
(fichier KMZ Google Earth)
(Sa visualisation nécessite que vous téléchargiez et installiez Google Earth)
Le récit détaillé est disponible en cliquant ici
Notre dernière nuit sénégalaise fut en fait une première malienne : nous avons passé la frontière sans le savoir et bivouaqué en territoire malien la nuit du 12 au 13 janvier.
Nous  reprenons la piste difficile empruntée la veille et poursuivons jusqu’au poste  de contrôle de la police des frontières, un peu plus loin. L’obstacle est  franchi aisément mais un autre, plus sérieux, nous attend quelques centaines de  mètres plus loin : la traversée de la rivière. Pas de pont, pas de  bac, pas de gué,… Il y a bien la piste qui plonge vertigineusement vers l’eau  et qui semble remonter de manière aussi abrupte de l’autre côté… Mais bon, ça  fait peur… Les autochtones lavent leur linge en famille au bord de la  rivière ; les gosses jouent dans l’eau. Il doit bien y avoir un mètre de  profondeur ! Le filtre à air va être noyé, c’est sûr, mais il doit être  étanche, si je l’ai bien remonté !
  
  
  
"Première longue" pour descendre à pas d’homme la pente  abrupte, plouf en douceur, ça secoue très fort dans l’eau, ça avance lentement  sous les hurlements des gosses, et nous atteignons la berge opposée. Remontée  de la côte pentue et constat : tout s’est bien passé ! Brave camping  cam, va ! Seul soucis (mineur) : les coffres fixés au châssis sont  inondés.
  
  Nous arrivons un peu plus tard à Kénieba et repérons une station  service : plus de mazout ! Idem pour la deuxième… et la  troisième ! Peut être demain… Il nous reste 250 km de piste (plus facile,  on l’espère, sinon il nous faudra 10 jours pour la parcourir) et nous avons encore  quelques dizaines de litres dans notre réservoir auxiliaire. Ca devrait  aller ! Par contre, en ce qui concerne les réserves d’eau, c’est plus  compromis. Pas moyen de remplir ici, car sans mazout pour alimenter le groupe  électrogène du forage, pas d’eau ! Quelques pompes manuelles débitent un  peu d’eau pour les locaux et il serait indécent de leur demander pour remplir  notre gros réservoir ! Aussi, nous privilégions l’eau de boisson (et on en  consomme beaucoup : près de 15 litres par jour) au détriment de l’eau  sanitaire. De toute façon à 5 + 2 chiens dans 12 mètres carrés, le terme  hygiène prend un autre sens que celui qu’on connaît dans nos luxueuses demeures  belges ! Il y a des priorités !
Nous quittons Kénieba le lendemain après-midi. La piste vers Kayes est  bonne, et nous parcourons une septantaine de km avant d’atteindre le petit  village de Genou Banta, où nous décidons de bivouaquer. Nous interrogeons le  chef du village qui nous accueille avec son grand sourire édenté et qui nous  propose un emplacement. Nous causons 1 heure avant de souper.
  
  Le lendemain, au réveil, nous constatons que le véhicule est entouré,  comme à l’habitude, par des enfants. Cette fois cependant, quelques adultes  sont présents, dont le chef et l’Imam rencontrés hier. Le chef porte un bébé  chétif, dénutri. Il s’agit de son petit fils. Il nous demande des médicaments  car le gamin, âgé de 1,5 ans, me mange pas depuis des mois. Il boit, nous  dit-il, mais quand je l’examine, il m’apparaît aussi déshydraté. Que  faire ? Sûrement pas de médicament, ce qui ne servirait à rien. Une  exploration de base devrait être réalisée. Elle est possible à Kéniéba, à  l’hôpital que nous avions aperçu deux jours auparavant. Nous rencontrons la  mère, qui nous confirme qu’elle a toujours bien du lait et qu’elle lui donne encore  le sein. Nous lui remettons le biberon qui a servi à nourrir les chiots et lui  recommandons de donner du lait en poudre, disponible dans le village. Lucile  offre au bébé une de ses peluches et je remets au chef 2000 Fcfa, lui faisant  promettre de les utiliser pour se rendre à l’hôpital de Kenieba. Nous quittons  le village, inquiets…
  
  Ces derniers temps, Lola et Lucile sont chahuteuses et désobéissantes.  Nous mêmes sommes plus nerveux. Par ailleurs, leurs nuits sont agitées, elles  font beaucoup de cauchemars. Nous avons pris une décision : nous arrêtons  leur traitement préventif anti-malarique par Lariam, comme je l’ai moi-même  fait il y a quelques semaines. Il est presque certainement à l’origine de  ces difficultés. Nous redoublerons de vigilance et utiliserons de manière plus  systématique les lotions anti-moustiques.
  
  
Nous atteignons Kayes le lendemain. Nous effectuons quelques courses et  quittons rapidement la grande ville en direction de Bafoulabé, pour rallier les  chutes de Felou. La piste qui longe le fleuve Sénégal est facile dans un  premier temps. Mais ça se corse par la suite : chemin très étroit,  escaliers de pierre, rochers à droite et précipice à gauche,… Mais le parcours  en vaut la peine ! Après 1.5 heures pour 18 km, nous atteignons notre  objectif. Le site est grandiose. Le fleuve, très large à cet endroit (plusieurs  centaines de mètres), a creusé dans la roche de très nombreuses alvéoles plus  ou moins profondes dans lesquelles s ‘écoule l’eau. Ici, quelques chutes  pas très hautes (10-15 mètres tout au plus), là-bas quelques baignoires calmes  d’eau claire. On peut déambuler entre les cavités en marchant sur la roche  sèche à cette époque de l’année. Et on peut se baigner !!!

