BALLADE A QUATRE |
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Le camping cam
La recherche, l'achat, les transformations, les adaptations, les essais... de notre maison roulante.
2. Les transformations et les adaptations 4. Les formalités administratives 1. La recherche et l'achat (Mirou, le 04/11/06) Après avoir suivi sur le net quelques familles voyageuses, le camping car s'est vite imposé comme moyen de locomotion idéal en ce qui nous concerne. La recherche a débuté en juin 2006. Nous avons pas mal prospecté pour trouver le véhicule qui nous conviendrait le mieux. Initialement, notre choix se portait sur un CC neuf. Un porteur ford, propulsion, roues jumelées, de marque Laika X700. Il ne restait qu'à l'acheter... Ouille... Nous hésitions avec un CC 4x4, mais vu le niveau de confort (= espace) que nous cherchions, "seul" un camion pouvait nous convenir. Et là, c'était super cher... Ouille ouille ouille... Nous hésitions aussi avec un CC d'occasion, qui comporterait moins d'électronique et de techniques de pointe (exemple le "common rail") pour pouvoir effectuer (enfin faire effectuer, parce que moi, la mécanique...) les réparations plus ou moins partout, sans LA fameuse valise. Avec le risque de pannes dues à l'usure et l'absence de garantie... Nous avons alors par mal discuté sur des forum de voyages, parallèlement à l'établissement de notre itinéraire. Parcourir l'Afrique de l'ouest du nord au sud (1° étape de notre périple) sans 4x4 parait bien difficile... Alors, revirement de situation. Prise de contact avec divers constructeurs de cellules fixes ou amovibles, recherche d'un "porteur", adaptation d'un 2x4 en 4x4 (par Dangel par exemple),... Finalement, peut-être qu'un camion 4x4 serait moins cher que prévu? Il faut se renseigner, voir, faire confiance aux connaisseurs, rencontrer des marchands, tester. Dur dur. Mais bien peu de chose finalement, par rapport à ce qui nous attend dans quelques mois. Mercedes, Unimog, Man ont la cote. Unimog est le meilleur sur le terrain, mais est "infernal" sur la route (bruit, vitesse,...). Or notre voyage comportera peut être 70 à 75 % de routes... Man est génial, le Gold Standard en Afrique. Peut être un peu moins universel que Mercedes.
Puis on tombe sur Johan Taveirne. Représentant de la firme Tischer (cellules amovibles, entre autres), il habite Nevele. Il semble intéressé par notre projet. Il veut se lancer dans la construction de la cellule. Il va nous aider. Super. Ensemble, on dégotte le camion qu'il nous faut: un Mercedes 917 4x4 de 1998, 32000 km, en "état neuf". Il est en Allemagne, près de Berlin. Ronny Schoutteet, le vendeur belge, avec qui le contact semble bien passer aussi, va l'importer en Belgique dans les semaines qui viennent. Nous voilà bientôt propriétaires d'un 9 tonnes! Permis poids lourds, carnet de passage en douane, assurances, immatriculation... Les formalités vont débuter. La construction de la cellule pourrait débuter en février 2007. Quelques mois de travail, pour avoir un CAMPING CAM prêt début juillet. 3 mois pour le "tester", et puis le monde est à nous! Il nous reviendra plus cher que le Laika X700, à l'achat comme à l'utilisation. Mais après 3 ans et 120000 km sur les routes du monde, il aura peu dévalué. Alors que le X700... Calcul (approximatif) fait, le coût total après revente du véhicule est à peine plus élevé. Plus d'hésitation ou de remords quelconque. Et puis comme ça, on ira ou on veut! Na!
Plus de photos du camping cam? Cliquez ici. 2. Les transformations et adaptations (Mirou, le 03/04/07, MAJ le 13/09/07) ... ou le récit du long et douloureux accouchement de notre casa rodande...
