BALLADE A QUATRE
Lola, Luciole, Jo et Mirou Autour du Monde



Mauritanie

 

Séjour du 08/11/07 au 18/11/07

Séjour du 11/06/08 au 13/06/08

Récits détaillés

 

1. Séjour du 08/11/07 au 18/11/07

2. Séjour du 11/06/08 au 13/06/08

 

1. Séjour du 08/11/07 au 18/11/07

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Jeudi 08/11/07
1° jour en Mauritanie, 44 jours depuis le départ
Bivouac à Bou Lanouar ( N21 17.772 W16 31.726             Alt. 40 m )
Km au compteur : 42692 ( 154 km effectués ce jour,  5587 km depuis le départ )

Les formalités douanières du coté marocain sont effectuées en 2 heures. Pendant ce temps, Jo assume parfaitement sa tâche d’enseignante. La barrière s’ouvre et nous pénétrons dans le « Territoire Désolé ». +/- 10 km de piste à parcourir avant de retrouver un goudron. Dans cet endroit, pas de règle, pas de loi, pas de juridiction ou de police. Juste quelques carcasses de véhicules. Ah non, il y a aussi une faune de vendeurs (louches, il va sans dire…) de voitures. Sensation bizarre éprouvée dans cet endroit où on n’a pas vraiment envie de crever (dans tous les sens du terme…)

Les formalités du coté mauritanien ne durent qu’une heure. Mais déjà, la différence entre les pays est marquée : les postes de police, gendarmerie et douane sont des cahutes branlantes en bois. Et l’accueil n’est plus marocain… Tout se passe néanmoins de manière cordiale.

Lola a suivi son cours de français au Maroc et celui de math, en Mauritanie…

Nous empruntons la route de Nouhadibou, ville située également sur une péninsule. Les contrôles de police, gendarmerie et douane (jamais groupés, bien sûr, ce serait trop facile…) sont nombreux. Les demandes de cadeaux aussi ! Mais nous ne cédons pas. Et nous passons sans grosse difficulté. Nouhadibou est peu accueillante. La ville est sale, délabrée. Ne parlons pas de l’état des voitures… Nous cherchons une banque pour changer de l’argent (pas de distributeurs automatiques et impossible de retirer de l’argent au guichet : seul le change est possible.) Les taux pratiqués sont très variables. Nous retiendrons qu’un euro vaut 350 ouguiyas.

Après avoir changé quelques euros, nous cherchons, sous une chaleur écrasante, un camping. On voudrait se poser un jour ou deux. Mais rien ne nous attire ici. Le premier contact avec la « grande ville » mauritanienne est plutôt moyen… Pour nous six.

Nous achetons quelques pains, des mandarines et une hache (une petite hache de m… qui va casser dès qu’on va l’utiliser, mais bon…) et nous quittons l’endroit, direction Bou Lanouar. 70 km et une dizaine de contrôles police/gendarmerie/douane (redoutés par Jo, on ne sait pourquoi) nous séparent de cette cité. Nous l’atteignons sans encombre. Là, notre impression sur le pays est différente. La population très pauvre est accueillante. Demandeuse (ce qui est normal quand on compare leur niveau de vie au nôtre…), mais sans exagération. On ne se sent plus « étouffé ». Les rues de sable délimitent des parcelles sur lesquelles sont plantées des habitations sommaires de bloc, de bois et de tôle. Les chèvres côtoient les enfants dans la rue. Les dromadaires se reposent, couchés à coté de quelques vieux Land Defender. En Mauritanie, 8 habitants sur 10 sont des Maures dont la plupart sont métissés de Noirs. La différence avec le Maroc est nette !

Nous bivouaquons devant une auberge où nous dévorerons le meilleur poulet rôti/frites que nous ayons mangé depuis de nombreuses années. Notre hôte nous propose de patienter une heure avant de manger. Mais, le temps pour lui d’aller chercher le poulet, le tuer, le préparer, le cuire, et le servir, 3 heures se sont écoulées. Mais ça valait la peine ! Pendant cette attente, nous avons joué, chanté et dansé avec des enfants du village. Vraiment chouette…

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Vendredi 09/11/07
2° jour en Mauritanie, 45 jours depuis le départ
Bivouac dans le désert entre Bou Lanouar et Nouakchott (N18 41.356 W16 07.061            Alt.5 m)
Km au compteur : 43018 ( 326 km effectués ce jour, 5913 km depuis le départ )

Nous voulons rallier Choum, sur le plateau de l’Adrar à l’est du pays. Une piste sablonneuse permet de rejoindre cette ville au départ de Bou Lanouar. Elle longe la voie de chemin de fer sur laquelle circule le plus long train du monde. Nous hésitons à emprunter cette piste, n’étant pas encore convaincus des performances de notre camping cam.