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  Pendant qu’Ami nous observe, nous sautons tous les six à l’eau pour  notre plus grand bonheur ! Baptême aquatique pour Maury et Tany, qui s’en  sortent à merveille et qui nagent extraordinairement bien avec leurs pattes  palmées. Et d’en arriver à la conclusion suivante dans un grand éclat de rire  collectif : après la lecture et l’écriture, il faudra s’occuper de la  natation avec Ami !
  
  Nous restons 3 jours dans ce magnifique endroit où nous apprécions la  meilleure forme mentale des filles et donc de l’équipe ! On est heureux de  voir que l’arrêt du Lariam se montre positif. Tout de même, les médicaments…
  
  Nous quittons la place le 18 janvier. Peu avant le départ, nous prenons  tous la direction des fameuses baignoires : une dernière baignade  s’impose. Les chiens nous accompagnent. Nous retournons à l’endroit qui nous  semble le plus approprié. Les chiens vivent leur deuxième expérience aquatique,  qui, une nouvelle fois, semble meilleure pour Maury que pour Tany. Après 1  heure d’ébats, nous retournons vers le camping cam : il est l’heure  prendre la route de Kayes.
  
  Après quelques dizaines de mètres, Tany, craintive, s’assied et refuse  d’avancer. Nous poursuivons notre chemin, nous retournant régulièrement pour  l’appeler. A chaque fois que nous la hélons, elle recule de quelques  centimètres en battant de la queue. Jo me dis : « elle va tomber dans  le trou derrière elle ! » Et ce qui devait arriver, arriva…
  
  Je me précipite vers la fosse : un trou de 2.5 / 3 mètres, d’une  circonférence de 1.5 mètre, avec de l’eau au fond sur une profondeur non  estimable. Il existe manifestement un passage à moitié noyé avec une baignoire  voisine, dont la profondeur me semble un peu moindre, la roche de surface étant  fort pentue à ce niveau. Le chien ne peut s’accrocher à aucune des parois et  nage avec peine, commençant à s’épuiser. Il n’y a qu’une alternative : soit  le chien se noie, soit on saute et puis on voit ! Je retire mes chaussures, mon tee-shirt, et plouf. Beerk… Il y a des  trucs qui me touchent les jambes, c’est dégueu ! Je prends le chien qui me  griffe tant et plus, rejoins sous la roche la baignoire voisine et le tends à  Jo, couchée et retenue par Ami. Le chien est sauvé ! Et tout le monde me  laisse dans mon trou pour s’occuper de la pauvre bête !!! Un peu  d’exercice et une bonne dose d’adrénaline permettront de m’extirper du piège…
  
  Quelques minutes de débriefing et une bonne rigolade plus tard, nous  prenons la route de Kayes, où nous bivouaquons. Une seule nuit dans cette  grande ville bruyante nous suffit : les coups de klaxon et pétarades des  moteurs mal réglés ont remplacé le bruit des chutes de Felou… Dès le lendemain,  nous empruntons la route de Bamako. Nous devons atteindre la capitale pour la  fin du mois. Il n’ y a que 700 km, mais à la vitesse à laquelle nous avançons…
  
  Nous devons atteindre la capitale pour la fin du mois ?
  
  Oui. Nous avons décidé, pour des raisons initialement familiales, de  faire un passage en Belgique du 1° au 21 février. Les billets d’avion sont  réservés et le départ de Bamako est fixé le 31 janvier. Ami, les chiens et le  camion resteront au Mali, et quelques jours sont nécessaires pour dégotter  l’endroit le plus approprié.
  
  
Nous atteignons Koniakary le jour même. La petite ville est située à 1  ou 2 km de la route nationale et de nombreux panneaux en indiquent la  direction. Nous sommes frappés par l’un d’eux : « Koniakary, ville propre ».  Il n’en faut pas plus pour nous inciter à visiter l’endroit. La propreté est  une notion toute relative sur le continent…
  
  Petite parenthèse.
  
  Depuis notre arrivée en Afrique, je m’interroge régulièrement sur le  problème de la propreté et du traitement des déchets. Pauvreté rimerait-elle  avec saleté ? Bien évidemment, des soucis plus « élémentaires »,  plus vitaux – mais également plus festifs !-, préoccupent l’esprit de la  majeure partie de la population. Les politiciens et les instances dirigeantes ont  d’autres chats a fouetter et le niveau de vie moyen de la population n’est pas  compatible avec le développement d’un traitement meilleur des  déchets… Vraiment ? Et bien, en fait,  non. Certaines villes, dont Koniakary qui n’est pas plus riche qu’une autre  manifestement, ont développé cette politique. Sans subside extérieur à la ville  m’a-t-on affirmé, chacun « y mettant du sien ». Et le résultat est  probant. Il y a donc des pistes…
  
  Mais à côté de cela, nous, que fait-on de nos déchets ?
  