Après quelques mois, la décision est prise: nous décidons d'allonger l'empattement du camion de 73 cm. Cela nous permettra de poser sur le châssis une cellule de vie plus longue en respectant les dispositions légales en la matière. Ce travail a été confié aux établissements De Brucker à Erpe Mere. Il s'agit d'une carrosserie reconnue par Mercedes Belgique, qui fournit donc une attestation officielle de conformité. Le travail, très bien réalisé, a pris quelques semaines, et nous récupérons finalement le véhicule fin février 2007. La construction de la cellule va enfin pouvoir débuter! Il est temps, car le camping cam doit être présenté pour son premier contrôle technique fin mai - début juin. Effectivement, les démarches prévues sont encore longues: il n'est pas évident d'importer un véhicule d'Allemagne, en modifier la longueur du châssis, transformer sa nature initiale de camion en camping car, pour enfin pouvoir l'immatriculer! Donc, après un premier contrôle technique où seront notées toutes les caractéristiques techniques du véhicule, un dossier sera introduit auprès du Ministère de la Mobilité et des Transports, qui fournira, après analyse de ce dossier, une attestation de conformité à titre isolé. Le camping cam pourra, à partir de ce moment, être immatriculé en Belgique. Ensuite, nous prenons une assurance "carte verte" et nous voilà parti pour notre "petite boucle", un mini tour en Europe pour tester le véhicule (je vous expliquerai tout ça en détail dans la rubrique Les formalités administratives, ci-dessous). Mais avant cela, il reste du pain sur la planche! Le 07/04/07, nous nous rendons en famille à Nevele. Départ à 7 heures du mat sous un soleil radieux. Grand moment: les femmes (oui, les 3!) découvrent le camion "en vrai". Elles sont impressionnées. Elles aiment! Les travaux progressent bien et la cellule de vie prend forme. La cellule est fabriquée en panneaux sandwich (polyester - bois - mousse de polyuréthane - bois - polyester, pour une épaisseur totale de 5 cm) collés et vissés. L'ensemble sera monté sur un contre-châssis métallique, lui-même fixé au châssis adapté du camion (un 2° châssis sur mesure a été boulonné au châssis de base) par un système trois points. Cette articulation par 3 points d'attache permettra à la cellule de supporter les contraintes de torsion imposées au véhicule. La liaison entre la cellule et la cabine de conduite se fera par un "trou d'homme", isolé par un caoutchouc flexible qui permettra de maintenir l'étanchéité même lors des torsions du châssis (voir plus loin). Tout le monde est content et après 2 heures de discussion avec Johan, nous filons dîner à Middelkerke. Les filles (les 2 petites cette fois) s'amusent avec leur père en gokart (gokart, c'est comme cuistax, on ne sait pas comment l'écrire...) sur la digue pendant que Jo sirote une dernière bière. Balade (avec 1 l) sur la plage et bain de mer pour Lola et Lulu: ce sont les seules personnes dans l'eau à cette époque de l'année! Jo et Mirou, c'est à peine s'ils se mouillent les orteils: l'eau est glacée et les filles courent nues comme des vers pour "sauter" au dessus des vagues! Les femmes profiteront du trajet de retour pour se reposer avant d'accueillir les amis dès le soir à la maison: le week end pascal commence bien et sera festif! Le 01/05/07, notre ami Pinard accompagne Mirou à Nevele: départ à 6 heures (du mat...) pour aller voir l'avancement des travaux réalisés sur la cellule. Et nous ne sommes pas déçus! Johan travaille vraiment bien. Il est très méticuleux, très propre. Notre future maison pour 3 ans, commence vraiment à avoir fière allure. La dînette, la cuisine, la salle de bains se meublent peu à peu. La technique (batteries, chargeurs, réservoir d'eaux propre et usée, chauffage, frigo, becs