A la fraîche, je me rends à pieds jusqu’à la voie de chemin de fer, histoire d’y voir un peu plus clair. En traversant le village qui se réveille, je prends conscience, peut-être pour la première fois depuis le départ, de l’extraordinaire chance que nous avons d’être ici, de rencontrer ces gens, de voir ces décors… Quel choc…

Au bord de la voie, je trottine vers Choum sur 2-3 km  et mesure les difficultés qui nous attendent : par endroits, des débris laissés lors des travaux de réfection jonchent le sol, à d’autres, la piste disparaît et il est nécessaire de croiser la voie et de la longer sur son versant nord truffé de mines… Mes hésitations se transforment en certitude : nous n’emprunterons pas cette piste pour rallier Choum.

Nous quittons Bou Lanouar en début d’après midi, après avoir déguster LA fameuse salade tomates/concombres de Jo, et empruntons la route de Nouakchott, qui nous mènera à la capitale après 390 km. Une longue et monotone route toute droite (un très beau goudron qui a l’air tout neuf) avec du sable à gauche et du sable à droite (sans mines). Du sable à perte de vue. Le vrai désert….Et avec le vent qui souffle en rafale, le sable s’insinue partout. Partout, partout.

On croise de temps à autre quelques habitations regroupées en « villages » très sommaires. On peut également voir beaucoup de pneus usés dressés au bord de la route (au Maroc, c’était des petits tas de pierres qui bordaient les routes). Nous apprendrons de la bouche d’un auto-stopper local que ces pneus délimitent des parcelles achetées bien cher à l’Etat par des particuliers. En plein désert, je vous demande… L’Etat vend tout, ici. « Si tu vas avec ta voiture chercher un sac de sable dans le désert et qu’on le voit à un contrôle, tu dois le payer » !!!

Vers 23 heures, tout le monde dort dans le camping cam et nous sommes à 60 km de notre destination. Je décide de m’arrêter. Arriver en ville en pleine nuit n’est certainement pas une bonne idée. Déjà que rouler la nuit etc, etc… Je bifurque sur une piste qui doit mener à l’océan tout proche et m’arrête pour bivouaquer quelques dizaines de mètres plus loin.

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Samedi 10/11/07
3° jour en Mauritanie, 46 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott (N18 06.156 W15 59.831             Alt. 6 m)
Km au compteur : 43093 ( 75 km effectués ce jour, 5988 km depuis le départ )

Nuit calme pour tous. Même pour Waha (prononcé Warha) qui a eu droit hier à sa petite gastro aussi. Elle n’a plus vomi ni chier dans notre maison roulante cette nuit, et nous en sommes tous très heureux.

Je quitte seul le camion et m’engage sur la piste, direction l’océan. Pendant ce temps Jo dort, les filles réveillent leurs poupées (ça, c’est une affaire ! A raconter une prochaine fois !), et Chris et Waha discutent ! J’arrive assez vite à un village de pêcheurs et décide de longer l’océan. Je découvrirai sur la plage 2 énormes coquillages (comme ceux qu’on voit toujours dans les boutiques de souvenir) que je rapporterai aux filles, qui sont enchantées.

Nous prenons la route assez rapidement. Chris, qui a reçu un visa de 3 jours seulement à la frontière, voudrait quitter le pays rapidement. Il reste réservé sur l’intérêt touristique de la Mauritanie. Il prendra un taxi ou un bus à Nouakchott pour se rendre jusqu’à la frontière du Sénégal. Nous chargeons 2 auto-stoppeurs locaux, ouvriers sur un chantier dans le désert. Ils sont employés par des Russes qui recherchent du pétrole dans le coin…

Nous arrivons rapidement à Nouakchott, dépassons l’Auberge Sahara où nous nous rendrons plus tard et menons nos amis Chris et Waha à la station de taxis.

Les adieux sont rapides mais intenses. Merci Chris pour ces 12 jours passés ensemble. Tu nous as apporté le calme et la sérénité dont nous avions besoin pour entamer notre grand voyage. Nous vous souhaitons, à toi et à Waha, le meilleur et espérons tous les 4 vous revoir rapidement !

Retour à l’Auberge Sahara, tenue par un français expatrié. Nous garons le véhicule devant la cour. Cette petite auberge tout confort (il y a même Internet Wifi, ce qui est unique ici !) est fréquentée par un nombre important de voyageurs ce jour, dont certains que nous avons déjà aperçus antérieurement. Nous y resterons 1 jour ou 2, pour faire la lessive (on a testé le « bac à kayac » rempli d’eau, de savon et de linge sale pendant qu’on roule et ça marche, mais on n'a pas encore le programme rinçage...), se laver convenablement ( !), mettre le site à jour, faire un entretien du véhicule, et… se reposer !

