BALLADE A QUATRE |
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Séjour du 27/04/08 au 04/05/08
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Population : |
7 775 065 habitants (est. 2002) |
Densité : |
31.62 hab./km² |
Superficie : |
245 860 km² |
Capitale : |
Conakry |
Principales villes : |
Kankan, Labé, Nzerékoré |
Pays voisins : |
Guinée Bissau, Côte d'Ivoire, Sénégal, Mali, Liberia, Sierra Leone |
Point culminant : |
Mont Nimba 1 752 m. |
Monnaie : |
Franc guinéen |
Langue(s) parlée(s) : |
Fulani, Maninka, Susu, Kissi, Kpelle, Toma |
Langue(s) officielle(s) : |
Français |
Fête nationale : |
2 octobre |
Statut : |
République |
Pour visualiser notre parcours avec précision, cliquez sur le lien ci-dessous:
Trajet effectué durant ce séjour
(fichier KMZ Google Earth)
(Sa visualisation nécessite que vous téléchargiez et installiez Google Earth)
Le récit détaillé est disponible en cliquant ici
En début de matinée, nous quittons le magnifique champs de manguiers dans lequel nous bivouaquons depuis 2 jours. Nous atteignons la frontière guinéenne en fin de matinée. Les formalités sont effectuées de manière scrupuleuse mais très correcte. La route est en bon état. On nous avait pourtant annoncé le contraire… Nous croisons beaucoup de militaires, mais sommes peu arrêtés. Après une centaine de km, nous quittons le goudron et nous engageons sur une piste qui longe le fleuve Niger pour bivouaquer.
Le lendemain, en début d’après-midi, nous reprenons la route de Kankan. Un goudron en excellent état. Pourtant, après quelques dizaines de kilomètres : « BANG ! » Une détonation terrible et le camion vacille. Pneu arrière droit éclaté… 4.30 heures pour le changer : on s’améliore ! Il faut dire qu’ici, le pneu avait déjanté tout seul... Le travail se termine alors qu’il fait nuit noire. Les filles et Jo en ont profité pour faire leurs devoirs et ont bien avancé. Nous rallions Kourroussa où nous décidons de bivouaquer.
Sur place, nous interrogeons un pompiste pour savoir s’il est possible de remplir notre bidon d’eau : pas d’eau courante ici. Un quidam bien sympathique propose de nous emmener nous ravitailler à une fontaine située à l’entrée de la ville. Il monte dans le véhicule. 5 minutes plus tard, nous sommes à l’endroit : un abreuvoir pour le bétail, à l’écart de la cité. Pendant plus d’une heure, nous pompons (à la main…) l’eau dans un bidon de 10 litres, que nous versons dans un entonnoir de fortune (une bouteille d’ 1.5 litres coupée et raccordée à un bout de tuyau) raccordé à notre réservoir. Assez fatiguant…
Nous reconduisons notre compagnon au centre-ville et garons le camping cam dans une ruelle sablonneuse. De nombreux militaires sont présents à Kourroussa. Nous apprenons qu’un ministre loge cette nuit dans la ville et que les militaires patrouillent toute la nuit. Quelques soldats se dirigent vers notre véhicule. Il est presque minuit.
Jo et ami rejoignent les filles qui dorment à l’arrière tandis que je descends pour rencontrer les hommes. Ils sont complètement saouls et la discussion est difficile ! Ils me demandent tous les papiers du véhicule, nos passeports, nos extraits de naissance,… La totale, quoi ! Ils me signalent qu’ils doivent immobiliser le camion pour je ne sais quelle raison. Mais avant cela, ils doivent fouiller le véhicule de fond en comble ! J’ai beau expliquer que tout le monde dort, rien n’y fait. Je dois être un espion à la solde des occidentaux !!! VERIDIQUE !
Toute tentative de raisonnement logique est vaine. Je suis fatigué et ils m’énervent. Je reste cependant très calme et demande à voir le commandant de la brigade. Il dort. Mais les soldats appellent leur supérieur, responsable de la patrouille nocturne. Il a moins bu que les ploucs (ou il est un brin plus cérébré, je ne sais pas) et leur explique que je ne suis pas un espion mais un touriste ! Je lui propose d’envisager la fouille du véhicule demain, lui promettant de ne pas m’enfuir la nuit. Finalement, pas besoin de fouille. Tous nos papiers sont en règle, cela suffit à le rassurer.