  Les jeter dans une ville, dans une poubelle débordante (quand il y en  a), est certes déculpabilisant. Mais on peut avoir la certitude de retrouver  son sac d’ordure un peu plus loin dans la brousse, n’importe où. Des camions  entiers vont déverser au bord des routes les déchets des grandes villes. Si  encore ces déchets étaient concentrés dans un site « sacrifié » pour  l’occasion. Mais ce n’est pas le cas !
  La deuxième solution, c’est de jeter son sac n’importe où... Là où on  voit déjà les crasses d’un autre, tout de même, sinon on est vraiment trop  dégueu !
  
  Troisième possibilité : brûler soi-même ses déchets dans la  brousse, au fond d’un trou que l’on rebouche ensuite. Lorsque Henri nous en  avait fait part au début de notre périple, nous étions plutôt choqués par cette  attitude. Mais, bien que loin d’être idéale, cette solution nous paraît  actuellement la moins catastrophique.
  
  Nous faisons donc halte à Koniakary, ville propre. Il y a effectivement  des poubelles le long de la piste, tous les 50 mètres plus ou moins. Les rues  sablonneuses sont manifestement moins sales qu’à l’habitude (attention, on  n’est tout de même pas en Suisse !) Nous arrêtons le véhicule sur la  petite place animée et nous renseignons pour voir le chef. Il s’agit en fait  ici d’un maire. Il n’est pas disponible, il se repose. Nous rencontrons  quelques notables que nous félicitons pour la propreté de la ville. Ils nous  suggèrent de loger à proximité de la maison du jeune père de famille qui nous a  initialement accueilli.
 
  
  Ce dernier m’invite dans sa demeure et me présente à tous les membres  de la famille, faisant le tour de la propriété. Après ¼ d’heure, je prends  place sur une des rares chaises de la maison et immédiatement, on m’offre un  plat de pâtes avec des morceaux de bœuf. Dans la foulée, on m’amène un couscous  à la sauce maffé. Mon ami me quitte alors pour 10 minutes, m’abandonnant avec  les femmes et les enfants. La discussion est difficile, personne ne parle  français… Et comme tout le monde dit tout le temps « oui » quoi qu’on  dise, ça ressemble vite à un discours de sourds-muets. Mais tout le monde  affiche son plus beau sourire et semble content. En tout cas, moi, je le  suis !
  Reviens alors mon ami qui porte un grand bol rempli de lait  tiède : il vient d’aller traire la vache et m’offre le breuvage… Mmmmm !  Malgré la grande gentillesse de la famille, je dois les quitter pour rejoindre  les filles et Jo, qui, un peu contrariée, m’attend avec un dibi tiède. Il est  vraiment difficile de refuser une invitation, ici, en Afrique (du moins dans  les pays que nous avons traversés), mais il faut reconnaître que c’est souvent  moi qui en bénéficie ! Influence musulmane ? Machisme ?  Tradition ? Autre ? Sans certitude aucune, la première hypothèse nous  semble plausible…
  
  Après quelques morceaux de dibi, je quitte tout le monde pour retourner  chez nos hôtes, comme convenu. Le couscous au lait m’attend ! « Il  faut remplir » me dit cet homme élancé et musclé. Je lui fait comprendre  que je suis déjà bien plein ( !) et ne fait que goûter au plat familial.
  
  Il ne faut pas croire que cette famille soit riche, loin de là :  l’environnement témoigne de leur pauvreté. Je suis par contre accueilli  traditionnellement et tous m’offrent tout ce qu’ils ont… Belle leçon aux  européens égoïstes que nous sommes. Mais comme nous l’avions signalé lors de  notre séjour mauritanien, comment réagir à cette attitude ? La question  reste ouverte…
  
  Nous atteignons Bamako le 22 janvier. Nous avons téléphoné à Caroline,  la sœur –inconnue- d’un motard belge que nous avions rencontré à Tamtattouchte, au Maroc, le 21/10/07, lors  de notre tentative nocturne de rallier les gorges du Dadès.Nous avions croisé dans  la nuit noire 3 motards qui avaient fait la piste en sens inverse. Ils étaient  belges et participaient à un raid avec MOTO 80. Un de leur copain s’était cassé  le bras un peu plus haut sur la piste. Nous avions discuté 10 minutes et ils  nous avaient convaincus de l’impossibilité pour nous d’emprunter cette voie.  L’un d’entre eux nous avait donné les coordonnées téléphoniques de sa sœur  –Caroline- qui vit à Bamako depuis quelques années. Il nous avait encouragé à  la contacter si nous passions par la capitale malienne.
  
Et c’est ce que nous avons fait. Caroline, Stéphane, Lorélaï et Galaël  nous attendent donc le soir pour souper !
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  Nous sommes accueillis comme des rois par cette sympathique famille  franco-belge. Stéphane, socio-anthropologue de formation, travaille en qualité  de conseiller du Ministre de l’Environnement à Bamako depuis 4 ans. Caroline et  lui connaissent l’Afrique de l’Ouest depuis plus de 20 ans. Caroline a  également vécu au Congo durant son enfance. Leur histoire est passionnante.
  
  Les filles sont mises au lit dans le camping cam garé devant la maison  de nos hôtes et la soirée se poursuit entre « grands ». Une soirée  arrosée vraiment très chouette. Et un accueil extraordinaire, malgré les  difficultés actuelles : Stéphane vient d’apprendre le jour-même que son  contrat n’est pas renouvelé et toute la famille doit quitter le Mali pour  regagner la France dans 1 ½ mois !
  
  Nous passons une semaine chez nos hôtes. Promenades la ville, repos,  longues discussions, lecture, équitation et piscine occuperont ces quelques  journées.
  