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Dimanche 11/11/07
4° jour en Mauritanie, 47 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott (N18 06.156 W15 59.831             Alt. 6 m)
Km au compteur : 43093 ( 0 km effectué ce jour, 5988 km depuis le départ )

Peu de choses à raconter. Il fait chaud (40°) et nous nous sommes reposés toute la journée. Nous avons profité de la connexion internet WIFI pour adresser des mails, commencer à mettre le site à jour et utiliser Skype pendant plusieurs heures ! C’est vraiment gai et la web cam apporte une dimension supplémentaire.

Les filles ont déballés leurs joujoux au milieu de la grande tente située dans l’enceinte de l’auberge et y ont passé l’après-midi. Elle ont rencontré Fatma, une petite demoiselle dont la maman travaille à l’auberge (croyons-nous, mais ce n’est pas toujours clair…) et ont copiné. En soirée, elles sont revenues en hurlant au camion : « maman, papa, regardez ! » Des gamins du coin ont arraché 2 jeunes chiots -d’un jour ou 2 de vie à peine- à leur mère et ils sont venus les exhiber fièrement aux filles. Scandalisée, Jo est intervenue, tentant d’expliquer aux gamins le risque vital pour les petits animaux. Evidement, autant chanter Malbrouck en mauritanien… La vie et la souffrance des animaux n’ont pas la même valeur, ici. Ce que l’on peut comprendre (sans pour autant l’admettre) au vu du niveau de vie et de souffrance de la population humaine. Mais qu’est-ce que les autochtones peuvent frapper leurs ânes pour les faire avancer !!! C’est très choquant au départ. Et même à l’arrivée d’ailleurs ! Les chiens sont par ailleurs mal aimés (comme c’était le cas au Maroc, à la différence des chats).

Mais bon, de là à fermer les yeux. Alors, Joëlle n’écoutant que son grand cœur, décide de replacer les chiots dans une tine proche du camping cam, espérant que la mère viendrait les rechercher pendant la nuit. Nous verrons demain…

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Lundi 12/11/07
5° jour en Mauritanie, 48 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott (N18 06.156 W15 59.831             Alt. 6 m)
Km au compteur : 43093 ( 0 km effectué ce jour, 5988 km depuis le départ )

A 7 heures, Lola était bien sûr levée et habillée pour aller voir ce qu’il était advenu des chiots. Elle revient dare-dare au camping cam pour nous annoncer qu’ils sont toujours là, tremblotants et tout froids. Bon, ben quoi, maintenant ?

Evidement, on récupère les chiens… On vide un pot de Nésivine et on l’utilise comme biberon : on leur donne du lait coupé à l’eau et on prévient les filles qu’à ce régime là, il n’est pas sûr qu’ils s’en sortent… Elles semblent en avoir bien conscience. J’ai l’impression que leur rapport à la mort, du moins celle des animaux, est modifié depuis notre départ : elles ont vu tant d’animaux morts au bord des routes… On s’était déjà fait une réflexion similaire il y a quelques mois, comparent les enfants vivant à la ville à ceux vivant à la campagne. Les réactions que les premiers ont par rapport à la mort des animaux sont différentes que celles des seconds. La mort est plus « banalisée » peut être parce qu’elle est plus fréquemment rencontrée (bon, je m’arrête là, Jo dit que je commence à faire de la philosophie…)

Quoi qu’il en soit, on les nourrit et inch Allah. C’est vrai qu’ils sont attachants ses petits machins… Nous avions bien pensé qu’un chien dans le camping cam, c’était sympa. Mais de là à en avoir 2…

Nous sommes aller manger à midi dans un petit resto en face de l’auberge. C’est un resto très modeste : une petite pièce avec 2 tables rondes, 8 chaises en plastique et un frigo. 2 grandes marmites sont posées sur le sol face auxquelles  la patronne plantureuse est assise sur un minuscule tabouret. Nous avons le choix entre riz de poissons et riz de viande. Pour boire, eau plate ou bissab (jus de fruit de couleur rouge, sucré, servi en bouteille de récupération : c’est assez bon). Il n’y a pas de cuisine, tout est préparé à l’avance devant le resto et la vaisselle (en plastique et en fer) est lavée dans une bassine à l’extérieur. Le prix du plat, pour les toubabs (blancs) que nous sommes est de 200 ouguiyas (60 cents d’euros). Et c’est délicieux…

La journée se poursuit, chaude et peu animée. Les filles se font de plus en plus de copines et s’amusent bien ici. Nous allons encore rester une nuit… Et on retourne au resto demain ! Soyons fous !