de cuisson,...) fait son apparition. Chaque cm² est utilisé à bon escient. Et malgré cela, nous avons tous deux une impression de place, de liberté de mouvements (bon, faut pas exagérer! D'accord... On n'est pas dans un studio de 80 m²...) Nous sommes impressionnés. Après 2 heures de visite et de discussion avec Johan, nous reprenons la direction de notre Ardenne verdoyante: on profitera une nouvelle fois de ce climat exceptionnellement doux pour se faire un p'tit barbec bien arrosé chez Pinard... Le 16/05/07, Lolita, Jo et Mirou se rendent à la mer: nous allons retrouver Papy, Mamy et Lulu qui sont à De Panne depuis une semaine. Évidemment, pour se rendre à la mer, on passe par... Nevele! Et à Nevele, c'est là qu'il y a notre camion et que Johan Taveirne construit notre cellule! Tra la la... On s'arrête donc chez Johan. On regarde, on écoute, on admire... Waouw, quel travail! On se réjouit vraiment de pouvoir tester notre camping cam. C'est prévu dans... 2 longs mois... Ceci dit, ces 2 mois doivent être mis à profit pour faire des tas d'autres choses et, vu sous cet angle, ils se transforment rapidement en 2 mois très courts! Après 3 heures, on reprend la route de la mer. Nous sommes attendus impatiemment. Nous dormirons à De Panne et profiterons de cette belle journée du 17 mai à la mer. Retour en soirée à Dolembreux, fatigués et heureux...
Le 29/05/07, Mirou se rend une nouvelle fois à Nevele. La cellule de vie a été placée sur le châssis du camion la veille. 3 heures de travail à 3 hommes et 1 grue furent nécessaires. Malheureusement, nous n'avons pas de photos de cette étape cruciale de la construction. Mais le résultat est là, magnifique, impressionnant: un 'châssis/cabine' + une cellule de vie = notre camping cam. Un mois de travail sera encore nécessaire pour terminer les finitions, tant extérieures qu'intérieures. Quel type, ce Johan tout de même! Premiers essais sur la route... et sur le terrain! Avec Johan. Et premières impressions: Waouw! Sur le terrain, ça passe partout. Le châssis se tord dans tout les sens, c'est impressionnant. Le système de fixation en 3 points de la cabine sur le châssis fait merveille. (Cet aspect de la construction sera détaillé dans la rubrique La partie technique, ci-dessous.) Un problème de motricité? Vitesses courtes, 4x4, blocages de différentiels sur les ponts avant et arrière... Autant dire que rien ne lui résiste, à notre camping cam... Enfin bon, c'est l'emballement du premier jour aussi. Nous trouverons sans aucun doute quelqu'endroit bien plus "piégeux" lors du périple. Mais bon, les premières impressions sont très bonnes sur le terrain! Sur la route, c'est plutôt bruyant. Il faut dire que le trou d'homme n'est pas fermé: nous entendons assez fort le moteur du camion, au-dessus duquel nous sommes assis, ainsi que les pneus tout-terrain sur le tarmac et le bruit du vent qui s'engouffre dans la cabine en faisant claquer le plastic de protection que nous avons placé (et qu'on aura vite fait d'arracher!). 60 à 70 km/h nous semble être la vitesse de croisière, avec un bon régime moteur, entre 1600 et 2000 tours / minute. Les pointes à 85/90 km/h sont possibles, mais on se sent moins à l'aise. Sur nos autoroutes, c'est un peu juste. Mais dans nombre d'endroits où nous nous rendrons durant les trois années à venir, 70 km/h, ça tient du défi. Alors, tout nous semble pour le mieux dans notre meilleur des mondes! Enfin, pour couronner le tout, dodo dans le camping cam pour Mirou, dans un des lits des filles puisque celui des parents n'est pas encore installé. Quel confort pour nos loupiottes! Et quelles belle première nuit pour Mirou. J'ai évoqué l'autoroute car j'ai dû me rendre avec le camping cam à Bruxelles, à la maison mère de Mercedes, pour débuter les formalités