  Le camping cam reste garé à coté de la maison de nos hôtes. Nous avons  pu nous raccorder au 220V et faire le plein d’eau. Nous réfléchissons à notre  départ prochain vers la Belgique : il est possible que le véhicule reste  ici pendant notre absence, avec Ami et les chiens à son bord. En cas de soucis,  Ami pourrait immédiatement s’adresser à nos hôtes si accueillants. Par  ailleurs, Maury et Tany ont été adopté par la chienne et le singe de la maison  et peuvent circuler librement dans le jardin pendant toute la journée…  Super !
  Le samedi 26 janvier, nous embarquons les 5 adultes, les 4 gosses et  les 3 chiens dans les 2 « 4x4 » ( !) de nos hôtes et prenons la  route de Djoliba, une île située sur le fleuve Niger. Une cinquantaine de km de  goudron suivie d’autant de latérite. Plus de 2 heures sont nécessaires pour  rallier l’endroit.
  
Dès la sortie de la capitale, la route est bordée, de part et d’autre,  d’immondices. Les kilomètres défilent et il y en a toujours plus !  Impressionnant ! En fait, les détritus ramassés dans la ville sont chargés  dans des camions qui viennent déverser leur contenu le long de cette route. Les  mois et les années passant, la longueur de cet immense dépotoir s’accroît et  les deux gigantesques serpents de crasses traversent des villages, des gués,  des forêts et des plaines… Le spectacle est ahurissant ! Quand on parlait  d’une politique de traitement des déchets…
  
Arrivés à Djoliba, nous chargeons une pirogue de notre (très)  volumineux barda et traversons le fleuve Niger pour atteindre une des îles  centrales. La profondeur de l’eau varie entre 20 cm et 2 mètres. Le fond du  fleuve est sablonneux, comme les berges.
 
  
  Ici, par contre, le spectacle est féerique. Nous sommes isolés sur  notre île, seules quelques pirogues passent à proximité, dépliant leurs voiles  faites de sacs de riz assemblés et cousus. Le soleil brille et il fait chaud.  Mais juste ce qu’il faut : la fraîcheur de l’eau et une petite brise nous  font le plus grand bien. Les enfants peuvent jouer librement dans le flot clair  et nous pouvons puiser à volonté dans notre immense glacière remplie de bières  fraîches...
  
  
Dès l’arrivée, nous montons la grande Raïma (une tente mauritanienne de  25 m²) qui nous abritera tous cette nuit : toiture brodée et  « murs » en moustiquaire pour admirer les étoiles, matelas de mousse  confortables, couette légère pour la fraîcheur nocturne. Waw… Ca va être super !
  
  Après l’apéro, le dîner. Après le dîner, l’apéro. Après l’apéro, le  souper. Après le souper, un ( ?) dernier verre et au dodo ! La vie  est dure ces derniers temps… L’après midi aura tout de même été agrémentée par quelques baignades,  une part de boules et une balade sur l’île au coucher du soleil pour observer  un nichoir situé sur une île voisine. Les enfants, les adultes et les chiens sont aux anges. Normal, ça doit  être le paradis, ici…
  
Le retour à Bamako a lieu le lendemain  après midi. Nous passons encore quelques jours chez nos amis avant de quitter  la capitale et de rejoindre la Belgique.
Le départ a lieu le 30 janvier. Nous saluons nos hôtes que nous ne saurons certainement jamais assez remercier pour leur extraordinaire accueil et leur incroyable gentillesse. Nous nous réjouissons déjà de les revoir dans 3 semaines ! Et puis, le cœur serré, nous embrassons notre exceptionnelle amie Ami qui nous accompagnera par la pensée en Europe…
Nous avons finalement passé 27 jours en Belgique.  27 jours éprouvants à plus d’un  titre : nous avions oublié le stress de la vie européenne ! Quel  contraste ! Nous avons été occupé tout le temps, les journées (et les nuits)  nous paraissant bien trop courtes…
  Le 27  février, nous retrouvons Ami, les chiens et le camping cam avec grand plaisir.  Nos amis Caro et Stéphane sont partis avec leurs enfants pour dire « au  revoir » à « leurs » éléphants, et nous ne les reverrons que  dans quelques jours.
Ils nous ont proposé de les attendre chez eux ! Cette famille que nous ne connaissions pas il y a 1 mois, dont nous avions eu les coordonnées suite à une rencontre furtive sur une piste désertique, la nuit, au Maroc, il y a 3 mois ; cette famille qui nous a accueilli les bras ouverts et que nous avons fréquenté une semaine à peine avant notre retour en Belgique ; cette famille qui a veillé sur Ami, les chiens et le camping cam durant notre escapade ; cette famille, maintenant, nous cède sa demeure durant son absence ! Des situations similaires sont plutôt rares chez nous, nous qui connaissons rarement nos voisins de palier !
Merci, merci, merci à eux.
Nous profitons de ces quelques journées d’attente pour effectuer quelques adaptations de notre maison roulante et pour « préparer » nos chiens à un retour ultérieur en Europe : vaccinations diverses et tatouages sont nécessaires.
Nos amis sont de retour le 1° mars, en soirée. Ils sont fatigués et heureux. Ils ont pu voir « leurs » éléphants. Nous soupons ensemble ; la discussion va bon train. Nous apprenons que les éléphants maliens de la réserve du Gourma sont les plus gros du monde. Il n’est pas rare que leur arrière-train culmine à … 4 mètres ! Pour 10 tonnes ! C’est plus gros que notre camping cam ! Nous visionnons quelques photos et prenons la décision de suivre les traces de nos amis à la rencontre des énormes mammifères, vers l’est, en quittant la capitale.