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Mardi 13/11/07
6° jour en Mauritanie, 49 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott (N18 06.156 W15 59.831             Alt. 6 m)
Km au compteur : 43093 ( 0 km effectué ce jour, 5988 km depuis le départ )

Les cours de Lola se passent plutôt bien. Elle est studieuse et appliquée. Lucile, par contre est plus dissipée. Nous décidons de lever un peu le pied en ce qui la concerne. Pendant les cours, je suis chargé de quelques missions : trouver un substitut de lait maternel et un biberon pour Maury et Tany (ils sont trop petit pour supporter le lait de vache), poster le courrier pour l’EAD, terminer l’envoi de l’article à la revue Camping et Loisirs (les photos envoyées par mail, c’est l’enfer… Plus d’une heure et demi par photo, et il y en a 15 !!!), et effectuer la maintenance des 5000 km du camion.

Je pars à pieds vers le centre-ville. Nouakchott est assez étendue et il y a peu de choses à y voir sur le plan touristique. Par contre, on peut observer une foule de choses surprenantes…

L’état des voitures est souvent catastrophique : des bosses, des bosses et encore des bosses, les ailes et parfois les portières arrachées, pas de phares, pas de pare-brise,… Les camions, de vieux Mercedes 911 pour la plupart, sont dans le même état. A coté de cela, on croise de gros 4x4 climatisés appartenant aux « riches patrons ».

Le quartier chic que je traverse est également très surprenant : les grosses propriétés isolées par de hauts murs sont plantées au milieu de dépotoirs. Les propriétaires, lorsqu’ils quittent leur maison, doivent enjamber les tas de crasse et slalomer entre les immondices. Etonnant. A coté de cela, bien sûr, des habitations modestes et, surtout, des cabanes de bois, de tôle, et des tentes nombreuses. Comme dans la plupart des pays pauvres, la richesse côtoie la misère, la couche sociale intermédiaire paraissant bien peu épaisse…

Le « SMIG » est de 60 euros par mois. Beaucoup n’y ont cependant droit. Bon nombre d’ouvriers touchent 30 à 40 euros. Et ils doivent s’estimer heureux de pouvoir travailler… On ne peut que se sentir mal à l’aise avec tout ce fric que l’on étale quand on est touriste… Et on comprend les « T’as pas un cadeau, t’as pas quelque chose ? » Nous avons cependant l’impression d’être moins sollicités qu’au Maroc.

Poursuivant ma balade, je suis arrivé à ce que j’appellerai « le carrefour des handicapés ». De nombreux paralytiques (ou pseudo-paralytiques) y sont présents, slalomant entre les voitures (et je vous prie de croire que la circulation est dangereuse !) avec leur chaise roulante, seuls ou poussés par des aveugles… Il y a même un paraplégique qui se traîne couché par terre au milieu de la route, tendant la main aux automobilistes. Et ces derniers sont nombreux à donner une pièce !

Comme tout est différent de chez nous. Je ne parle pas de l’extrême pauvreté, qui est aussi bien présente en Belgique, mais de sa « visibilité ». Peut être le climat y est-il pour quelque chose? Etant entendu qu’il y a évidemment bien plus de personnes démunies ici !

Et nous, on s’occupe des chiens… C’est fou, ça…

Je rempli donc scrupuleusement ma première mission et revient avec lait maternisé (pour humains…) et biberon. Maury et Tany ont l’air en forme, espérons que  ça continue… J’ai aussi posté le courier. Pour ce qui est des autres missions, on verra… demain. Ben oui, finalement, on reste une nuit de plus. Mais demain, on part !

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Mercredi 14/11/07
7° jour en Mauritanie, 50 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott (N18 06.156 W15 59.831             Alt. 6 m)
Km au compteur : 43093 ( 0 km effectué ce jour, 5988 km depuis le départ )

La maintenance du camion est faite. Pas grand chose, en fait. Mais pour moi, c’est déjà beaucoup : après les 5000 km parcourus, un graissage du châssis, un nettoyage des filtres à air et mazout (beaucoup de sable dans le premier et risque d’eau dans le pré-filtre/décanteur à mazout) et les mises à niveaux sont nécessaires. C’est tout. Mais ça m’a pris toute le matinée… Pendant ce temps, les cours sont donnés à Lo et Lu a disparu avec ses nouvelles copines.

Dîner dans notre resto favori (toujours les 2 mêmes plats, toujours aussi bons). En début d’après midi, passage chez DHL pour envoyer un CD de photos à William, le rédacteur en chef de Camping et Loisirs, les tentatives répétées de mailing se soldant à chaque fois par un échec. 44 euros pour envoyer 1 CD !!! Les locaux ne doivent pas souvent faire appel à DHL… Je retourne à la poste avec mon CD : l’envoi recommandé me coûtera 800 Ouguiyas (un peu plus de 2 euros). C’est moins sûr et plus lent que DHL, apparemment. S’il n’arrive pas dans un délai raisonnable, on pourra toujours se rabattre sur eux.