d'homologation du véhicule (je vous parle de ces formalités dans la rubrique Les formalités administratives, ci-dessous). Je disposais de peu de temps, je ne souhaitais pas faire du tourisme et je me suis dit: "c'est l'occasion de tester l'autoroute". Ça, c'est plutôt bof! Je parle du confort. Et peut-être aussi de la consommation, je ne sais pas encore. L'autoroute sera définitivement réservée aux "cas de force majeure". Retour un peu fatigué à Dolembreux, en Citroën C8 (au fait, elle est à vendre. Si ça intéresse quelqu'un :-). Vivement, la prochaine virée à Nevele. Elle ne saurait tarder, nous devons nous y rendre avec des futurs voyageurs comme nous, qui partiront dans 1 an, et qui cherchent une solution pour leur véhicule. Johan pourrait les intéresser. Mais ça, c'est une autre histoire, pour la prochaine fois! Le 15/06/06, Mirou se rend donc à Nevele avec Nicolas, un futur tourdumondiste rencontré il y a quelques semaines. Les coordonnées de notre site lui ont été remises par Carl-Eric et Adrien de terreenvue, 2 belges de la région namuroise qui partent en vélo prochainement sur les routes du monde. Nicolas habite près de Bruxelles et Mirou le prend au passage. Le style de notre camion lui plait. Le sérieux de Johan Taveirne ne fait pas de doute. Tous deux discuteront d’une éventuelle collaboration à venir. Quelques mises au point avec Johan, quelques photos, et puis, c’est le retour sur Dolembreux. Le 13/07/07, Mirou se rend cette fois seul à Nevele. En train. Demain, c’est le jour J : le camping cam revient à Dolembreux. Johan est là pour accueillir Mirou à la gare. Petit souper léger et dodo dans le camion à Nevele. Le lendemain, on entame la description technique du camping cam. Tous ses secrets sont révélés par Johan. Il nous faut 8 heures pour venir à bout des explications. Epuisant ! Mais quel plaisir de savoir enfin comment va fonctionner notre maison pendant 3 ans. Au terme de cette journée constructive, retour à Dolembreux, où Jo attend Mirou avec quelques amis. Le temps est superbe, le barbecue est chaud et la bière est fraîche. Pour Joëlle, grande surprise : une tente de toit a été montée ! Elle en rêvait, mais ne pensait pas que ce soit possible. Quelle joie. Vivement que l’on parte faire notre « tour d’essai ». En ce qui concerne le camping cam, manquent principalement (qui seront installés au mois d’août) : le caoutchouc qui permettra le passage cellule-cabine, le deuxième réservoir de mazout, les pneus de secours, la décoration de la cellule et autres finitions. Cette décoration a été confiée à Pierre-Yves Jurdant, designer et avant tout ami, qui nous l’a très gentiment proposé. Le projet est en cours. On se réjouit de voir ce que ça donnera !LE 13/09/07. Depuis 2 mois, les choses ont fameusement évolué. Heureusement, me direz-vous, le départ étant fixé dans... 12 jours!!! Depuis notre retour de vacances, donc, le camping cam est reparti chez Johan Taveirne à plusieurs reprises; les aménagements finaux viennent seulement d'être terminés il y a quelques jours. Des améliorations devaient être apportées suite à notre tour d'essai et plusieurs travaux devaient être terminés: pose du second réservoir, fixation des roues de secours à l'arrière du camping cam, installation du convertisseur 24V/220V, ... Quelques réparations (déjà!) ont également dû être effectuées. Durant cette période, nous avons également rencontré Jean Claude, le patron du garage Kaket, spécialisé dans la préparation de véhicules 4x4. Diverses adaptations du véhicule ont été réalisées par ses soins: blindage du réservoir en plastique, ski de protection du carter, phares supplémentaires, coffres extérieurs,... JC et Mimie sont rapidement devenus des "intimes". Nous avons pu bénéficier de leur expérience réelle du terrain, notamment