Peu avant de  quitter la capitale, nous faisons la connaissance de Nathalie, Cyril et de leur  fils Luc, les trois membres de l’équipage de « Un regard autour du  globe ». Cette sympathique famille française a débuté un tour du monde en  camion 4x4 il y a plus d’un an et a suspendu son périple depuis une dizaine de  mois pour  développer, ici au Mali, une  exploitation d’extraits foliaires de Luzerne. Ce complément alimentaire très  riche est méconnu en Afrique et, avec l’aide de collaborateurs maliens, ils  envisagent de le distribuer localement dans un premier temps, pour ensuite  l’exporter en Afrique de l’Ouest. Quelques mois encore de travail, avant de  remettre ce projet dans les mains d’acteurs locaux et de reprendre leur  périple.
Nous quittons Bamako le 5 mars. Nous prenons la route de Douentza où nous espérons rencontrer le guide que Stéphane nous a renseigné et qui nous mènera sur la piste des éléphants.
Peu après notre départ, nous rencontrons au bord de la route, une famille togolaise dont le véhicule est en panne. Nous tentons, sans succès, de les sortir du pétrin et passons la soirée à discuter. Ils nous invitent à Lomé dans quelques semaines. Cette même soirée, Lola fait les frais d’une « agression » d’un gamin qui lui lance une pierre sur la tête. Plus de peur que de mal, heureusement. Et une grosse fâcherie pour Mirou, qui nous conduit à rencontrer le maire du village qui, désolé de ce geste regrettable, nous invite à dormir dans sa cour…
Nous reprenons la route le lendemain. Nous faisons l’impasse sur la belle ville de Mopti. Il fait très chaud, il y a peu de vent et Jo n’est pas en forme. Les tensions sont perceptibles dans le camping cam. La visite de la « Venise malienne » impose un détour d’une vingtaine de km, mais c’est trop pour nous. Nous faisons donc halte à Sevare et sommes immédiatement assaillis de vendeurs qui font monter la tension d’un cran : il est parfois difficile de rester zen face à l’insistance ( le mot est faible ! ) des vendeurs ou des simples spectateurs de notre cirque ambulant. Nous quittons la place très rapidement.

Nous atteignons  notre destination le 10 mars, après un crochet par Borko. Pour accéder à ce village, nous  empruntons une piste assez cassante mais le cadre et les paysages de ce plateau  montagneux sont superbes : champs de mil, potagers, ruisseaux et…  crocos qui côtoient les habitants au sein même du village ! Le détour en valait la peine, même si  nous déplorons le bris de la sûreté des portes du frigidaire et du congélateur,  la blessure (sans gravité) d’Ami suite à la chute du contenu du dit frigo et  d’une armoire, ainsi que la casse du garde-boue arrière gauche…
A Douentza, nous localisons notre guide assez rapidement. Mohamed nous accueille avec son grand sourire édenté. Il a été informé par Stéphane de notre venue possible. Super. Pour voir les éléphants du Gourma, nous devons encore parcourir 160 km. Moitié goudron, moitié piste. Après cela, nous devons passer de mare en mare pour tenter de les apercevoir. Les mares sont distantes de plusieurs dizaines de km, et un 4x4 maniable est souhaitable : passage dans les forêts aux branches basses, etc… Après discussion, nous tombons sur l’accord suivant : nous quittons Douentza le soir-même avec le camping cam et son 4x4, nous faisons halte à Boni, au bord du goudron, au point de départ de la piste et nous y dormons. Le lendemain matin, à 5 heures, nous quittons tous l’endroit avec son 4x4 pour rallier le village près duquel nous espérons apercevoir les pachydermes.
Le lendemain, à l’heure  convenue, nous empruntons une longue piste au relief varié. Quel confort par  rapport à notre camping cam. Incroyable… Nous nous félicitons de l’option  retenue la veille. Le jour se lève rapidement.  Nous arrivons 2 heures plus tard dans le village natal de Mohamed. Des crottes  d’éléphants (c’est énorme, une crotte d’éléphant) sont présentes aux abords du  village : pendant la nuit, ils viennent rôder et manger la végétation,  notamment les cultures des villageois !   Mohamed salue sa famille et charge sur le marche-pieds de son véhicule,  un de ses pisteurs. Quelques km plus loin, nous garons le Pajero. Les chiens  restent à bord. Nous prenons, à pieds et sans faire de bruit, la direction de  la mare, à travers la forêt. Nous observons les empreintes des  pachydermes : terriblement impressionnant ! Nous pouvons mettre nos 2  pieds l’un derrière l’autre dans une seule trace ! Nous voyons également  le lieu de bivouac de l’un d’eux. Après ¾ heures de marche en suivant les crottes  fraîches, nous faisons halte. Nous nous dissimulons derrière quelques arbustes  piquants et contemplons : à une cinquantaine de mètres de nous, un  éléphant mange paisiblement. Il est gros, très gros. Enorme, même. Ouf !  Il se déplace sans bruit (moins que nous !) malgré ses 5 à 10 tonnes, et  terriblement vite, alors que ses enjambées ont l’air très lentes. Nous admirons  le spectacle pendant 10 minutes, puis reprenons la direction du véhicule. 
D’autres spécimen ont été aperçus à proximité d’une mare proche, à quelques km. Nous prenons la direction de l’étang en question en voiture. Même cinéma à l’arrivée. Une demi heure de marche plus tard, les énormes mammifères (les plus gros terrestres) sont au rendez-vous. 4 éléphants, là, tout près de nous. Deux mamans et leurs bébés, un tout petit et un bien gros déjà. Nous les suivons pendant une heure, croisant un cinquième représentant. Ils atteignent une petite mare et commencent leurs ablutions. Quel spectacle !
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Seule ombre au tableau, la fatigue, bien compréhensible, des filles. Nous prenons alors le chemin de retour, en direction du véhicule. La marche est longue, les éléphants nous ont promené sur une fameuse trotte. Heureusement, les filles se prennent au jeu du ramassage de crottes séchées : de grosse boules légères, un peu comme de larges tranches d’un énorme saucisson !