Dans le courant de l’après-midi, je fais l’acquisition de plaques de désensablement qu’un mauritanien chargeait dans sa voiture pour aller les vendre au marché. Il s’agit d’anciennes plaques en aciers de 160 cm x 50 cm, trouées, qui s’emboîtent les unes dans les autres et qui étaient initialement destinées à revêtir le sol des terrains d’aviation américains durant la dernière guerre. Ces plaques sont devenues difficile à trouver chez nous (je n’y étais pas arrivé), et coûtent très cher. Oli avait vu juste : on les trouve plus facilement ici. Et à un prix beaucoup plus démocratique : elles nous coûterons 6 euros au lieu de 100, voire 150…

Nous passons également faire des « grandes courses » dans un super-marché local : il est temps de nous réapprovisionner malgré les repas régulièrement pris au resto. Ce soir nous retournerons d’ailleurs manger dans une « pizzeria / fast-food » locale où nous avons déjà soupé hier, à proximité de l’auberge. Je reprendrai un cheeze burger, comme hier. Mais Quick et Mac Do n’ont qu’à bien se tenir ! Ici, les cheezes, c’est : un vrai petit pain avec, dedans, de la salade, des oignons, un steack haché, du fromage, une omelette, des frites et de la sauce ! Les filles prendront un poulet grillé/frites. Ca c’est un « fast food », hein ? Par contre, il n’a rien de « fast », mais ça, on s’en doutait !

Mais alors, on n’est pas encore parti ? Ben, non… Mais demain…

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Jeudi 15/11/07
8° jour en Mauritanie, 51 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott (N18 06.156 W15 59.831             Alt. 6 m)
Km au compteur : 43093 ( 0 km effectué ce jour, 5988 km depuis le départ )

Les filles, en jouant hier, ont bouché l’évacuation du lavoir (un bac de ciment dans la cour de l’auberge). Herman, le patron, et moi avions essayé de la déboucher, sans succès. Nous étions arrivé à la conclusion qu’une balle de plastique s’était coincée dans la tuyauterie qui doit faire un coude un mètre plus loin, sous un bac de douche situé derrière le mur. Nous avions décidé de démonter la douche ce matin pour y voir plus clair.

A 8 heures, me voilà donc au travail. Après avoir cassé le béton et dégagé le bac, je démonte la tuyauterie et retrouve effectivement une balle et un coquillage coincés. Remontage, fixation du bac, nouveau béton. Mais ça m’a encore pris toute la matinée.

L’après midi est consacrée à la fixation des plaques de désensablement au châssis du camion : l’achat de boulons et d’écrous dans une quincaillerie et le passage chez un forgeron pour confectionner des pattes en acier prendront la moitié du temps, la fixation proprement dite, l’autre moitié. Le travail des forgerons est impressionnant. Je n’étais jamais entré dans une forge en activité auparavant. Ici tout se fait à la main, pas de machine pour plier, écraser ou même alimenter le feu : un jeune active un soufflet non-stop…

Pendant ce temps, les filles sont parties jouer chez des copines. Fati et Defa, les deux sœurs de 19 et 13 ans et leur cousine Mariam, s’occupent d’elles à merveille. Elles reviennent en fin d’après midi et demandent pour repartir aussitôt : leurs copines vont leur offrir des glaces ! Ce n’est pas encore aujourd’hui qu’on va partir !

Nous les laissons repartir ½ heure… et elles reviennent 2 heures plus tard, vers 20 heures. Elles sont accompagnées par leurs amies et demandent pour dormir chez elles. Nous leur donnons une douche puis les conduisons chez leurs hôtes. On nous invite à entrer. Nous rencontrons la maman et apprenons que la famille est en deuil : le papa vient de décéder il y a une quinzaine de jours. La famille et des amis sont présents pour soutenir la veuve et ses enfants. Les discussions vont bon train, les femmes parlant dans un salon à l’étage et les hommes, au rez. Nous sommes accueilli avec beaucoup de gentillesse et on nous propose de souper. Nous acceptons avec grand plaisir, après s’être assurés que notre présence ne les indisposait pas dans ces circonstances difficiles.