Nous nous séparons gentiment, et je file rejoindre la famille dans le camping cam. Tout le monde dort. Journée éprouvante…
Le lendemain, nous empruntons une route particulièrement dégradée qui traverse cependant des paysages très beaux, verdoyants, devenant de plus en plus accidentés. Nous souhaitons atteindre des chutes d’eau renseignées sur la carte routière. Nous nous voyons déjà nous baigner avec les chiens dans un cadre magnifique, isolés de tout… Mais il s’agit en fait d’une retenue artificielle qui permet d’alimenter une petite centrale électrique. Nous sommes reçu par un soldat (qui n’a de soldat que le nom) qui vit sur place avec sa petite famille. Il est chargé de la surveillance du site sous contrôle militaire. Il nous explique qu’à cette époque, l’eau manque et que peu de cascades sont encore alimentées. Dommage… Par ailleurs notre plouc est plutôt effrayant, limite agressif (peut-être un peu imbibé). Nous quittons la place sans demander notre reste. Pas de baignade pour nous aujourd’hui.
Il n’y a pas de possibilité de quitter l’axe routier pour bivouaquer : pas de piste latérale (les villages longent la route), la végétation est dense et, le plus souvent, nous sommes coincés entre le précipice à gauche et la montagne à droite. C’est finalement dans le petit village isolé de Kouroufimba que nous faisons halte. Nous interrogeons le chef qui accepte volontiers que nous nous arrêtions derrière sa maison, à une centaine de mètres en contre-bas, pour passer la nuit.
Nous quittons Kouroufimba le lendemain vers 11.30 heures. La route est toujours en piteux état mais les paysages sont superbes. Nous prenons la décision de ne pas rallier Conakry et remontons vers le nord du pays pour traverser le Fouta Djalon. Nous atteignons l’altitude de 1351 mètres. Les paysages sont verdoyants et la végétation est très dense. Il est impossible de s’arrêter au bord de la chaussée étroite, qui est cependant en meilleur état que la nationale que nous avons quittée.
Nous atteignons Labé en fin d’après-midi, sous une pluie battante et par un froid de canard : le thermomètre affiche 18.5°. Glaglagla… Les filles sont sous une couverture dans le camion et nous avons remis les polars.
Nous rallions le campement Tata et retrouvons … Fred ! Fred qu’on a rencontré au Burkina, revu au Mali est maintenant en Guinée. Le confort du campement est assez spartiate : pas d’eau courante, pas d’électricité la journée. Mais le cadre est sympa et le patron, très accueillant. Nous pouvons bivouaquer sur le parking du campement si nous soupons au resto.
Fred nous quitte le lendemain matin alors que nous passons 2 jours de plus au campement Tata. Les filles font la connaissance de Fredéric, un jeune garçon en vacance avec ses parents (des français expatriés vivant depuis 6 mois à Conakry). Bien qu’il soit un peu plus âgé qu’elles, le courant passe tout de suite entre les 3 gosses.
Nous quittons la place samedi 03/05. Nous poursuivons la traversée du Fouta Djalon pour rallier la frontière sénégalaise. 300 km piste nous attendent. Le début est plus ou moins difficile : pas mal de fosses et de bosses sur cette latérite mal entretenue. Nous enchaînons les cols avant de rallier la plaine. La verdure dense du Fouta Djalon laisse bientôt la place à un relief plus rocailleux. Et le thermomètre remonte au fur et à mesure que nous descendons : la fraîcheur de Labé laisse bientôt la place à une chaleur lourde et étouffante. Le contraste est surprenant.
La suite du parcours est très « cassant ». Nous effectuons la deuxième moitié du parcours le dimanche. Nous avançons vraiment très lentement et ça secoue énormément. Par ailleurs, la température est élevée : le thermomètre atteint 44° (toujours à l’ombre, il va de soi) ! Le trajet est assez pénible.
Nous atteignons Sambaïlo en fin d’après-midi. Nous y effectuons les formalités douanières de sortie de la Guinée. Tous nos interlocuteurs sont très sympa et nous reprenons la piste rapidement. Nous nous arrêtons un peu plus loin dans la brousse, avant de franchir la frontière sénégalaise, à côté d’une concession. Nous interrogeons les paysans pour demander l’autorisation de bivouaquer à proximité de leur demeure. Personne ne parle français. Mais tout le monde semble d’accord.
Une fois de plus, nous passerons la nuit entre deux frontières.