Retour chez Mohamed, où nous dînons. Pendant la sieste post-prandiale, Jo, le pisteur et moi reprenons à pieds la direction de la mare proche du village. Ami dort, les filles jouent dans l’ombre, il fait très chaud. Une heure de marche encore, sous un soleil de plomb. Mais l’effort en vaut la peine : nous pouvons encore admirer le spectacle majestueux de 4-5 éléphants.
Retour à Boni, où nous attend notre véhicule. Mohamed me cède le volant et m’initie à la conduite dans le sable. Nous atteignons l’objectif après 2 heures, fourbus mais heureux.
Nous avons eu la chance d’admirer une dizaine des 350 spécimens des plus gros mammifères terrestres recensés au monde et rassemblés dans cette région du Gourma ! Quel bonheur…
Durant les deux jours qui suivent, Lola développe une forte fièvre, elle qui vient de présenter une grosse angine lors de notre retour belge… Nous sommes attentifs à l’éclosion d’une crise de paludisme, mais après 48 heures, le problème cède spontanément.
Le 13 mars, nous empruntons la piste en direction du Burkina Faso, longeant la falaise de Bandiagara. Nous évitons ainsi un long détour en retournant sur nos pas vers Mopti par le goudron. Plus ou moins 200 km de piste nous attendent.
La progression est lente, le début de la piste étant assez difficile.