Joëlle revient au camping cam quelques minutes. Pendant ce temps, on me demande si nous allons manger à table. Je réponds que nous ferons exactement comme eux. Puisque nous avons choisi de suivre leur exemple, la maîtresse de maison m’invite alors à rejoindre les hommes en bas. C’est là que je mangerai, dans un grand salon joliment décoré. Joëlle mangera en haut, avec les femmes et les enfants. Une nappe a été tendue sur le sol à coté de laquelle nous nous asseyons en tailleur après s’être lavé les mains dans une vasque que l’on nous présente. On apporte le plat : un couscous maure. Nous mangeons avec la main droite, dans très un grand plat commun, sans couvert et sans se servir de la main gauche. Tout une technique… Il faut faire une boulette de couscous avant de la mettre en bouche. Mais c’est chaud… Je suis très maladroit au début (Jo aussi !) et j’en mets autant par terre que dans ma bouche sous le regard amusé des convives (mais à aucun moment, on ne se moque de moi : l’ambiance est détendue et mes hôtes m’ont mis très à l’aise). Mes voisins arrachent quelques morceaux de viande du crâne de mouton qui trône au milieu du plat et les déposent devant moi. C’est délicieux. Des saveurs tout à fait différentes que les couscous que nous avions déjà mangés. Pour Jo comme pour moi, certainement notre meilleur couscous !

Pendant le repas, nous parlons de la situation politique belge, qu’ils connaissent parfaitement bien, de notre voyage, de la famille. Quelle soirée extraordinaire. Quelle chance nous avons eue. Quel accueil… dans une famille en deuil ! Merci, merci, merci encore. Nous quittons la maison vers 23 heures, abandonnant les filles fatiguées et heureuses.

Retour au camping cam. Les chiots n’ont pas été en forme aujourd’hui. Et Jo constate la présence de signes de déshydratation nette. Ils acceptent difficilement le biberon. Nous émettons des craintes sur leur avenir à très court terme…

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Vendredi 16/11/07
9° jour en Mauritanie,  52 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott (N18 06.156 W15 59.831             Alt. 6 m)
Km au compteur : 43093 ( 0 km effectué ce jour, 5988 km depuis le départ )

Une nuit difficile… Plusieurs réveils furent nécessaires pour essayer de faire boire les chiens. On se croirait revenus 7 ans en arrière ! Mais ce matin, Maury et Tany ont l’air plus en forme. L’eau de riz mélangée au lait maternisé (plus une pointe de bicarbonate et un dixième de Motilium) administrée pendant la nuit semble avoir été bénéfique. On peut remercier Jo qui s’investit à 200% ! L’instinct maternel tout de même…

Lo et Lu reviennent vers 8 heures. Lo entame ses cours et Lu redisparait illico avec sa brosse à dent chez ses copines. Elle n’en reviendra qu’à midi. Elle nous demande alors si elle peut rester ici en Mauritanie pendant que Lo , Jo et moi faisons le tour du monde. On la reprendra dans 3 ans… Et hop, elle repart.

Peu de temps après, Lo qui a terminé ses devoirs hebdomadaires, la rejoint. Nous avons par ailleurs rendez-vous vers 13.30 avec un des convives d’hier soir qui connaît du monde à la frontière Mauritanie/Sénégal. Cette frontière est parfois difficile à passer quand on est Toubab (de « tout blanc » en peul). Il paraît que dès que l’on arrive à proximité de la frontière, on est assailli de demandes de guides, passeurs et autres transitaires. S’y retrouver sans eux dans les formalités est bien difficile, les demandes de bakchich sont incessantes. Evidement, si on fait appel à leurs services, eux-mêmes se sucrent sur notre dos. Connaître quelqu’un est donc extrêmement intéressant.

Nous arrivons au moment de la prière. On nous invite à entrer. Evidemment, après la prière, on mange ! Et, une nouvelle fois, nous sommes conviés à partager le repas de midi… Un délicieux riz de poissons, suivi du thé servi après une courte sieste selon le rituel classique (3 thés consécutifs, du plus fort au plus doux) … Décidément, j’aime ces coutumes…

Au cours du repas, on me communique les noms et coordonnées de contacts à la frontière, me remettant une lettre de recommandation. Nous ne devrions pas avoir de soucis… Nous apprenons par ailleurs que le bac qui franchit le fleuve Sénégal à Rosso (le fleuve fait office de frontière) est hors service actuellement et que les transferts reprendrons seulement demain. Nous avons bien fait d’attendre… Il existe bien sûr d’autres postes frontières, notamment celui du barrage de Diama, 80 km à l’ouest, proche de l’océan et de Saint Louis. Les tentatives d’extorsion d’argent y sont moindres (quoique ça commence à devenir similaire) mais la piste qui y mène n’est pas toujours aisée et les mauritaniens à qui nous avons parlé de cette alternative  sont unanimes : mieux vaut prendre le goudron (les voyageurs sont moins catégoriques et leurs avis sont partagés…) La question ne se pose plus pour nous de toute façon : nous passerons par Rosso !