en Afrique, et de leurs compétences en matière de navigation. Et puis, on a aussi fait la fête ensemble! Au cours de cette période, le camping cam est passé dans les mains des mécanos du garage Mercedes-Benz Kalscheuer Liège pour une maintenance complète. Une équipe sympathique, compétente et efficace s'est affairée autour de notre véhicule. Cette maintenance a été totalement prise en charge par le garage Mercedes-Benz Kalscheuer Liège, qui nous a en outre fourni gracieusement un bel échantillon de pièces de rechange et l'outillage nécessaire pour notre périple. Enfin, la cerise sur le gâteau, le garage Mercedes-Benz Kalscheuer Liège a organisé un "pré-départ" dans ses établissements de Alleur ( Rue Haie Leruth, 2, 4432 LIEGE ). Le camping cam trône au milieu du show room pour quelques jours encore. Avis aux amateurs. C'est dans ses conditions que la presse écrite et orale a été contactée et que divers articles et interviews ont été réalisés. Une page spéciale "On parle de nous" a été rédigée, sous la rubrique "Divers". Enfin, après de longues semaines d'attente, les pneus offerts par Dunlop sont arrivés: 6 pneux neufs, dont 2 -dits de secours- seront placés verticalement à l'arrière du camping cam. Le montage des pneus a été effectué par le garage Etienne à Nandrin. Une nouvelle fois, l'accueil réservé à Mirou était extraordinaire. Le monteur lui a appris à changer les pneus (sans mauvais jeu de mots, c'est crevant!) et un kit de réparation a été gentiment fourni par le garage Etienne. La veille du pré-départ, PierreYvesJurdant, Pascal, Linda, Martine et Jo ont mis les bouchées doubles et ont terminés l'ensemble de la déco extérieure: un fameux travail, merci à tous! Le résultat final est visible ci-contre. Et bien, voilà... Cet article clôture le chapitre des transformations et adaptations de notre camping cam. Vous pourrez lire la suite de nos aventures dans les carnets de route à venir. A bientôt...
Plus de photos du camping cam? Cliquez ici. 3. La partie technique (Mirou, le 04/08/07) 3 A. Le porteur. Camion Mercedes 917 AK 3 B. La cellule. La structure. Les portes. Les fenêtres. L’électricité. Les points lumineux. L’eau – les sanitaires. Le chauffage.
Le boiler de marque Sigmar Marine, d’une contenance de 30 litres peut être alimenté par du 220V si la cellule est raccordée à une prise extérieure. Le réfrigérateur. La cuisson. La dînette. Les lits. Les rangements.
4. Les formalités administratives (Mirou, le 07/08/07) Acheter un camion en Allemagne, le transformer en autocaravane (c'est le terme officiel, bien qu’en Belgique on dise plus volontiers "mobil home", et en France, "camping car") et ensuite l'immatriculer en Belgique relève du défi. C'est faisable, bien sûr, mais il faut s'armer de patience et rester "zen" lorsqu'on est confronté aux abérrations de nos institutions belges, voire à l'incompétence de certains services... Ce camion est le premier véhicule que nous achetons à l'étranger. Une fois qu'il est payé, il convient de l'importer. Evidement, il n'est pas (ou en tout cas, "plus") immatriculé. On doit alors faire appel à un transporteur. Notre vendeur, Ronny, s’est chargé de l’importer pour nous. Il nous a alors remis une demande d’immatriculation sur laquelle il a fallut apposer une vignette de douane. Mais le moment d’immatriculer le véhicule n’est pas encore venu, loin de là. La deuxième étape a consisté à allonger le châssis du camion. Nous avons fait appel à un carrossier agréé par Mercedes (les établissements De Bruyker, à Erpe Mere). Il en existe semble-t-il, deux en Belgique (cette notion n’est pas formelle). Le carrossier nous a ensuite remis une attestation que nous devrons produire lorsque nous introduirons la demande d’agréation du véhicule (vide infra). Nous avons ensuite