Nous en profitons pour faire halte dans plusieurs villages Dogon, dont Damassongo que nous visitons par une chaleur étouffante. Il y a plus de 40° et nous devons grimper dans la falaise pour atteindre le cœur du village. Pas de route, bien sûr. Il faut grimper de rochers en rochers. Les filles, cramoisies, s’amusent comme des folles. Et l’effort en vaut la peine. Nous déambulons dans les « ruelles » et rencontrons le chef du village, ancien combattant de l’armée française, sourd et incontinent, qui nous accueille dans son nid d’aigle qui domine le village. On nous ouvre, par chance, les portes d’une maison sacrée. Tout est symbolique ici, dans ce village animiste. On évoque les coutumes, les rites, les sacrifices… Sous la maison des femmes « en menstrues » - qui ne peuvent circuler dans le village et passent une semaine dans cet endroit confiné -, se trouve la place du village où se déroulent les fêtes traditionnelles. Prochainement, une fête qui a lieu tous les 7 ans se déroulera ici (certaines ont lieu tous les 70 ans !) Les plus beaux masques Dogons seront portés à cette occasion. Une visite riche d’enseignements, dans un cadre extraordinaire…
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Nous poursuivons sur la piste caillouteuse puis sablonneuse jusqu’au poste frontière malien que nous atteignons le 16 mars, après 3 jours. Le Carnet de Passage en Douane nous est réclamé. Mais personne ne l’a visé à l’entrée… Nous sommes restés hors la loi pendant tout notre séjour, mais les douaniers fort gentils ne nous en tiennent pas rigueur. Nous discutons pendant une bonne demi-heure de notre séjour, puis quittons l’assemblée et reprenons une large piste de latérite jusqu’au poste de gendarmerie, une dizaine de km plus loin. L’accueil est moins cordial, mais tout se passe correctement.
Nous quittons le Mali par cette grande piste, en direction du poste frontière burkinabé situé à quelques dizaines de km au sud. Nous faisons halte dans la brousse avant de l’atteindre. Nous aimons décidément dormir entre 2 postes-frontières…
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Plus de photos ?
1° partie: du 13/01/08 au 30/01/08 : cliquez ici.
2° partie: du 27/02/08 au 16/03/08 : cliquez ici.
Le récit détaillé est disponible en cliquant ici
2. Séjour du 20/04/08 au 26/04/08
Pour visualiser notre parcours avec précision, cliquez sur le lien ci-dessous:
Trajet effectué durant ce séjour
(fichier KMZ Google Earth)
(Sa visualisation nécessite que vous téléchargiez et installiez Google Earth)
Le récit détaillé est disponible en cliquant ici
La nuit passée  entre les frontières burkinabée et ivoirienne fut paisible. Nous reprenons la route en début de  matinée et arrivons après un ou deux kilomètres au poste frontière de la Côte  d’Ivoire. Il règne une agitation extrême. Des militaires crient des ordres et  contre-ordres, s’énervent, engueulent les voyageurs. Au centre de la route, le  commandant (nous l’apprenons plus tard), bandeau sur le front, tee-shirt à  l’effigie du Ché et ceinturon fournis en armes diverses, vocifère. Il crie plus  fort que tous les autres et nous ordonne de dégager le passage. Nous nous  sommes pourtant arrêté là où on nous l’a demandé ! Nous obtempérons  (évidemment qu’on obtempère !) Passe alors à vive allure à côté de nous un  convoi de gros 4x4 bourrés de militaires armés jusqu’au dents, avec pick-up et  mitrailleuse lourde, fonçant vers la frontière burkinabée.
Jo et les filles restent dans le camion et en profitent pour faire les cours. La première remarque du plouc qui lève la barrière pour me permettre d’aller me garer là où me l’a indiqué le commandant, donne le ton : « ça va vous coûter cher ! »
Je descends du véhicule. Commence alors une longue séance  de pour-parler avec les « autorités ». « Autorités » entre  guillemets, puisqu’il s’agit d’une armée rebelle qui a pris le pouvoir dans le  nord du pays, qui occupe tous les postes à tous les niveaux  « officiels » et qui m’annonce que c’est la guerre avec le  sud !!! Aie…
1° démarche : acheter le laisser passer des FAFN (Forces Armées des Forces Nouvelles !!!) : 5000 F cfa. Il s’agit d’un document « officiel » que nous devrons produire à chaque contrôle à venir. Le document est indispensable pour entrer en Côte d’Ivoire par le nord. J’ai beau expliquer au lieutenant de 16 ans qui me réclame l’argent que je possède un carnet de passage en douane valable pour la Côte d’Ivoire, rien n’y fait. J’acquitte mon droit de passage (en fait, dans la majorité des pays, ce droit de passage existe : il ne s’agit donc pas d’un abus), mais je me dis qu’à l’avenir, je prendrai le temps qu’il faut pour causer et je ne donnerai pas d’argent, respectant la ligne de conduite que nous nous sommes fixés au départ de notre périple (pas de bakchich). Sauf, bien sûr, si ça « tourne mal »…
Mais en fait, ça ne tourne pas mal. Evidement, c’est la journée et tout le monde est encore « à jeun ». Je ne dit pas que tous les partisans des FAFN sont des alcoolos, mais tous les militaires que nous avons croisé la nuit depuis notre arrivée en Afrique, avaient pris un « petit remontant pour tenir le coup ». Et à ce moment, la causerie est beaucoup moins aisée…J’imagine qu’ici également, il doit en être ainsi.
On me réclame 1000 F cfa pour l’ouverture de la barrière, 1000 pour la fermeture, 2000 pour le dérangement, etc… Je cause, défends mon point de vue. On m’envoie parler au commandant. Lui-même me réclame 10 000 F cfa, puis 5000, puis un cadeau… Je reste collé à lui au milieu du brouhaha et de la cohue. Finalement (et certainement par dépit), il me fait signe de dégager.
Mais ce n’est que le début de longs palabres. Tout au long  de notre court parcours ivoirien, nous sommes arrêtés par des membres des FAFN.  Il faut effectivement produire le laisser-passer et les demandes d’argent et de  présents sont incessantes. Mais nous ne cédons pas. J’arrête le véhicule, les  filles continuent à travailler et je vais discuter avec les militaires. A  chaque fois, ça se passe bien. Tous plus révolutionnaires les uns que les  autres, ces jeunes guérilleros qui idolâtrent le Ché ont envie d’être écoutés.  Et ce qu’ils disent n’est d’ailleurs pas (toujours) inintéressant. En tout cas,  s’ils se disent tous en guerre, les gamins/soldats que j’ai rencontrés n’ont  absolument aucun grief envers les étrangers (encore une fois, durant la  journée). 
Nous avons été arrêté plus de 10 fois sur les 125 km parcourus en Côte d’Ivoire ! J’ai calculé que si nous avions cédé à toutes les demandes de « financement » des FAFN, nous aurions dépensé près de 200 000 Fcfa (+/- 300 €) !
Nous quittons la Côte d’Ivoire 4-5 heures après y être  entrés (pour 125 km de goudron en excellent état !), malgré tout un peu las, et  ne souhaitant pas, pour l’instant, poursuivre l’expérience…
  
  
Nous atteignons la frontière malienne vers 13 heures. Le contact est  tout autre : nous sommes invités à manger avec les douaniers et les  gendarmes un excellent riz à la viande ! Nous passons un moment très  agréable en leur compagnie. Nous reprenons la route en direction de Bamako  après une petite sieste réparatrice : le stress de la matinée nous a bien  fatigués. Bien que tous (policiers, gendarmes et douaniers) nous aient dit que  « tout était en ordre », je constate un peu plus loin que nous  n’avons pas de visa malien dans nos passeports… Nous verrons plus tard…
  
  Le lendemain, nous reprenons la direction de Bamako. Nous souhaitons y  rencontrer « notre vétérinaire favori » : pour ramener les  chiens en Europe, nous devons effectivement leur faire une prise de sang pour  s’assurer de l’efficacité de la vaccination anti-rabique. L’échantillon de sang  doit être adressé à un institut Pasteur européen, agrée pour ce type de dosage.  Je ne vous raconte pas les démarches… Tout ce qu’on fait pour ces animaux, tout  de même… Nous avons contacté le véto par téléphone et il peut se charger des  formalités. Nous en profiterons pour faire examiner Tany qui a toujours la  patte arrière droite faible et qui semble douloureuse.
  