Après ce délicieux repas, Jo et moi quittons nos amis. Les filles restent auprès d’eux. Nous en profitons pour flâner en amoureux dans la ville. Nous allons, entre autres, voir la grande mosquée. Nous interrogeons un jeune homme qui nous semble y occuper une fonction ( ?) Bien qu’un autre jeune intervienne expliquant que les non-musulmans ne sont pas admis dans les murs, notre premier interlocuteur nous invite à entrer : pour lui, il n’est dit nulle part dans le Coran que les chrétiens sont les ennemis des musulmans et que l’accès aux mosquées leur est interdit. Au contraire, les portes sont ouvertes à tous… Ce discours censé et ouvert nous encourage à franchir la porte, après que Jo ait couvert ses cheveux et que nous ayons retiré nos sandales.

Nous sommes loin de l’austérité des églises que nous connaissons. Les murs sont peints et un tapis vert recouvre le sol de l’immense salle. Il y règne une douce chaleur (ben tiens !) et l’atmosphère est apaisante. Les colonnes qui soutiennent les plafonds sont joliment décorées. Sur les frises, on peut lire les versets du Coran (enfin, nous on ne sait pas les lire, mais on croit notre "guide"!) Arrive alors subitement un homme plus âgé qui s’énerve immédiatement et qui, d’un geste agressif, nous intime de sortir. Il se fâche sur notre jeune guide qui doit passer un mauvais quart d’heure. Nous saluons et remercions le personnage, ainsi que notre « guide », en prenant la direction de la sortie.

Initialement, j'avais retranscrit ici mon état d'esprit à ce moment, mais je me rends compte, à la lumière d'une longue discussion que j'ai eue le lendemain avec nos amis, qu'énormément de choses m'ont échappé. Evoquer la notion d'intolérance était en faire preuve moi-même... Aussi, j'ai retiré ce billet d'humeur.

Nous retournons à l’auberge où les filles nous rejoignent peu après. Nous retournons avec elles chez nos amis et apportons à la maman un modeste présent (vu le contexte, on ne sait trop que faire…) pour la remercier de son accueil. Et nous sommes à nouveau invités à manger ! Le mouton qui bêlait dans la petite cours d’entrée ce midi encore est bientôt servi accompagné de frites et d’une sauce délicieuse qui me rappelle un peu la sauce des boulettes que ma maman prépare…. Hmmm… Les hommes sont encore séparés des femmes pour ce repas. On m’explique que la veuve, qui ne peut sortir de chez elle pendant 120 jours, ne doit pas rencontrer d’autres hommes. Elle mange donc à l’écart et les autres femmes l’entourent pour la soutenir dans sa douleur. J’apprendrai aussi d’un convive que ce délai de 120 jours est « imposé » pour s’assurer que, si l’épouse du défunt est enceinte, ne se pose la question de la paternité.

Nous quittons nos hôtes après le repas, en même temps que d’autres invités, reprenant Lola et laissant Lulu, à sa demande, aux bons soins de Fati…

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Samedi 17/11/07
10° jour en Mauritanie,  53 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott (N18 06.156 W15 59.831             Alt. 6 m)
Km au compteur : 43093 ( 0 km effectué ce jour, 5988 km depuis le départ )


Une matinée passée à ranger le camping cam et à faire un peu de lessive alors que Lola rejoint sa sœur chez nos amis. Nous avons rendez-vous vers 11 heures pour aller ensemble au marché. C’est finalement vers 13 heures que nous nous retrouvons. Nous dînons ensemble (un riz de poissons délicieux) et nous partons au marché vers 16 heures seulement.


Nous déambulons dans le souk bondé sans croiser un seul toubab. Nous sommes par contre assaillis par les vendeurs et Fati et Mariam nous aident régulièrement à mettre fin à ces interventions. Lola et Lulu sont une nouvelle fois gâtées par nos amies : elles reçoivent de petits bijoux artisanaux ainsi que quelques breloques moins typiques mais qui leur font un plaisir immense. J’achète pour moi un turban et un boubou, costume traditionnel est-africain, et Joëlle… s’abstient ! Nous retournons à la maison de nos hôtes, passant par chez une de leur cousine pour faire quelques photos des filles à cheval sur… une tortue géante !


Une nouvelle fois, souper chez nos amis. Nous comprenons que tant que nous resterons à Nouakchott, nous mangerons chez eux. « Aucune autre attitude n’est envisageable », nous affirment-ils ! Il y a moins d’hommes ce soir, et nous mangeons tous les quatre au rez, avec tous les enfants et le frère aîné, alors que les amies de la mère mangent avec elle, à l’étage. Au menu : poulet grillé et frites. Vu le contexte, nous demandons si nous pouvons faire quelques photos, ce qui est très bien accepté et même apprécié.