confectionné la cellule. Enfin, quand je dis « nous », il s’agit plutôt de notre désormais ami, Johan Taveirne. L’étape administrative suivante, la plus longue pour nous, consiste à introduire la demande d’agréation du véhicule au Ministère de la Mobilité et des Transports. Premier contact téléphonique... Et première prise de tête. L’ ingénieur que nous avons en ligne nous affirme que Mercedes doit produire une attestation concernant le freinage du véhicule : une autocaravane doit effectivement répondre à des exigences plus strictes qu’un camion. Il semble que pour l’Etat Belge, il soit plus important d’arrêter son mobil home de 9 tonnes que son camion de même tonnage (ou de 30 tonnes !), chargé d’essence... Passons. Nous contactons alors Mercedes Belgique, demandons le responsable du « département camions », qui nous signale que l’information que nous a fourni le Ministère est erronée ! Par ailleurs, il ne pourra jamais rédiger une telle attestation de freinage, puisque notre véhicule – ni aucun du même type- ne possède ce type de frein ! Nouveau contact avec le Ministère. Comme je narre cette histoire, tout à l’air de se passer rapidement. En réalité, il n’en est rien ! Les ingénieurs (au fait, il n’y a que des ingénieurs, au Ministère de la Mobilité et des Transports ?) sont difficilement (très difficilement...) contactables. « Ils sont en réunion », nous signale une secrétaire (ah bon, il y a des secrétaires... Je me disais, aussi !) Et les jours s’égrainent... Et puis enfin, après 146 heures de réunion, un ingénieur nous répond ! Le ton est sec, voire grossier ! « Vous n’aurez jamais d’agréation pour ce véhicule, il fallait vous renseigner avant ! » Et de raccrocher le téléphone... Evidement, ce triste sire doit être bien fatigué, à force de réunionner sans cesse : on peut comprendre un écart de langage, un petit excès d’énervement. Après moultes recherches, il semblerait qu’une loi, ancienne, stipule effectivement que les autocaravanes doivent répondre à des exigences de freinage strictes, mais que l’application de cette loi n’est effective que depuis... quelques semaines (ce dont se défend l’ingénieur mal embouché, mais que me confirme un de ces collègues, bien moins agressif). Mais ça n’arrange pas nos affaires ! Nous recontactons alors Mercedes. Le responsable précité, qui, je le découvre alors, devait sûrement avoir lui aussi de nombreuses réunions à son actif, me signale qu’il ne peut plus rien pour nous... Mais il me remets les coordonnées d’une autre responsable du département « camions », qui s’occupe spécifiquement des homologations ! Et là, le ciel sombre semble s’éclaircir. Cette dame, charmante, m’affirme qu’il est possible d’obtenir du Ministère le document tant attendu. Rencontre avec cette responsable, qui examinera le véhicule, en prendra les mensurations et rédigera un dossier officiel Mercedes pour le Ministère. A partir de ce moment, la durée des formalités est de plus ou moins 1 mois. Les réponses aux demandes introduites à titre privé, arrivent après 3, 4 ou 5 mois ! Trop de réunions au Ministère certainement ! Nous obtenons le fameux document dans les délais : un Procès Verbal d’Agréation à Titre Isolé. Tous les véhicules immatriculés en Belgique possèdent un PVA. Il s’agit d’un certificat fourni par le constructeur qui a introduit préalablement à la commercialisation du véhicule, la demande au Ministère. Elle est alors accordée pour la gamme complète. Si on apporte des modifications au véhicule, on doit, en théorie, redemander un PVA, à titre isolé cette fois. Mais... Et bien oui, il y a encore un « mais »... A la réception du document, quelle n’est pas notre surprise de constater qu’une erreur s’est glissée dans le PVA! Le travail de l’ingénieur, pré-mâché par la responsable de