  Le goudron est en excellent état et nous parcourons les presque 400 km  qui nous séparent de la métropole en quelques heures. Nous arrivons la nuit  tombée. Presque automatiquement, nous rallions Corofina Nord, le quartier de la  maison de Caro et Stéphane. Même s’ils sont rentrés en France depuis plus d’un  mois nous avons envie de passer près de leur ancienne maison… Peut-être  pourrons nous y voir Ramane, le gardien de nuit, s’il travaille toujours là.  Nous arrivons à destination et sommes accueillis chaleureusement par les  gardiens des maisons voisines. Ramane travaille toujours bien là, mais pendant  la journée. La maison est déjà relouée. Ca nous fait bizarre…
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  Nous quittons la place rapidement et allons chez Cyril, Nath et Luc,  les tourdumondistes rencontrés lors de notre dernier passage malien (vous  savez, les spécialistes des extraits foliaires de luzerne, ce complément  alimentaire très complet), qui habitent 3 rues plus loin. Lo et  Lu sont très contentes de revoir Luc, leur petit copain. Ils ont  vendu leur camion, ce qui était prévu, et sont en train d’aménager leur vieux  Land Cruiser pour reprendre leur périple. Il ont hâte de démarrer, l’attente  commence à devenir longue. Nous  passerons 3 jours en leur compagnie, garés devant leur domicile. 
  
  Le 22/04, nous nous rendons chez le vétérinaire.  Il examine Tany : elle a vraisemblablement une luxation de la cheville,  mais le problème semble trop évolué pour tenter de la réduire. Les prises de  sang sont faites aux deux chiens. Nous portons les échantillons au laboratoire  du Centre Psycho-Social français, situé quelques km plus loin, où ils seront  centrifugés avant d'être être envoyés par DHL à l’Institut Pasteur à Bruxelles.
2 heures d’attente sont nécessaires avant de récupérer les  sérums. Les cours sont donnés pendant ce temps. Je patiente dans la salle  d’attente. Une jeune femme médecin sort de son cabinet. Mais… je la  connais ! Mais oui, c’est Claire, la fille qu’on a rencontré avec Arnaud,  son copain, à la station de carburant au milieu du Sahara Occidental, début  novembre ! Une jeune doctoresse française qui venait travailler pour  l’Ambassade durant un an. Nous avions discuté 5 minutes à l’époque, et avions  échangé nos coordonnées. Quelle coïncidence ! Elle nous invite à dîner et  à profiter de la piscine l’après midi. Super ! Nous mangeons un délicieux  steak et discutons toute l’après-midi au bord de la piscine. Nous passons un  très agréable moment en leur compagnie.
Bon anniversaire Lucile ! Nous sommes le 23 avril et  fêtons les 6 ans de la petitoune chez Cyril et Nath, avec un délicieux gâteau  aux 3 chocolats, par plus de 40°. Elle est aux anges, même si nous n’avons  aucun présent à lui offrir ce jour : elle a déjà reçu un « petit  chien » - un faux, celui-là – il y a quelques semaines et il est prévu de  lui acheter un vélo « de grande » lors de notre retour estival.
Le lendemain, nous rencontrons Fred et son épouse (vous savez, Fred, le français qui voyage avec Chet, son chien, et que nous avons rencontré à Ouaga il y a 15 jours). Nous buvons un verre ensemble. Il me convainc de l’intérêt d’avoir le visa malien pour quitter le pays. Nous risquons de payer le prix fort si nous ne l’avons pas lors du contrôle au poste de sortie.
Le 25/04, après avoir récupéré nos passeports déposés à l’Ambassade de Guinée, nous nous rendons au Service de la Police de la Migration pour obtenir les visas en question. Les formalités sont expédiées en 3 heures. Nous prenons la route le jour même en direction de la Guinée, après un dernier petit plongeon dans la piscine de Claire et Arnaud avec qui nous avons passé la soirée la veille. La route est dans un état exécrable dans un premier temps : il s’agit d’une piste en réfection. Après quelques dizaines de kilomètres, la situation s’améliore et la piste laisse la place à un goudron parfaitement lisse. Les paysages qui défilent sont superbes. Bientôt, nous longeons une falaise aux couleurs magnifiques, sur notre droite.
Petite pause pour récolter quelques mangues (du genre 15-20  kgs !) Finalement, nous décidons de bivouaquer au pied de la falaise, dans  le champs de manguier, à l’écart de la route. Le cadre est magnifique. Il ne  manque qu’un cours d’eau, ou mieux, une petite chute…
  
La nuit est excellente pour tous et le réveil dans cet  endroit enchanteur est magique. Nous décidons de rester une journée de plus  ici, à l’ombre des manguiers géants. Nous installons les sièges et la table  sous un arbre dont les extrémités des branches basses tombent au sol, créant un  véritable igloo de verdure. Les filles s’occupent de la musique : c’est  pari pour 3 heures de Joe Dassin. Nous décongelons la viande récupérée à  l’hôtel OK INN ( !), emballons les patates dans l’alu et préparons le  barbecue… Le bonheur… Petite sieste post-prandiale sur les nattes, mmm… Nous  quittons ensuite le véhicule pour une grande balade pédestre au pied des  falaises. La nuit tombe à notre retour. Nous passons une nuit de plus dans cet  endroit magnifique, avant de reprendre la route en direction de la frontière  guinéenne que nous atteignons le 27/04, en fin de matinée.
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