Après le repas, musique (non traditionnelle…) et danse pour les filles. Jo, que son instinct maternel rappelle à l’ordre, retourne au camping cam avec Lola pour nourrir les jumeaux alors que Lu et moi restons chez nos hôtes. Nous passons la soirée dans la cour à boire le thé selon le rituel classique : 3 thés d’affilée, du plus corsé au moins corsé, préparés aussi bien par l’homme que par la femme. Il faut compter 1 heure à 1 ½ heures pour une « série ». La dégustation se prolonge jusque 2 heures du matin, discutant avec les amis qui arrivent peu à peu. J’abandonne une nouvelle fois Lulu retourne au camping cam ou tout le monde dort à poings fermés. La nuit sera bonne…

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La suite du récit figure sur la page consacrée au Sénégal.

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2. Séjour du 11/06/08 au 13/06/08

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Mercredi 11/06/08
1° jour en Mauritanie, 260 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott ( N18 06.159 W15 59.832       Alt. 4 m )
Km au compteur : 54779 ( 346 km effectués ce jour, 17549 km depuis le départ)

Le réveil a lieu vers 7h. Un peu de rangement avant de prendre la route à 8h en compagnie de Anne, Julien et Phil. Nous atteignons rapidement le poste-frontière sénégalais que l'on franchit sans problème. Les formalités frontalières au niveau de la Mauritanie sont un peu plus longues. Nous devons payer la police, la douane, la commune et contracter une assurance. Pendant ce temps, Joëlle assure l'enseignement. Nous empruntons alors une longue piste plutôt facile durant 80 km avant d'atteindre Rosso, en Mauritanie.

Nous faisons halte pour dîner au bord d'une grande mare dans laquelle les chiens vont s'ébattre et d'où ils reviennent noirs de crasse.
Nous empruntons ensuite les 200 km de goudron qui nous séparent de Nouakchott, les paysages apparaissant de plus en plus désertiques.

Nous arrivons à l'auberge Sahara vers 20h30.  Petite douche, discussion et souper dans un petit restaurant en face de l'auberge. Compte tenu de l'heure tardive de notre arrivée, nous souhaitons prolonger notre séjour dans la capitale mauritanienne pendant 24h. Nos amis décident de reprendre la route seuls et se lanceront le lendemain matin vers 5h.

Extinction des feux vers 23h.

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Jeudi 12/06/08
2° jour en Mauritanie, 261 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott ( N18 06.159 W15 59.832       Alt. 4 m )
Km au compteur : 54779 ( 0 km effectué ce jour, 17549 km depuis le départ)

Le réveil a lieu à 8h30. Nos compagnons de route ont effectivement quitté la place quelques heures auparavant.
Pendant que nous utilisons la connexion internet sans fil disponible à l'auberge, Lola termine ses devoirs.

Nous rencontrons Herman, le propriétaire, avec qui nous discutons la fin de matinée. Vers 11h, les filles quittent le véhicule et se rendent chez Fati, leur amie rencontrée quelques mois auparavant. Elles ne reviennent que vers 16h, nous demandant pour repartir immédiatement en auto avec Fati pour faire des courses.  Après une après-midi de repos, Joëlle profitant de la connexion internet pour contacter diverses personnes, nous allons rechercher les filles vers 20h. Nous soupons chez Fati avec sa maman avec qui nous avons enfin eu l'occasion de discuter. Pour rappel, elle était endeuillée par la perte de son mari quelques jours avant notre premier passage et, dans le respect des coutumes locales, nous n'avions pas eu l'occasion de discuter avec elle à ce moment.

Nous prenons congé de tout le monde vers 22h et réintégrons le camion pour dormir.

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Vendredi 13/06/08
3° jour en Mauritanie, 262 jours depuis le départ
Bivouac à Nouakchott ( N18 06.159 W15 59.832       Alt. 4 m )
Km au compteur : 54779 ( 0 km effectué ce jour, 17549 km depuis le départ)

Nous nous réveillons vers 9h30. Les cours de Lola s'avèrent difficiles. Au terme de ceux-ci, Lucile et elle retrouvent à l'auberge Fatou, une petite copine, avec qui elles joueront toute la matinée. Elles se rendent vers midi chez Fati, où nous les rejoignons vers 14h pour dîner.

Nous passerons l'après-midi à papoter avec la maman de Fati alors que les filles vont à la piscine.  En fin de journée, je me rends avec un taximan ami de la famille au marché noir pour échanger quelques devises. Nous nous retrouvons tous chez Fati pour souper et quittons toute la famille pour de bon cette fois, les assurant de notre visite lors de notre venue prochaine dans quelques mois.
Une nouvelle fois, quelle gentillesse et quel accueil dans cette famille.

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La suite du récit figure sur la page consacrée au Sahara Occidental.

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