Mercedes, consistait à recopier, sans faute, les informations techniques du véhicule, et à demander à son supérieur hiérarchique, l’ingénieur chef du département, d’apposer sa signature pour le Ministre de la Mobilité et des Transports. Pas évident après 146 heures de réunion, d’accord ! Mais de là à faire fondre notre beau camping cam de 2 tonnes !!! Retour du document à l’envoyeur. Nouvelle attente. Et on ne peut pas rouspéter, ça risquerait de prendre encore plus de temps ! Mais quel manque de conscience professionnelle. Quel « je-m’en-foutisme » ! Quelle incompétence ! Mais si ça se passe comme ça au Ministère de la Mobilité et des Transports, pourquoi cela se passerait-il autrement au Ministère de la Justice ? Ou de la Santé ? Bien au delà de l’inconfort que nous a apporté cette expérience, se posent réellement d’autres problèmes, bien plus fondamentaux ! Nos dirigeants devraient peut-être s’interroger un peu plus. Mais il faut dire que, eux aussi, ils ont beaucoup de réunions ! Enfin... Il est temps maintenant de passer au contrôle technique. On présente alors le véhicule pour un premier contrôle administratif. On enverra alors la demande d’immatriculation à la DIV, on recevra ses plaques, on demandera une police d’assurance et on se présentera alors pour un contrôle technique classique. Enfin, quand je dis « classique », on va tout de même, en complément de l’examen de base, prendre toutes les mensurations du véhicule, et on sera particulièrement attentif au poids. Effectivement, il est important de respecter la prescription suivante : la masse à vide d’une autocaravane, tous pleins faits, ne peut pas dépasser 80% de la Masse Maximale Autorisée. Bon ! Et bien alors, en avant. Direction le contrôle technique. Mais au fait, comment fait-on pour rouler au CT sans plaque et sans assurance ? On prend la plaque d’un autre véhicule, on prévient l’assurance, et on y va, me direz-vous. D’accord ! C’est parti. Arrivés au contrôle technique quelle ne fût pas notre surprise de nous voir refoulés ! « Vous devez vous présenter avec les plaques du vendeur ( ! ) ou avec des plaques « garage ». Il n’y a pas de contrôle administratif à prévoir, tout sera fait dans le même temps ». Sic. Fort de nos déconvenues ministérielles récentes, je téléphone à 3 stations de CT différents pour être certain de ce que je dois faire. J’explique en détail l’origine du véhicule et la nature actuelle de son agréation. On me confirme les démarches. Re-présentation du véhicule dans un autre CT (le camion qui était à Nevele est revenu entre temps à Dolembreux), avec des plaques du garage Mercedes , et... nouveau refus ! Grrrrrr ! « Vous devez d’abords immatriculer le véhicule et puis seulement le présenter au CT » m’affirme-t-on ! J’ai beau argumenter, demander qu’on se renseigne, signaler que les cas présent est inhabituel,... Rien n’y fait ! Je me heurte à un mur d’incompréhension ! Il faudra se représenter une 3° fois ! Maintenant, seulement, le temps est compté. Nous partons dans quelques jours pour notre tour préparatoire. Fort heureusement, les formalités d’immatriculations sont réglées rapidement et le véhicule peut être représenté au CT. Il obtiendra son certificat « vert » sans problème, et, enfin, nous pourrons prendre la route des vacances ! Nous rions maintenant de ce « parcours du combattant », mais nous avons pesté et avons été par moment découragés. Enfin, nous pouvons considérer toutes ces formalités comme une épreuve préparatoire à ce qui nous attend en voyage, puisqu’il paraît qu’il faut parfois s’armer de patience et de courage ! Mais tout de même, les administrations belges... !
Les formalités ayant trait à l'obtention du carnet de passage en douane figurent dans la rubique Préparatifs. Vous pouvez y accéder en cliquant ici. |